Appareil à quiche vegan

Pour vous expliquer d’où vient cette recette d’appareil à quiche vegan, il faut que je vous ramène à l’été de mes quinze ans, lorsque je suis allée faire un séjour linguistique dans le Michigan.

Ce fut le voyage de ma (jeune) vie : c’était la première fois que j’allais aux États-Unis, le pays le plus cool de la planète aux yeux de l’adolescente que j’étais, et les parents d’Amy se sont vraiment donné du mal pour rendre mon séjour mémorable, embarquant notamment toute la famille en roadtrip dans leur minivan bordeaux (avec une télé et un magnétoscope à l’intérieur !) pour aller aux chutes du Niagara ou à New York (à New York !).

Tout était pour moi source d’étonnement émerveillé, de la taille du jardin à la climatisation privative, des malls gigantesques à la déco ultra-froufrou des chambres de fille dans lesquelles il m’était donné d’entrer, des gaufres surgelées que je faisais réchauffer au grille-pain tous les matins (tous les matins !) en les arrosant de sirop au chocolat à mon premier sandwich peanut butter and jelly (beurre de cacahuète et confiture, pas bien compris à l’époque), de l’odeur puissante de popcorn qui régnait dans les cinémas aux différents fast-foods (des hamburgers ! des tacos ! des deep-dish pizzas !) d’où le père d’Amy rapportait notre dîner la plupart des soirs.

Personne ne le confondrait avec une migaine classique à base d’oeufs et de crème bien sûr, mais cet appareil coche toutes les cases : crémeux mais avec de la tenue, riche en saveur mais suffisamment subtil pour laisser les autres ingrédients s’exprimer.

Amy et moi nous entendions comme larrons en foire, mais nous nous sommes rapidement perdues de vue comme on le fait à l’adolescence, et comme on le faisait plus facilement encore en cette ère pré-Internet. Ces dernières années, il m’est arrivé de penser à elle et de la chercher sur Facebook, mais sans succès. C’est finalement elle qui a repris contact en me disant qu’elle préparait un voyage en Europe qui lui ferait passer quelques jours à Paris. Est-ce que j’avais envie qu’on se revoie ?

L’inviter à dîner était bien la moindre des choses que je puisse faire, et elle a accepté bien volontiers en me précisant qu’elle était maintenant végétalienne. J’avais envie de lui servir quelque chose de simple et de français, le genre de chose que je servirais avec plaisir à mes plus vieilles copines, et je me suis décidée pour une quiche toute verte dans le goût de ma quiche de verdure aux noix.

Évidemment, l’appareil oeuf-lait-crème ne convenait pas, donc j’ai cherché une alternative végétalienne et je suis tombée sur cette idée : un appareil à quiche vegan à base de farine de pois chiche, épaissie à la consistance d’une crème et parfumée d’épices et de levure maltée, l’ingrédient végétalien de choix quand on veut donner une note un peu fromagée.

Le mélange était très facile à préparer — je l’ai d’ailleurs fait la veille, ainsi que ma pâte à tarte à l’huile d’olive — et il a rempli son rôle d’appareil à quiche de façon plus que satisfaisante. Personne ne le confondrait avec une migaine classique à base d’oeuf et de crème bien sûr, mais il coche toutes les cases : crémeux mais agréablement « pris », riche en saveur pris isolément mais suffisamment subtil pour laisser les autres ingrédients s’exprimer.

Participez à la conversation!

Avez-vous gardé contact avec les correspondants étrangers de votre adolescence, et que leur serviriez-vous si vous les aviez à dîner ? Avez-vous déjà fait une quiche végétalienne, et quel type d’appareil avez-vous utilisé pour la garnir ?

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Favoris d’octobre

Un pommier du jardin de La Grenouillère, où nous nous sommes échappés le temps d'un sublime weekend d'automne.

Quelques-unes de mes lectures et découvertes préférées pour le mois écoulé :

~ Mon dernier livre EDIBLE FRENCH a été cité dans le magazine du New York Times.

~ Qu’est-ce qu’on mange au petit déjeuner selon qu’on grandit à Tokyo, Istanbul ou Reykjavik.

~ Les palettes de couleur de la photographe Emily Blincoe.

~ Un nouveau livre de photos examine les outils préférés des chefs et pourquoi ils y tiennent tant.

~ Les superfoods vus par le magazine Zeste.

~ Quelques conseils pour choisir les bons matériaux pour ses ustensiles de cuisson.

~ Dans un élan de générosité inédit, le chef (et MOF) alsacien Olivier Nasti et son éditeur Menu Fretin mettent à disposition gratuitement l’intégralité du livre Comment faire la cuisine ?

~ Catherine Kluger, des fameuses Tartes Kluger, montre comment elle prépare ses fonds de tartes salées.

