Coleslaw gingembre et aneth

Je ne sais pas ce que mon corps essaie de me dire, mais en ce moment je fais une fixation sur les Brassicacées et je ne rêve que de chou-fleur, de brocoli, de chou-rave, de kale, et de toutes sortes de choux.

J’ai fait tellement de chou-fleur à la Mary Celeste que mon four a arrêté de les compter ; j’ai fait sauter du brocoli avec des patates douces ; j’ai coupé du chou-rave en tranches pour les tartiner de tartare d’algues (celui du French Market Cookbook) et en dés pour une salade de lentilles ; j’ai fait rôtir du chou frisé et planté du kale sur mon micro-balcon en rêvant aux 50 utilisations que je pourrai en faire ; j’ai fait rôtir du chou vert avec les derniers fenouils de l’été et les premiers potimarrons de l’automne ; et j’ai fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de coleslaw.

Une salade de chou émincé est en effet la façon la plus simple de transformer un chou vert en quelque chose de frais et satisfaisant pour aller avec des oeufs durs ou un reste de poulet rôti.

Il faut juste s’y prendre un tout petit peu à l’avance, parce que le chou a d’abord besoin de reposer dans un peu de sel pour être vraiment détendu. C’est la clé d’un texture croquante mais qui ne vous agresse pas le palais, et ça permet d’assaisonner le chou de façon idéale.

Une salade de chou émincé est le chemin le plus court vers quelque chose de frais et satisfaisant pour aller avec des oeufs durs ou un reste de poulet rôti.

On peut imaginer une infinité de variations sur le thème du coleslaw, mais en ce moment c’est cette version au gingembre et à l’aneth que je préfère. Au départ, j’ai réuni ces deux saveurs un peu par hasard — en mode voyons-voir-ce-qu’il-y-a-dans-le-frigo — et l’accord était tellement vif et parfumé que je l’ai reproduit plusieurs fois depuis.

Je fais parfois des coleslaws végétaliens avec une sauce simple au tahini, mais l’assaisonnement de celui-ci est construit sur une base de mayonnaise : pas dans les quantités astronomiques que certaines recettes préconisent, juste assez pour que ce soit satisfaisant. J’avoue que je ne fais pas de mayonnaise maison pour ce coleslaw, j’utilise cette mayonnaise bio tout à fait bonne que j’ai récemment découverte ; vous pouvez la remplacer par du yaourt si vous préférez.

Participez à la conversation !

Et vous, êtes-vous sujets à l’obsession des crucifères ? Comment aimez-vous les cuisiner ? Et qu’est-ce que vous mettriez dans votre coleslaw idéal ?

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Ananas rôti à la vanille et crème fouettée coco

En 2005, Maxence et moi sommes allés passer quelques jours à New York pour que je puisse rencontrer l’éditrice qui allait publier mon premier livre. Je venais de poser ma démission, il ne me restait que quelques semaines avant de commencer à écrire à temps plein, et cette escapade euphorique me préparait au grand saut.

Mon éditrice m’avait invitée avec mon agent* chez Jean-Georges pour un sublime déjeuner dans la salle innondée de soleil, et huit ans plus tard je me souviens encore de ce repas dans tous ses détails. Et parmi les choses qui m’ont le plus marquée, il y avait cet ananas frais taillé en salle qui nous a été servi en pré-dessert.

J’étais à deux doigts d’applaudir quand on nous a apporté des tranches d’ananas parfaites, saupoudrées de feuilles de menthe et de pétales de rose crystallisées.

Travaillant sur un chariot à proximité de notre table, notre serveur a commencé par couper le bas du fruit. Il y a planté deux fourchettes en face à face, pour lui servir de poignée pendant qu’il réalisait le reste de l’opération sans toucher terre. Avec un simple couteau dans sa main droite, il a alors taillé l’écorce, puis retiré les « yeux » du fruit en découpant un long ruban se déroulant en spirale autour de l’ananas. Emerveillée par sa dextérité, j’étais à deux doigts d’applaudir quand il nous a apporté des tranches parfaites, saupoudrées de feuilles de menthe et de pétales de rose crystallisées.

