Croquants salés au sésame

Savory Sesame Cookies

Dans la blogosphère culinaire française, on ne présente plus Clea : elle a créé son blog Clea Cuisine en 2005 du Japon, où elle habitait alors, avant de revenir habiter dans le sud-est de la France, et son style unique a vite fait d’elle une référence.

Je la lis depuis un bon moment — je me souviens de ses premiers billets sur les gâteaux cuits au rice cooker, les cours de bugnes donnés aux membres de son club de français, et les ekiben (bento ferroviaires) mangés dans le train — et j’aime toujours autant l’inspiration tranquille qui émane de sa cuisine, simple et bio.

Clea est aussi un auteur prolifique, dont les livres de cuisine sont publiés chez La Plage, un éditeur indépendant qui se spécialise dans les modes de vie alternatifs et la cuisine végétarienne.

L’une de ses dernières parutions s’intitule Croquez salé, et c’est un très joli recueil de recettes de biscuits salés et autres crackers à grignoter dans l’après-midi, à glisser dans sa boîte-repas, ou à servir à l’apéritif. La catégorie des biscuits salés reçoit rarement toute l’attention qu’elle mérite, et Clea s’efforce de changer ça en proposant presque trente recettes qui sont à la fois originales et faciles.

J’ai tout de suite jeté mon dévolu sur les Petits croquants au sésame de la page 54. La recette fait appel à des ingrédients qu’on peut sans peine garder sous la main pour une fournée impromptue — purée de sésame, gomasio, graines de sésame, farine, un oeuf — et utilise la méthode dite du boudin tranché (en anglais on dit slice-and-bake, c’est plus élégant) qui est de loin ma préférée.

Je ne modifie que deux petites choses à la recette de Clea : j’utilise du tahini (une purée de sésame décortiqué, et non semi-complète) parce que c’est ce que j’achète généralement, et je presse les dents d’une fourchette sur les ronds de pâte crue pour créer un peu plus de relief.

Ces biscuits sont croustillants et délicieusement parfumés, et se marient bien avec quelques radis à l’heure de l’apéro. J’en ai aussi tartinés quelques-uns avec du fromage frais pour accompagner une salade verte, et ils sont bien utiles pour faire « pause » sur notre appétit quand la préparation du dîner prend plus longtemps que prévu.

[Quelques crackers et biscuits salés issus des archives :
~ Crackers crus multigraines,
~ Crackers à l’huile d’olive et aux graines,
~ Croustilles au fromage,
~ Mini-Scones à la carotte et au romarin,
~ Scones au gouda vieux et poires séchées.]

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C&Z a sept ans !

Heart stencil

C’est aujourd’hui le septième anniversaire de Chocolate & Zucchini (et le troisième anniversaire de la V.F.) et j’aimerais profiter de l’occasion pour vous remercier, amis lecteurs, d’être là.

Ces sept dernières années ont été sans aucun doute les plus épanouies et les plus excitantes de ma vie, et c’est en grande partie grâce à ce blog et grâce à vous.

J’ai une chance inouïe d’avoir des lecteurs aussi enthousiastes, curieux, gentils, positifs, drôles, réfléchis, inspirés et bien informés, et c’est un honneur et une joie de converser avec vous.

Pour fêter ça, je vous propose de nous rencontrer à Paris, avec deux options au choix :

Le samedi 16 octobre, je vous invite à me rejoindre à la Bibliothèque Nationale de France de 11h à midi, pour une discussion sur les blogs culinaires dans le cadre du cycle de conférences Les Samedis du Savoir. (Accès libre et gratuit.)

Et le dimanche 17 octobre, je vous propose de prendre un verre ensemble au Café Charbon ; nous y serons à partir de 19h (109 rue Oberkampf, Paris 11ème, voir plan).

J’espère que vous pourrez vous libérer pour l’une ou l’autre de ces occasions — ou même les deux — et je me réjouis de vous rencontrer en vrai !

Crackers crus aux graines de lin

Avez-vous déjà essayé de faire tremper des graines de lin ? Si ce n’est pas le cas, sachez qu’il se passe quelque chose d’étrange dès que vous avez le dos tourné : pendant que les graines gonflent et absorbent l’eau, elles libèrent une sorte de gel que l’on appelle mucilage, si bien que votre bol finit par contenir une sorte d’aspic tremblotant dans lequel les graines sont en suspension.

Ce petit tour de magie rend les graines de lin particulièrement populaires auprès des crudivores, car cette substance un peu visqueuse sert de liant dans toutes sortes de préparations non cuites*, comme ces crackers crus aux graines de lin.

Et comme j’ai la garde temporaire d’un beau déshydrateur de compétition — vous vous souvenez peut-être de mon granola cru au sarrasin — j’en ai profité pour faire quelques « fournées » de crackers crus.

