Muffins fondants choco-coco

En préparation d’un article que j’ai écrit il y a quelques temps pour ELLE à table, je me suis intéressée aux ingrédients issus du cocotier.

Au-delà de la pulpe du fruit (la chair blanche qu’on consomme fraîche ou séchée), de son eau (le liquide clair à l’intérieur) et de son lait (obtenu en pressant ou en faisant infuser la pulpe), je me suis penchée sur l’huile de coco, largement utilisée dans les cuisines asiatiques mais pratiquement jamais dans la cuisine française ; la farine de coco, une fine poudre couleur crème qui n’est autre que la chair du fruit après qu’on en a extrait l’huile, séchée et moulue ; et le sucre de coco, un sucre ambré extrait de la sève des fleurs de cocotier.

Diverses vertus sont associées à ces produits, et on peut noter en particulier que la farine de coco est sans gluten, et que le sucre de coco a un indice glycémique relativement bas. Mais pour être honnête, ce qui me motivait vraiment, c’était de jouer avec ces petits nouveaux fraîchement débarqués dans ma cuisine.

Ces muffins ont une fine croûte sur le dessus, et un coeur moelleux et fondant que je situerais à mi-chemin entre le gâteau et la truffe.

En guise de défi, je me suis demandé si je ne pouvais pas imaginer une recette qui utiliserait les trois produits à la fois — la farine de coco, le sucre de coco et l’huile de coco* — et cette envie m’a conduite à ces excellents muffins au chocolat, qui se trouvent être sans gluten ni produits laitiers.

Je suis particulièrement satisfaite de la texture obtenue : ils ont une fine croûte sur le dessus, et un coeur moelleux et fondant que je situerais à mi-chemin entre le gâteau et la truffe.

La noix de coco est présente, mais sans excès : mon huile de coco n’est pas désodorisée (c’est mieux) donc elle donne sa saveur aux muffins, mais l’effet est tout à fait différent de quand on utilise de la noix de coco râpée. Le sucre de coco quant à lui n’a pas du tout le goût de la noix de coco — il a plutôt des notes de caramel un peu fumé, irrésistibles donc — et la farine de coco n’est que subtilement parfumée.

La pâte est très rapide à faire, et les muffins se congèlent très bien (en fait, on devrait plutôt dire qu’ils se décongèlent très bien, c’est quand même cette étape-là qui nous intéresse) ce qui veut dire qu’on peut se les garder sous le coude pour les situations d’urgence (de type chagrin d’amour ou retard de livraison du carrelage de la crédence).

J’en profite pour préciser que je me sers depuis quelques années de collerettes en silicone (achetées chez Habitat, mais on en trouve aussi ailleurs) et que j’en suis très contente. J’apprécie qu’elles soient réutilisables, et aussi que mes muffins ou cupcakes s’en libèrent très facilement, alors que les collerettes en papier arrachent toujours une bonne couche de miettes quand on les décolle, un peu comme les sparadraps avec les poils.

* Ces trois ingrédients sont disponibles dans la plupart des magasins bio, ou sur Internet ; j’ai commandé les miens sur ce site. Pour l’huile de coco, je vous recommande de vous en procurer une extra vierge, bio de préférence, et qui ne soit ni hydrogénée ni désodorisée.

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Menu de dégustation tout légume @ Bob’s Kitchen

Bob's Veggie Menu

Je suis ravie d’annoncer que je co-organise un dîner tout légume à Paris les 25 et 26 juin prochains avec mon ami Braden, le brillant chef américain du restaurant clandestin Hidden Kitchen, où j’ai fait quelques stages. Le dîner se tiendra chez Bob’s Kitchen, le restaurant végétarien que j’adore et où j’ai travaillé en avril.

Braden et moi cuisinerons un menu de dégustation en dix services qui mettront en avant les magnifiques légumes* de cette fin de mois de juin, et qui seront servis avec des vins nature choisis tout exprès par Juan Sanchez, qui tient la cave La Dernière Goutte à Paris.

J’espère que vous pourrez vous joindre à nous ! Le dîner commencera à 20h, et le prix est de 80€ par personne (dix plats, vins compris). Pour réserver, envoyez un email à l’adresse bobsveggiemenu *at* gmail *dot* com en indiquant la date désirée, le nombre de convives, vos noms et vos adresses email.

Mise à jour : Les deux dîners sont complets, mais vous pouvez quand même nous envoyer un email pour être mis en liste d’attente. Nous vous contacterons s’il y a des annulations.

Vous pouvez voir l’invitation complète, et lire le billet de Braden (en anglais) au sujet de l’événement.

* Veuillez noter que le dîner sera végétarien, mais pas végétalien.

Tartine d’huile d’olive au poivre noir

« La découverte d’un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d’une étoile. »

Cet aphorisme est le neuvième des vingt que Jean Anthelme Brillat-Savarin propose en prologue* de sa Physiologie du goût.

