Après des années de soupes mixées, je me suis récemment convertie à la soupe avec morceaux.
Ce changement s’est produit du jour au lendemain et sans raison identifiée, mais depuis le début de l’automne et les premières soupes de la saison, mon idéal en la matière prend la forme de cubes, rondelles et rubans de légumes entremêlés dans un bouillon. On a alors de quoi laper et de quoi mâcher, et la combinaison des deux est bien plus satisfaisante que l’un ou l’autre isolément.
Quelques éléments à garder en tête pour ce genre de soupe : d’abord, les légumes doivent être coupés en morceaux de tailles et de formes homogènes, pour un ensemble cohérent dans le bol. C’est moins important quand on fait une soupe mixée, mais là il faut s’imaginer que les morceaux resteront plus ou moins en l’état après cuisson.
Mon idéal de soupe prend la forme de cubes, rondelles et rubans de légumes entremêlés dans un bouillon. On a alors de quoi laper et de quoi mâcher, et la combinaison des deux est bien plus satisfaisante que l’un ou l’autre isolément.
Ensuite, on obtient de meilleurs résultats si on inclut au moins un ingrédient avec assez d’amidon pour que le bouillon ait de la substance, et ainsi éviter le terrible syndrôme de la soupe flotteuse. Une petite quantité de pomme de terre à chair farineuse ou de pois cassés fera l’affaire.
Enfin, si vous avez la possibilité de parsemer quelques herbes fraîches — en feuilles ou en fleurs — à la surface des bols, la soupe s’illuminera et vous le rendra au centuple. Les fruits à coque, ça marche bien aussi, et si par hasard vous disposez d’une réserve colossale de noix, vous serez sans doute d’accord pour dire qu’elles vont avec toutes les soupes d’automne.
Ma version préférée du moment, celle que je fais pratiquement toutes les semaines depuis un mois, c’est cette soupe de courge musquée : j’y mets de la courge musquée (vous ne vous y attendiez pas, je sais), des échalotes, des pommes de terre, et des verts de blettes ou les feuilles d’une botte de jeunes navets.
Voilà les astuces qui font qu’elle est, à mon humble avis, vraiment vraiment bonne : d’abord, j’utilise un mélange de pommes de terre à chair farineuse et à chair ferme, de sorte que les premières épaississent légèrement la soupe, tandis que les secondes donnent des petits cubes de pomme de terre fondante dans lesquels mordre avec félicité.
Et ensuite, une fois que la soupe est cuite, je la lie avec une bonne cuillerée de harissa, cette purée d’ail et de piment nord-africaine, qui lui donne à la fois de la profondeur et du piquant.
Comme toutes les recettes de soupes, celle-ci peut être paramétrée selon vos goûts et l’humeur de votre bac à légumes : la semaine dernière, j’y ai mis le pied d’une tête de broccoli dont j’avais utilisé les sommités pour une salade (rassurez-moi, vous ne jetez pas le pied des têtes de broccoli, si ?), et la fois d’avant, j’avais ajouté quelques rondelles de radis blancs coupées très très finement, et déposées sur les bols comme des confettis de papier de riz.
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