Salade de tomates et petit épeautre

Salade de tomates et petit épeautre

Mes déjeuners en semaine, c’est ça : des salades toutes simples avec des céréales, des légumes frais, une source de protéine ou une autre, et des herbes fraîches. J’en prépare une bonne dose, et après je n’ai plus à m’en occuper pendant quelques jours.

J’essaie de varier les plaisirs pour éviter de manger tout le temps la même chose, mais je reconnais que je reviens souvent à celle-ci ces derniers temps : elle est pleine de saveurs, rafraîchissante mais satisfaisante, avec un bon mélange de textures entre le fondant des tomates et la mâche du petit épeautre.

Le petit épeautre (ou engrain), pour ceux qui ne l’auraient pas encore rencontré, c’est une céréale antique dont le nom latin est Triticum monococcum, à ne pas confondre avec son petit cousin le grand épeautre, ou Triticum spelta.

Le petit épeautre fut l’une des toutes premières céréales cultivées par l’homme* : riche sur le plan nutritionnel, elle s’épanouit sur les terres arides et montagneuses où pas grand chose d’autre ne pousse. Celui que j’achète, le petit épeautre de Haute Provence bio, est cultivé à cet endroit-là sous la même forme (c’est-à-dire sans croisement) depuis 9000 ans**. Il est protégé par une IGP et il est monté à bord de l’arche du goût du Slow Food il y a quelques années.

Evincé par des céréales à plus fort rendement il y a bien longtemps, le petit épeautre connaît un début de commencement de regain de popularité, en France et ailleurs, alors que ceux qui se soucient du contenu de leur assiette s’efforcent de ne plus dépendre uniquement du froment et explorent les alternatives. Par ailleurs, il a été suggéré que cette céréale, bien que contenant du gluten, pourrait être consommée par les personnes intolérantes. (Attention : il est trop tôt pour en être sûr et il faut attendre les résultats d’études supplémentaires.)

Le petit épeautre se trouve facilement dans les magasins bio qui m’entourent, mais si vous n’en trouvez pas, vous pouvez aussi faire cette recette avec du grand épeautre ou avec du farro (amidonnier en français), que je n’ai jamais vu commercialisé en France, mais qui est assez répandu en Amérique du Nord par exemple.

Si les tomates et le petit épeautre forment la base de cette salade, l’élément que je leur adjoint peut changer d’une fois sur l’autre : c’est très bon avec du tofu comme sur la photo, mais ça marche aussi très bien — peut-être même encore mieux — avec de la feta ou de la mozzarella. Vous remarquerez que j’y mets aussi une touche discrète de cannelle, parce que la tomate aime ça.

* Voir Alternative Wheat Cereals as Food Grains, G.F. Stallknecht, K.M. Gilbertson, and J.E. Ranney, 1996.

** Je vous recommande la lecture de cet entretien avec Etienne Mabille, producteur de petit épeautre en Haute-Provence.

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Des Podcasts pour parler cuisine

Que je marche dans la rue, que j’enfourche mon vélo, que je m’affaire en cuisine, ou que je m’installe pour peler des fèves, je me mets toujours un bon podcast pour me divertir.

Il y en a certes quelques-uns que j’écoute qui ne sont pas en lien avec la cuisine — mon préféré de tous les temps, c’est This American Life — mais vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que j’apprécie particulièrement ceux qui parlent des plaisirs de la table, et de leurs ramifications culturelles et politiques.

Je ne suis sans doute pas la seule, donc j’ai pensé partager avec vous la liste des podcasts que j’écoute régulièrement. Je précise que la plupart sont en anglais, mais quel moyen plus délicieux d’entretenir ou d’améliorer votre connaissance de la langue ?

Et bien sûr, si vous avez des recommandations à me faire, je suis toujours à la recherche de nouvelles pépites !

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Gâteau aux amandes, coulis de myrtille

J’ai goûté ce gâteau pour la première fois chez mon ami Adam en décembre dernier. J’étais à New York à l’occasion de la sortie du gros livre rose sur lequel j’avais travaillé, et Adam et Craig m’avaient invitée à dîner chez eux.

Ils auraient pu me servir n’importe quoi et j’aurais été comblée, parce que rien ne m’est plus doux que d’être reçue dans la maison de quelqu’un quand je voyage. Mais ce dîner-là était impeccablement réussi, et réfutait absolument le vocable d' »amateur » qu’Adam a choisi d’endosser à ses débuts.

C’était un divin gâteau aux amandes, beurré et parfumé, moelleux au milieu avec une croûte délicieuse tout autour. C’est simple, c’était une version maison des petits gâteaux aux amandes carrés, vendus par barquette de six au supermarché, dont ma soeur et moi raffolions quand nous étions adolescentes.