S’il n’est pas tout à fait aussi connu que l’aphorisme numéro quatre (« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es »), il est tout aussi juste, et il m’est revenu en mémoire il y a quelques jours, lorsque Maxence et moi avons conjointement découvert notre nouvel en-cas préféré.

Un filet de très bonne huile d’olive de Provence + quelques tours enthousiastes d’un poivre noir subtil et fruité sur un morceau de baguette coupé en deux = des tartines à se damner.

On avait un petit creux et de la baguette fraîche, mais ni beurre ni fromage sous la main. Par contre, on avait un petit bidon de très bonne huile d’olive de Provence, et un moulin nouvellement rechargé avec un poivre noir subtil et fruité. Un filet de l’une + quelques tours enthousiastes de l’autre sur un morceau de baguette coupé en deux = des tartines à se damner.

C’est d’une simplicité biblique (les métaphores religieuses pleuvent aujourd’hui) et je me doute bien que d’autres y ont pensé avant nous. Mais au cours des (presque) trente-deux années que j’ai passées sur cette planète, je n’ai jamais mangé cette combinaison exacte d’ingrédients sous cette forme exacte, donc dans mon monde, ça s’apparente effectivement à (et même ça surpasse, nous dit Jean Anthelme) la découverte d’une nouvelle étoile.

Pour être précise, il s’agissait d’une baguette Piccola, notre préférée de chez Coquelicot. L’huile d’olive est celle d’Hortense Meynier, vendue par Ecomusée l’Olivier (anciennement Première Pression Provence), et le poivre noir est un Indien de Malabar.

Et vous, des découvertes révolutionnaires récentes à partager ?

* Brillat-Savarin utilise en réalité le terme de « prolégomènes », que je me réjouirais de voir utilisé plus souvent, pourquoi pas comme prénom pour une petite fille.

Pâtes aux courgettes, amandes et zestes de citron

Pâtes aux courgettes, amandes et zestes de citron

Avec ce printemps incroyablement beau et chaud depuis des semaines, j’ai l’impression de vivre un mois de juillet perpétuel.

Ce n’est certes pas une bonne nouvelle pour les agriculteurs, qui prient pour le retour de la pluie, mais nous autres Parisiens profitons de ce cadeau du ciel (radieux) avec délectation : les apéros et les dîners en terrasse font partie de nos bonheurs quotidiens, tout comme les sandales et les petites robes légères.

Les étals des primeurs témoignent aussi de cette bizarrerie météorologique : on a déjà de belles cerises noires et sucrées, et ô joie, des courgettes bio cultivées en France, alors que les unes et les autres n’apparaissent normalement pas aussi tôt.

Ce plat de pâtes est la première chose que j’ai cuisinée avec les premières courgettes que j’ai achetées : des fusilli à l’épeautre avec des courgettes sautées à l’ail, des amandes hâchées et de fines lanières de zeste de citron.

Un plat tout simple qui n’en brille pas moins par sa saveur et sa fraîcheur, deux choses dont on a bien besoin quand sa propre cuisine et son salon sont plongés dans un chaos de poussière et de gravats, leurs murs ébouriffés de câbles electriques.

C’est un plat tout simple, qu’on peut préparer en une vingtaine de minutes en écoutant la radio dans la cuisine de quelqu’un d’autre. Un plat tout simple, mais qui n’en brille pas moins par sa saveur et sa fraîcheur, deux choses dont on a bien besoin quand sa propre cuisine et son salon sont plongés dans un chaos de poussière et de gravats, leurs murs ébouriffés de câbles electriques.

Je n’avais jamais ni goûté ni même pensé à l’accord des courgettes avec les amandes et le zeste de citron : c’est simplement le dénouement heureux d’une improvisation avec le contenu de mon garde-manger temporaire. Mais les trois ingrédients forment une équipe de choc, les amandes apportant une douceur croquante et le zeste de citron un petit coup de fouet aromatique. Le trio me plaît d’ailleurs tellement que j’ai fait cette recette trois fois en dix jours.

Comme vous le verrez dans la recette, j’utilise une petite astuce d’économie d’énergie pour cuire mes pâtes : je fais bouillir l’eau, j’ajoute les pâtes, je couvre, et j’éteins le feu. Je laisse ensuite les pâtes cuire dans cette eau presque bouillante pendant le même temps que si elle bouillait effectivement. Je sais que c’est difficile à croire, et peut-être même un peu sacrilège, mais les pâtes sont toujours cuites juste comme il faut*. Cette méthode est d’ailleurs plus flexible — si vous laissez les pâtes dans l’eau quelques instants de plus c’est bon quand même — et ça économise quelques minutes d’énergie.