Ananas à la Jean-Georges sur Chocolate & Zucchini

C’est donc avec une pensée spéciale pour ce serveur que j’ai récemment taillé mon propre ananas en vue de servir un ananas rôti à des amis. J’ai reconstitué la technique en me basant sur mes souvenirs, mais si vous voulez vous-même tenter le coup, je vous recommande cette video ou ces instructions en image.

Une fois l’ananas taillé, je l’ai découpé en six beaux quartiers que j’ai badigeonnés d’un sirop de miel à la vanille, parfumé avec la vanille que j’affectionne, un peu de rhum et du jus de citron. J’ai ensuite mis les morceaux à rôtir au four jusqu’à ce qu’ils soient confits, leur saveur intensifiée et leur jus au bord du caramel.

J’aurais pu servir cet ananas rôti avec un peu de crème fraîche ou de la glace à la noix de coco, mais j’ai finalement opté pour la crème fouettée coco dont j’avais entendu parler ici et là. L’idée, c’est de ne garder que la partie « solide » d’une boîte de lait de coco, et de la fouetter comme pour une crème Chantilly ordinaire. (Ce tutoriel m’a bien aidée, surtout l’astuce qui consiste à réfrigérer la boîte la tête en bas.)

Cette crème fouettée coco a été une révélation : aérée et délicieuse, elle peut être servie dans son plus simple appareil, sans ajout de sucre ni d’arôme. Elle était parfaite pour accompagner l’ananas rôti, mais je l’imagine tout aussi bien avec des carrés aux pommes ou une tranche de fondant au chocolat.

* Ça me fait toujours un peu bizarre de dire « mon agent », j’ai l’impression de faire ma Scarlett Johansson, mais c’est comme ça : aux Etats-Unis, pour publier des livres, il est quasi indispensable d’être représenté par un agent, et c’est d’ailleurs une très bonne chose à plein de points de vue.

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Favoris de septembre

La cathédrale Saint-Basile par Samantha Lee.

Quelques-unes de mes trouvailles et lectures préférées du mois dernier :

~ Les nouveaux cafés qui ouvrent à Paris cet automne.

~ Combien de protéines y a-t-il dans ces aliments végétaux ?

~ Recréer chez soi des produits de supermarché.

~ La cuisine au lave-vaisselle : gadget ou futé ?

~ Deux blogs consacrés au français parlé au Québec et à ses expressions imagées.

~ De vieilles affiches médicales.

~ De la ciboulette dans les cheveux de mon fils : Anne-Liesse a traduit mon interview avec Debbie Koenig.

~ Les assiettes kawaii à mourir de Samantha Lee.

~ Mon amie Kristen Beddard en croisade pour le kale.

~ Six conseils pour ranger votre garde-manger.

~ Comment un court jeûne peut vous aider à lutter contre le décalage horaire.

~ Les drapeaux nationaux en version comestible.

~ Faire une mayonnaise avec des graines de lin et du thé avec du curcuma.

~ Douze types de procrastination.

C&Z a 10 ans !

Un petit cocktail pour fêter ça.

Il y a dix ans, après une conversation avec Maxence autour d’un shabu-shabu dans un excellent restaurant nippo-montmartrois dont nous pleurons encore la disparition, j’ai décidé de créer Chocolate & Zucchini. J’avais besoin d’un endroit où raconter les mille petits bonheurs de la cuisine, de la table et des marchés, et envie d’y inviter des lecteurs qui partageraient mon point de vue.

La toute première recette que j’ai publiée était une recette de chouquettes, et je trouve ça chouette parce que dix ans après, je suis toujours aussi enthousiasmée par mes chouquettes, comme par mon blog d’ailleurs.

