Pecan Mudslide Cookies
L’histoire de ces cookies ultra chocolat à New York, où j’ai passé quelques jours début décembre pour la promotion* du dernier livre sur lequel j’ai travaillé, et j’étais logée dans un hôtel qui se trouvait tout près du Chelsea Market.
Cette proximité était bien pratique : j’avais très peu de temps libre pendant ce séjour, mais j’ai quand même pu y faire quelques emplettes personnelles (livres, ustensiles, magazines) et acheter de quoi petit-déjeuner dans ma chambre**. Et juste avant de partir pour l’aéroport, j’y ai aussi acheté un sandwich et un cookie pour l’avion.
Le sandwich, c’était un B.L.A.T. (bacon-laitue-avocat-tomate sur du pain au levain) de chez Friedmans Lunch; le cookie, un gigantesque cookie au chocolat dit mudslide*** au petit stand Jacques Torrès.
Pour cette recette, le Graal consiste à trouver le temps de cuisson qui permettra au centre du cookie d’être encore très fondant pour contraster divinement avec le croustillant des bords, et avec le croquant des noix de pécan et des morceaux de chocolat.
En réalité, c’était le cookie au pépites de chocolat que j’avais en ligne de mire : Torrès est l’un des experts que le journaliste David Leite avait consultés pour son article sur le cookie au chocolat parfait, et le petit démon sur mon épaule gauche espérait convaincre le petit ange sur mon épaule droite qu’il fallait abso-lu-ment goûter ça, au nom de la recherche fondamentale et de l’avancée de la science du goût. (En réalité, mon ange d’épaule est assez fan chocolat, donc il n’y a pas besoin de déployer de tels efforts de persuasion.)
Je n’ai finalement pas mangé le cookie dans l’avion, mais je l’ai rapporté à la maison et partagé avec Maxence. C’était vraiment un cookie format semi-remorque ; il nous a fait quelques repas.
Et il était si bon, si intensément chocolaté, qu’il m’a puissamment aidée à me remettre du décalage horaire et de la fatigue du voyage. Et comme je sentais bien que j’avais encore besoin d’un petit coup de pouce en la matière, je me suis mise en quête d’une recette. Sans aucune difficulté, j’en ai trouvé une sur le site du New York Times, accompagnée d’une petite video de Jacques Torrès himself faisant une démo de la recette, ce qui est toujours un plus.
J’ai réduit la recette aux deux-cinquièmes, pour me caler sur deux oeufs plutôt que cinq, et je l’ai modifiée pour utiliser du simple chocolat noir (la recette d’origine utilise du chocolat à 100% de cacao, mais ce n’est pas un ingrédient franchement courant de ce côté-ci de l’Atlantique), un peu moins de sucre, et des noix de pécan à la place des noix, parce que j’aime ça. Et au lieu de faire huit méga-cookies, selon la taille proposée par la recette, j’en ai fait seize d’une taille qui reste largement satisfaisante, mais qui passe mieux auprès de l’ange.
Pour cette recette, comme pour la plupart des recettes de cookies d’ailleurs, le Graal consiste à trouver le temps de cuisson qui permettra au centre du cookie d’être encore très fondant — tout juste cuit, en fait — pour contraster divinement avec le croustillant des bords, et avec le croquant des noix de pécan et des morceaux de chocolat. Le temps indiqué ci-dessous est idéal pour mon four, mais le vôtre est sans doute différent, donc je vous recommande de faire une fournée de test pour commencer, de surveiller la cuisson attentivement, et de bien noter le temps qui vous convient pour la prochaine fois.
J’insiste sur le fait que ce sont des cookies follement chocolat — plus de 50% de leur poids est composé de chocolat, faites le calcul — et c’est ça qui les rend follement bons, mais ça veut aussi dire que vous avez tout intérêt à choisir avec soin le chocolat que vous utiliserez, puisqu’il sera majoritaire dans le vote gustatif final. (Pour la pâtisserie, j’achète du chocolat de couverture à un prix raisonnable chez G. Detou.)
Et si vous fêtez la Saint-Valentin (nous, non), il me semble qu’une petite boîte de ces cookies, avec un joli ruban bien choisi, devrait faire son petit effet.
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* A cette occasion, j’ai fait une brève apparition télévisée sur le plateau du CBS Early Show, si ça vous intéresse de regarder.
** Le premier matin, j’ai désobéi à ma propre règle de conduite et je suis descendue petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel. J’ai commandé (je cite) un « bol de fruits de saison » et on m’a apporté des dés de melon et des framboises. En décembre. {Lève les yeux au ciel.} On ne m’y reprendra plus.
*** Mudslide, en anglais, signifie littéralement coulée de boue et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça perd un peu à la traduction. On comprend à peu près l’image, qui est aussi utilisée pour un gâteau très chocolaté, et le mot « mudslide » roule sur la langue d’une façon très agréable, mais à l’évidence, il fallait trouver autre chose en français. Bon, en même temps, certains appellent les truffes au chocolat « crottes en chocolat » et je crois que je préfère encore la coulée de boue.
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