* Je précise que j’ai utilisé cette méthode avec succès sur deux types de plaques de cuisson électriques qui restent chaude un petit moment après qu’on les a éteintes. Si vous cuisinez sur des plaques à induction ou du gaz, il faudra sans doute ajuster.

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Lait d’avoine fait maison

On réduit significativement son budget alimentaire en cuisinant « from scratch », à partir d’ingrédients bruts, comme illustré récemment dans ce billet sur le houmous maison, et aujourd’hui avec le lait d’avoine fait maison.

Il n’y a pas en français de véritable équivalent à l’expression anglaise cooking from scratch, qui signifie littéralement « cuisiner à partir de rien » mais qui désigne plus exactement le fait de cuisiner à partir d’ingrédients bruts, sans faire appel à des préparations toutes faites. Par exemple, on opposera le gâteau made from a baking mix, fait à l’aide d’un mélange acheté au supermarché auquel on a juste ajouté de l’huile et un oeuf, et le gâteau baked from scratch, pour lequel on a soi-même mesuré la farine, le sucre, etc.

Je regrette qu’on ne puisse pas faire cette distinction facilement dans la langue française — sans doute est-on resté sur la définition classique du terme cuisiner, qui évoque le tablier et la cuillère en bois, plutôt que le sachet de poêlée forestière extrait du congélateur — parce que c’est vraiment ce cooking from scratch que je cherche à promouvoir pour tout un tas de raisons (culturelles, environnementales, financières, sociales, de santé) et ça m’arrangerait de pouvoir exprimer ce credo en une jolie formule accrocheuse pour ce lait d’avoine fait maison.

Tout ce qu’il y a à faire, c’est mettre les graines d’avoine à tremper une nuit, les cuire, les mixer avec de l’eau et un peu de sel, puis filtrer.

Personnellement, je ne bois pas de lait — ni d’avoine ni de rien du tout, j’ai toujours détesté ça — mais j’utilise régulièrement le lait d’avoine comme ingrédient, dans ce tapioca à la vanille ou ce gratin de blettes, mais aussi pour faire la crème pâtissière de ma tarte aux fraises ou une pâte à crêpe.

Quand on veut faire son propre lait d’avoine fait maison, il y a plusieurs façons de procéder : on peut partir de flocons d’avoine, de farine ou de crème d’avoine, ou d’avoine décortiquée, c’est-à-dire la graine débarrassée de son enveloppe. C’est cette dernière que j’utilise parce que c’est la version la plus brute, et celle qui donne les meilleurs résultats en terme de goût et de texture.

Tout ce qu’il y a à faire, c’est mettre les graines à tremper une nuit, les cuire (ou pas, si vous voulez faire du lait d’avoine cru), les mixer avec de l’eau et un peu de sel, puis filtrer.

Le lait d’avoine qu’on obtient a une texture très agréable, laiteuse et plus onctueuse que la plupart des laits végétaux.

Je précise quand même que la version crue a un goût assez particulier, « vert » et un peu piquant, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. En ce qui me concerne, je ne le boirais pas comme ça (en même temps, je ne bois pas de lait) mais je l’utilise pour les préparations dans lesquelles le lait aura l’occasion de bouillir ou de mijoter, ce qui tempère son ardeur. La version cuite a une saveur plus douce que j’aime beaucoup, et c’est celle-là que j’utilise pour les crêpes par exemple.

Le sous-produit du lait d’avoine, c’est la pulpe d’avoine qui reste dans la passoire après qu’on ait filtré le lait ; on l’appelle parfois okara par analogie avec la fabrication du lait de soja (donc rien à voir avec la ville pakistanaise du même nom). Cette pulpe est pleine de bonnes choses, donc il serait mal venu de la jeter : si vous avez cuit l’avoine, vous pouvez la manger comme du porridge si vous aimez ça, mais si votre avoine est crue ou si le porridge ça vous dégoûte (vous ne seriez pas le seul), vous pouvez l’ajouter dans vos pâtes à gâteau ou à muffin, ou dans la pâte à pain (c’est ce que je fais).

Pour illustrer l’économie que tout ça représente, voici mon calcul : dans mon magasin bio, le paquet de 500 g d’avoine décortiquée coûte 1,65€. Ceci permet de faire 10 litres de lait d’avoine, qui revient donc à 0,16€ le litre (si l’avoine est cuite, il faut ajouter quelques centimes pour l’énergie consommée par la plaque de cuisson). Par comparaison, une brique de lait d’avoine achetée au même endroit coûte 2€ le litre, donc douze fois plus.

Et si on prend en compte le coût environnemental de l’emballage et du transport du lait d’avoine (qui est essentiellement de l’eau) plutôt que des graines séchées, puis celui du transport et du recyclage de la brique (c’est encore mieux si vous pouvez acheter les graines en vrac, mais ce n’est pas mon cas), on est encore plus motivé.

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