Après une salade de betteraves rôties et un filet de porc braisé au lait (consultez son billet pour les recettes), Adam a servi en dessert ce gâteau, dont la journaliste américaine Amanda Hesser a publié la recette dans le New York Times puis dans son recueil de chroniques, Cooking for Mr. Latte.

C’était un divin gâteau aux amandes, beurré et parfumé, moelleux au milieu avec une croûte délicieuse tout autour. C’est simple, c’était une version maison des petits gâteaux aux amandes carrés, vendus par barquette de six au supermarché, dont ma soeur et moi raffolions quand nous étions adolescentes. Une fois terminée la part supplémentaire qu’Adam avait emballée pour que je la rapporte à l’hôtel, je me suis promis de refaire ce gâteau de mes blanches mains.

L’idée est restée en veille quelques mois, et l’occasion s’est finalement présentée au printemps, lorsque la famille s’est réunie pour fêter les deux ans de mon neveu.

La particularité de cette recette, c’est qu’elle n’utilise pas d’amandes entières ni de poudre d’amande, mais de la pâte d’amande, ce qui contribue à donner au gâteau une texture résolument fondante. (Cela me fait d’ailleurs penser au gâteau suédois de Julia, que j’ai sous le coude depuis un moment et que je me promets de faire quand les pommes reviendront.)

J’ai un peu allégé l’ensemble, en diminuant la quantité de beurre et de sucre*, et en utilisant du yaourt à la place de la sour cream (une sorte de crème fraîche qui contient 12 à 16% de matière grasse), sans d’ailleurs que le gâteau perde rien de son côté gourmand.

Comme l’amande et la myrtille sont meilleures copines, j’ai aussi préparé un rapide coulis de myrtille à servir avec, l’idée étant de faire un peu plus sophistiqué, et d’ajouter une note acidulée pour trancher avec la richesse du gâteau. J’avais aussi envie d’utiliser les myrtilles qui étaient dans mon congélateur, en préparation d’un dégivrage de printemps qui n’a toujours pas eu lieu, mais n’insistons pas sur ce point.

Les adultes autour de la table ont convenu qu’il s’agissait d’un excellent gâteau aux amandes, mais surtout, le petit garçon que l’on fêtait a englouti sa (certes petite) part, en a demandé une deuxième, puis une troisième, et là il a fallu détourner son attention à l’aide du shinkansen en peluche que nous lui avions rapporté du Japon pour espérer avoir des restes à servir avec le thé le lendemain.

* La recette d’origine demande 225 g de beurre et 300 g de sucre ; j’ai utilisé 200 g de beurre et 150 g de sucre.

Gâteau aux amandes

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Velouté de pâtisson au pesto

J’ai été un peu dure avec le pâtisson, et je m’en excuse.

L’année dernière, en publiant une recette de Pâtissons rôtis et pois chiches aux herbes, j’ai écrit que les pâtissons « ne doivent pas être tellement plus larges que la paume de votre main, sinon ils risquent d’être aqueux et fades. »

Je maintiens que les petits pâtissons ont plus de goût, une meilleure texture, et sont sans aucun doute plus kawaii que leurs grands frères, mais ce n’est pas une raison pour les renier complètement, les malheureux. Surtout quand vous en trouvez un dans votre panier de légumes hebdomadaire, blanc et lisse comme de la porcelaine.

Inspirée par quelques journées bien fraîches en cette fin d’été, j’ai décidé de faire un velouté de pâtisson, une simple soupe soyeuse avec des échalotes et un bouillon de poulet maison, faite en moins d’une demi-heure. Et pour faire monter sa saveur d’un cran et rappeler la saison — doucement l’automne, je ne suis pas encore prête pour toi — j’ai fait du pesto.

C’est une base de pesto classique, avec du basilic et des pignons, mais au lieu du parmesan ou du pecorino, j’ai utilisé de la ricotta salata, une ricotta pressée, séchée et salée avec laquelle je fais des essais en ce moment. C’est un fromage qui ne fond pas, mais dont j’aime le côté piquant et lacté, délicieux dans les salades ou dans ce condiment pour mon velouté de pâtisson.

Comme j’aime les plats interactifs — surtout les soupes, qui sont un peu mono-dimensionnelles sinon — j’ai servi le pesto dans son bocal à table, pour que chacun puisse en mettre une cuillerée dans son assiette, puis tourne pour le faire fondre en regardant la soupe blanc cassé se consteller de paillettes vertes. Ajoutez une belle tranche de pain frais et c’est officiel : vous vous régalez.