L’idée est simple : on fait tremper des graines de lin pour qu’elles exsudent leur mucilage, puis on les mélange avec d’autres graines, trempées* elles aussi mais égouttées, et l’assaisonnement de son choix. On étale le tout sur un plateau du déshydrateur et on laisse sécher quelques heures jusqu’à obtenir des crackers crus aux graines de lin croustillants et très goûteux, prêts à être grignotés juste comme ça ou avec votre dip préféré.

Les meilleurs crackers crus aux graines de lin

J’ai fait des essais avec diverses épices, et ça marche très bien avec du paprika fumé ou du cumin. Mais bien sûr, vous pouvez imaginer une version aux graines de fenouil ou au ras-el-hanout, ajouter une gousse d’ail réduite en purée (attention, ce sera difficile d’échapper à l’odeur d’ail pendant la déshydratation) ou des herbes fraîches, remplacer le sel par de la sauce de soja… tout ce qui vous fait plaisir.

Et si vous n’avez pas de déshydrateur, vous pouvez étaler le mélange sur du papier sulfurisé et utiliser votre four à très basse température (si possible aux alentours de 45°C) ou même, m’a-t-on dit, l’énergie du soleil si le temps s’y prête : ça prendra quelques jours, certes, mais vous aurez des crackers crus hyper écolo.

Crackers crus et houmous

Crackers crus et houmous

* Je précise que l’on peut aussi utiliser les graines de lin pour faire du gel pour les cheveux ! Il paraît que c’est formidable pour les cheveux très bouclés.

** L’intérêt du trempage est expliqué ici.

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Buns à la tomate (Petits pains pour hamburger)

Il n’est guère difficile de trouver de bons cheeseburgers à Paris (mes préférés sont ceux de Burger and Fries), mais j’aime aussi beaucoup nous en faire pour le déjeuner certains weekends, avec des buns maison (les petits pains), de la viande hachée du marché bio, et des lamelles de comté alanguies par dessus.

Et comme j’ai récemment découvert avec une joie non dissimulée qu’on vendait des champignons portobello à ce même marché — ce sont des champignons de Paris qu’on a laissé grossir jusqu’à un diamètre de 8-10 cm, très faciles à trouver aux Etats-Unis, beaucoup plus rares ici — je prépare en alternance des cheeseburgers de portobello, version végétarienne et délicieuse du cheeseburger classique.

Mon bun idéal

Et pour changer lors de ma dernière fournée, j’ai fait des buns à la tomate, en ajoutant simplement à la pâte de la pulpe de tomate.

Mais tout ceci commence par un bon bun (à ne pas confondre avec un bo bun), le fameux petit pain à hamburger, qui doit être assez tendre pour qu’on puisse mordre dedans sans lutte (parce que manger un hamburger avec un couteau et une fourchette, c’est passible d’anathème) mais suffisamment ferme quand même pour qu’il ne se délite pas sous l’effet combiné du jus qui l’imprègne, et de vos pouces qui l’encerclent (parce que manger un hamburger avec des couverts, etc.).

Les buns de supermarché, ça me coupe toute envie, entre la liste des ingrédients déprimante et la texture spéciale mousse de polystyrène. Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, je retrousse mes manches.

Après quelques essais au fil des années, j’ai enfin trouvé mon petit pain idéal au détour d’un article du New York Times l’été dernier, dans lequel le boulanger Hidefumi Kubota donnait sa recette de light brioche bun (petit pain brioché léger), créée pour le restaurant Comme Ça à Los Angeles.

J’ai commencé par la tester telle qu’elle est écrite et j’ai beaucoup aimé, mais assez vite je l’ai modifiée pour intégrer du levain naturel pour plus de saveur — voici d’ailleurs ma méthode pour la conversion. J’utilise quand même de la levure de boulanger, parce que les pâtes briochées nécessitent un pouvoir levant plus musclé que ce que le levain seul peut fournir dans un délai raisonnable. (Pour tout vous dire, j’ai essayé d’en faire avec seulement du levain, mais ils étaient tellement denses que j’ai frôlé la fracture du doigt de pied lorsque j’en ai fait tomber un.)

Des buns à la tomate pour changer !

Et pour changer, lors de ma dernière fournée, j’ai fait des buns à la tomate. L’inspiration m’est venue d’un tweet de mon amie Chika à propos d’une tranche de pain à la tomate, auquel elle a consacré un billet quelques jours plus tard.

Ces buns à la tomate sont d’une texture aussi légère que leurs homologues natures, mais sont d’une couleur bien plus séduisante, d’un bel orange de coucher de soleil avec des reflets rougeoyants.

Chika m’a expliqué que la personne qui avait fait ce pain avait simplement utilisé une recette de type pain de mie en remplaçant le lait par de la pulpe de tomate. J’ai trouvé l’idée excellente, et entrepris de l’adapter à cette recette de pains pour hamburger.