Je l’ai déjà dit, et c’est vraiment vrai : Chocolate & Zucchini a changé ma vie. Ce blog m’a permis de construire une carrière autour des choses que j’aime le plus : cuisiner, écrire, apprendre, manger, partager, explorer. Il a élargi mon horizon tout en me donnant l’impression que le monde est un village, il m’a appris que rien ne vaut la poursuite de ses rêves, et il m’a permis de rencontrer — virtuellement et dans la vraie vie — plus de gens passionnants et passionnés en dix ans que je ne pensais en rencontrer en une vie.

Evidemment, rien de tout ça ne serait possible sans vous, votre présence, vos encouragements, vos messages, vos histoires. Je veux donc vous remercier pour tout ce que vous m’avez apporté ces dix dernières années, et vous dire combien je suis heureuse et honorée que vous veniez ici, que vous lisiez ce que j’écris, que vous cuisiniez ce que je vous suggère pour le dîner, et que vous reveniez ensuite pour m’en parler.

Pour les dix ans de mon blog, je lui refais sa garde-robe : la toute nouvelle version du site est bien avancée, et devrait être prête avant la fin de l’année.

Et pour les dix ans de mon blog, j’ai aussi des cadeaux à vous offrir ! J’organise dix concours sur le mois d’octobre — centralisés sur la version anglaise du site — qui vous permettront de gagner des produits ou des expériences découverts et adorés ces dix dernières années.

Rendez-vous mercredi pour le premier concours !

Pourquoi les aliments collent-ils à mon couteau ? (Et comment les en empêcher.)

"Mamaaaan, la courgette elle fait rien qu'à coller à mon couteau !"

J’aime cuisiner pour la même raison que certains aiment tricoter : ça vous sollicite suffisamment pour que vous n’ayez pas à penser à la paix dans le monde, mais ça vous laisse suffisamment de bande passante pour vagabonder, tenir des conversations imaginaires, tourner et retourner des phrases dans votre tête (tout le monde fait ça, rassurez-moi ?) et d’une façon générale, vaquer à vos petites affaires dans le confort de votre esprit.

La préparation des légumes provoque invariablement des monologues intérieurs de ce type, et ces derniers temps ils ont souvent été dominés par la question suivante : pourquoi les aliments collent-ils à mon couteau, et que faire pour les en empêcher ?

Vous connaissez sans doute le phénomène : dès que je coupe quelque chose (par exemple un oignon ou une courgette), les morceaux que je viens de couper ont tendance à coller au côté droit de la lame (je suis droitière), de telle sorte que quand je découpe la tranche suivante, les morceaux collés sont poussés vers le haut par la nouvelle tranche, et retombent à droite de la lame (pas dramatique), ou bien roulent de la planche à découper et finissent parfois par terre (agaçant), ou encore retombent à gauche de la lame, et dans ce cas il y a des chances pour que je les recoupe à nouveau quelques instants plus tard (grrrr).

Après avoir composé un email imaginaire pendant quelques séances de tranchage de courgettes (je mange beaucoup de courgettes), je me suis enfin décidée à écrire à Peter Hertzmann, le très érudit créateur du site à la carte et du blog associé, professeur de cuisine, et auteur de l’indispensable Knife Skills Illustrated, dont il m’a offert un exemplaire lorsque nous nous sommes vus à San Francisco il y a quelques années. Evidemment, Peter avait la réponse à ma question et je vous la livre ici, avec quelques autres astuces que j’ai retenues pendant mes recherches.

Alors, pourquoi les aliments collent-ils à mon couteau ?

Cela s’explique principalement par la tension superficielle, un phénomème physique qui conduit la surface des liquides à résister à une force externe. Dans notre cas, cela explique que les aliments qui contiennent beaucoup d’eau (et nombre de légumes en sont composés à plus de 90%) créent des tranches dont la surface, très humide, adhère au plat de la lame.

Comment faire pour les en empêcher ?

Vous pouvez décider de ne plus manger que des aliments séchés — un régime saucisson sec et crackers vous fera sans doute le plus grand bien — ou vous pouvez adopter une combinaison de ces trois stratégies :

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