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Pain au levain au chocolat

Un pain au levain au chocolat merveilleusement gourmand ! Fait avec du levain naturel. Une recette précise qui convient aux débutants.

La rue des Martyrs, qui grimpe du 9ème au 18ème, est l’une de ces rues commerçantes parisiennes qui semble défier les lois du marché en proposant pas moins de sept boulangeries, dont certaines ne sont qu’à quelques mètres d’écart.

Comme j’habite le quartier, j’ai eu l’occasion de les tester (presque*) toutes, et j’apprécie particulièrement le pain de la Maison Landemaine, sur le trottoir de gauche quand on descend : leur tourte de meule et leur baguette**, toutes deux élaborées sur levain naturel, sont excellentes, et ils font aussi un très bon pain agrémenté de cacao et de chocolat, héritage des propriétaires précédents m’a-t-on dit.

Le concept du pain au chocolat pose un léger problème de sémantique en français, le terme étant déjà utilisé par un membre bien-aimé de la famille des viennoiseries, qui consiste en une pâte à croissant enroulée en pavé rectangulaire autour d’une ou deux barres de chocolat, et que l’on appelle aussi, dans certaines régions, chocolatine.

Comme mon pain est simplement un pain au levain avec du cacao et un peu de chocolat, il n’est ni trop riche ni trop sucré pour le petit déjeuner, et c’est un petit luxe que de démarrer la journée en sa compagnie.

Mais ce dont on parle ici, c’est une pâte à pain classique, à laquelle on a ajouté du cacao en poudre et des pépites de chocolat, ce qui n’est pas du tout la même chose — et beaucoup plus à mon goût d’ailleurs. Et comme je suis toujours à la recherche de nouvelles idées pour jouer avec mon levain naturel, il n’a pas fallu longtemps avant que je me lance.

Je me suis souvenue que Nancy Silverton proposait une recette de pain au chocolat et à la cerise dans son livre Breads from the La Brea Bakery, mais elle y met du beurre et du sucre — elle l’a créée pour ses clients qui venaient en quête d’une douceur plutôt que d’un simple pain — alors que moi, je voulais une pâte non enrichie.

A la place, je suis donc partie de la recette que j’utilise pour mes baguettes au levain, en remplaçant une partie de la farine par du cacao en poudre et en ajoutant à la pâte du chocolat grossièrement hâché. Et comme Nancy Silverton précise que le cacao freine un peu la levée du pain, j’ai fait comme elle, et j’ai ajouté un peu de levure de boulanger fraîche pour soutenir l’action du levain.

Mis à part cet ajout de levure, la technique est tout à fait similaire à celle décrite dans le billet sur les baguettes, avec une pâte qui fermente au frais toute la nuit pour la flexibilité et le développement des arômes, et je vous invite à le consulter pour voir des photos d’étapes.

Comme mon pain est simplement un pain au levain avec du cacao et un peu de chocolat, il n’est ni trop riche ni trop sucré pour le petit déjeuner (pas d’impression d’avoir mangé une brique, ni chute de glucose en milieu de matinée) et c’est un petit luxe de démarrer la journée en sa compagnie, légèrement grillé, avec un peu de beurre ou de purée d’amandes.

La mie resserrée se prête en effet à merveille aux tartines et je n’ai probablement pas besoin de détailler tout ce que vous pourrez mettre dessus, mais je précise quand même qu’avec de la confiture de framboise ou du dulce de leche, c’est assez redoutable.

Je l’aime bien comme ça, avec juste des éclats de chocolat, mais vous pouvez imaginer toutes sortes de variations en ajoutant des fruits secs (cerises, figues, pruneaux), de l’écorce d’orange (comme ici), des fruits à coque (pistaches, amandes, noix), ou encore en remplaçant un peu de la farine de blé par de la farine de châtaigne ou de malt, si vous en trouvez.

C’est un pain qui reste frais quelques jours, comme la plupart des pains au levain, mais s’il finit par sécher, vous pourrez en faire du pain perdu ou une très bonne chapelure : c’est ce dont je me suis servie pour les radis pleine terre à la Noma dont je vous parlais récemment.

Maison Landemaine
26 rue des Martyrs, Paris 9ème
M° Notre-Dame-de-Lorette
01 40 16 03 42 / voir plan

* Il y en a quand même que je n’ai pas testées, un coup d’oeil suffisant parfois à se faire une idée.

** Bruno Verjus a filmé quelques vidéos de la fabrication de leurs baguettes.

Pain au levain au chocolat

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