J’ai utilisé la pulpe de tomate bio d’Italie que j’achète pour trois fois rien dans le supermarché le moins glamour du monde, mais si vous avez des tomates dans votre jardin, vous pouvez bien sûr la faire vous-même. Ce dont on a besoin ici, c’est simplement de la chair de tomate mûre, écrasée ou hachée, sans plus de transformation ni d’assaisonnement.

Ces buns à la tomate sont d’une texture aussi légère que leurs homologues natures, mais sont d’une couleur bien plus séduisante, d’un bel orange de coucher de soleil avec des reflets rougeoyants. Le parfum de tomate est léger, surtout lorsqu’il se mesure aux autres éléments du hamburger, mais il apporte quand même sa pierre à l’édifice, et surtout, cette belle couleur, ça change tout, non ?

Buns à la tomate

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Granola cru au sarrasin

Il y a deux ans, j’ai rencontré une jeune anglaise appelée Poppy — rien que ça, j’étais enchantée — spécialiste du chocolat cru.

J’ai goûté ses chocolats en forme de coeur, qu’elle élabore à partir de cacao Arriba cru et de superfoods tous plus crus les uns que les autres, et j’ai tellement aimé que j’y ai consacré l’une de mes chroniques dans ELLE à table.

Et quand nous nous sommes retrouvées un jour pour qu’elle me montre ses prouesses de chocolatière, elle m’a donné un sachet du granola cru au sarrasin qu’elle servait lors des brunchs crus qu’elle organisait alors chez Bob’s Juice Bar à Paris.

Je ne me verrais pas me convertir au crudivorisme, mais j’admire l’inventivité culinaire qui se révèle sous de telles contraintes, et j’adore découvrir les préparations complètement nouvelles qui en résultent.

Si l’apparition répétée de l’adjectif cru vous intrigue, permettez-moi de vous expliquer rapidement : aux yeux des crudivores, adeptes d’une « alimentation vive », les ingrédients d’origine végétale perdent le gros de leur intérêt nutritionnel lorsqu’ils sont chauffés au-delà d’une certaine température — le seuil exact varie selon l’expert auquel vous vous adressez, mais c’est aux alentours de 40-46°C. Donc ils centrent leur alimentation (généralement végétalienne) sur les fruits, légumes, graines, et fruits à coques crus, et sur les graines, céréales et légumineuses germées.

Comme je l’ai déjà écrit, ce type d’alimentation anti-conformiste éveille grandement ma curiosité. Je ne me verrais pas me convertir au crudivorisme — j’aime trop le pain et le comté — mais j’admire l’inventivité culinaire qui se révèle sous de telles contraintes, et j’adore découvrir, et goûter, les préparations complètement nouvelles qui en résultent.

Surtout quand elles sont aussi fantastiques que le granola cru de Poppy. Lorsque je lui ai demandé comment elle le préparait, j’ai été toute déçue d’apprendre qu’il fallait un déshydrateur alimentaire — ce qui ne faisait pas partie de mon arsenal — et j’ai un peu regretté d’avoir descendu le sachet aussi vite.

Deux ans plus tard, me voici en possession provisoire d’un déshydrateur qui m’a été gentiment prêté. Ma première envie ? Vous aurez deviné.

J’ai écrit à Poppy pour lui demander des détails, et même si elle m’a indiqué qu’elle n’avait pas de recette à proprement parler, elle a pu m’expliquer la méthode, somme toute assez simple : on fait tremper* des graines de sarrasin, ainsi que des amandes et/ou autres fruits à coque et graines, on mélange le tout avec du miel, des épices et du sel, et hop, on déshydrate.

J’ai suivi ses instructions en faisant au chic pour les quantités des différents ingrédients, et en ajoutant un peu d’huile de noix de coco parce que j’avais envie. J’ai lu que l’on pouvait aussi faire germer le sarrasin — comme dans ces vidéos (en anglais) — et j’essaierai peut-être la prochaine fois, mais ça marche parfaitement sans cette étape supplémentaire.

C’est tout à fait étonnant comme le mélange initial un peu gluant — le sarrasin devient une chose visqueuse après trempage — se transforme radicalement en pépites croustillantes et délicieuses : le parfum de sarrasin est léger, ce qui me convient bien, et cohabite à merveille avec les amandes, le miel et les épices pour former un équilibre gourmand et délicat.

Comme je préfère manger du pain au petit déjeuner, je réserve mon granola cru pour le goûter, mélangé avec des fruits frais et du kéfir (fait maison, c’est encore plus facile que les yaourts).

Je crois que je le préfère même aux granolas cuits au four, dont je suis pourtant friande, et même si j’hésite encore à m’offrir mon propre déshydrateur, cette recette le justifierait peut-être à elle seule.

* L’intérêt du trempage est expliqué ici.

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