Cela va faire trois ans que je collabore au magazine ELLE à table, un bimestriel gastronomique français : j’y tiens une rubrique sur deux pages, et j’en consacre généralement une à un ingrédient (la cardamome ! le sarrasin ! le chocolat blanc !), l’autre à une expérience ou une tendance culinaire (les superfoods ! la pâtisserie japonaise ! la cueillette des champignons !).
Dans le prochain numéro qui paraîtra début mars, je partage ma passion pour le flocon de céréale, cet ingrédient à tout faire, bon marché et nourrissant.
Quand je dis « flocon de céréale, » je précise que je ne parle pas des corn flakes, mais plutôt des flocons d’avoine qu’on utilise pour le porridge ou le müesli, c’est-à-dire des graines de céréales qu’on a écrasées entre deux cylindres (ouille !) pour les aplatir. D’ailleurs, quand on les regarde de près, c’est rigolo, on reconnaît la forme de la graine d’origine, avec la raie au milieu. (J’ai réalisé ça il y a peu, je l’avoue.) Le même processus de fabrication peut être appliqué à toutes sortes de céréales qui passaient par là sans se douter de rien : l’épeautre, l’orge, le riz, le blé, le seigle, le kamut, etc.
J’ai toujours dans mes placards quelques paquets de flocons entamés, et je les utilise dans tout un tas de choses : granola, biscuits, pâte à pain, crumbles, gratins, tartes salées…
Et j’ai récemment ajouté une nouvelle préparation à la liste des exploits que les flocons de céréales réalisent dans ma cuisine : je vous présente la galette de céréales aux carottes, une sorte de palet végétalien qui s’inviterait bien à déjeuner chez vous un de ces jours.
Tout ce qu’il y a à faire, c’est mélanger des flocons d’orge et des carottes râpées avec quelques ingrédients pour donner du goût, ajouter de l’eau, et attendre que le mélange s’agglomère. On peut alors former des galettes et les faire revenir à la poêle jusqu’à ce qu’elles soient dorées et croustillantes à l’extérieur, fondantes à l’intérieur.
Je parle d’orge et de carottes parce que c’est avec ça que je les prépare le plus souvent, mais vous pouvez bien sûr vous approprier le concept et utiliser la céréale et le légume de votre choix.
Ça marche particulièrement bien avec les légumes racine (j’ai fait une variation betterave-épeautre par exemple), mais rien ne vous empêche d’essayer avec des verts de blette finement émincés, du potimarron râpé, des champignons grossièrement hâchés, et quand il fera meilleur, des petits pois puis des courgettes ou des tomates (il faudra alors mettre un peu moins d’eau). Ce qui est important, c’est de garder en tête que le légume en question n’aura pas vraiment le temps de cuire dans la poêle, donc à vous de juger s’il faut le cuire préalablement ou s’il peut se manger en mode cru-cuit.