~ Qui a dit que le français n’était pas une langue facile ? Voici un petit schéma tout simple pour les anglophones qui hésiteraient entre le « tu » et le « vous ».

~ 25 expressions en Hindi liées à la cuisine (explications en anglais).

Soupe à tout

Le problème quand on achète des légumes frais à manger, c’est qu’on se retrouve de temps en temps avec des légumes plus très frais à manger.

Même si on est le champion international de la planification des repas, il est difficile de tomber juste à tous les coups. Et si on laisse place à l’improvisation et aux coups de coeur quand on fait son marché, ou si on est abonné à un panier de légumes hebdomadaire, il n’est pas rare que la fin de semaine rime avec carottes mollissantes et verdure fanée.

Les légumes robustes se garderont sans problème d’une semaine sur l’autre, mais il vaut mieux éviter ça aux plus fragiles. Et si vous aimez démarrer la semaine sur des bases fraîches, ou si vous avez besoin de faire de la place pour votre razzia maraîchère du weekend (hum hum), quelle est la solution ? Si vous avez répondu « la poubelle », venez me voir à la fin de l’heure. La bonne réponse est : une soupe à tout.

Cette soupe, c’est un refuge merveilleux pour toutes sortes de légumes orphelins dont personne ne sait trop quoi faire, et c’est le moyen le plus simple de les transformer en quelque chose de savoureux et de réconfortant.

Il est difficile de vraiment rater une soupe, mais mes années d’expérience en la matière m’ont quand même appris quelques règles qui facilitent la préparation et rendent le résultat plus gratifiant.

Choisir ses légumes

Evidemment, je parle ici de légumes dont l’heure de gloire est certes passée, mais qui n’ont pas quand même atteint le stade de la putréfaction : flétri et ramolli, oui, moisi ou gluant, non. (Si on a un doute, on jette.)

Vous pourriez en théorie jeter tout ce qui vous tombe sous la main en tas joyeux dans la cocotte, mais autant que possible on a intérêt à faire une sélection de légumes variée et équilibrée. Mes soupes à tout sont plus réussies quand j’utilise un mélange de couleurs (vert, orange, beige, blanc…) et différentes familles de saveurs (sucrée, terrienne, verdoyante, alliacée, anisée…), et quand j’inclus à la fois des légumes qui poussent au-dessus et en-dessous du sol. Certains fruits, comme les pommes et les poires, marchent bien aussi.

Pour compléter votre sélection, il est bien sûr autorisé de piocher aussi dans vos légumes frais et/ou dans vos réserves congelées. D’ailleurs, si vous veniez à vous trouver avec de bons candidats pour une soupe à tout mais en trop petite quantité pour faire une soupe à tout, ou si vous manquez de temps pour la préparer, nettoyez et découpez vos légumes et mettez-les au congélateur pour les ressortir au moment opportun.

Pour vous donner un exemple, ma plus récente soupe à tout, faite lundi dernier, contenait : quelques tiges de blettes fatiguées, un quart de potimarron (le reste ayant été rôti), une petite botte de carottes (un peu ramollies), les feuilles extérieures d’une tête de chou-fleur (sorties du congélateur), les tiges d’un beau bouquet de kale frisé (je vous parlerai bientôt des cheesy chips que j’ai faites avec les feuilles), quelques jeunes bulbes de fenouil (fraîchement acquis), un bel oignon rouge, quelques pommes de terre, la fin d’un bouquet de ciboulette, des tiges de persil et un peu d’estragon. Vous voyez l’esprit.

Les légumes doivent être soigneusement nettoyés (inutile de les sécher, vous allez les remouiller dans deux secondes) et coupés en morceaux de taille régulière. Des cubes ou des lamelles de 2 cm font gagner du temps au découpage, et c’est parfait si on prévoit de mixer la soupe. Si vous préférez une soupe non mixée, c’est-à-dire avec bouillon et morceaux, il faudra faire des dés plus fins.

Soupe à tout

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Liniment oléo-calcaire fait maison

Une fois n’est pas coutume, la recette du jour n’est pas comestible, mais le succès de mon billet sur le déodorant fait maison me laisse penser que je ne suis pas la seule à m’intéresser aussi aux cosmétiques en mode DIY.

Sujet du jour, le liniment oléo-calcaire, qu’on appelle plus communément liniment tout court : cette lotion onctueuse, dont la couleur peut aller de la crème au bouton d’or, est constituée à parts égales d’huile d’olive (oléo) et d’eau de chaux* (calcaire), une émulsion bi-phase que l’on stabilise de préférence à l’aide d’un autre ingrédient, de la cire d’abeille pour ma part.

Le liniment ne se limite pas aux joies de la table de change, il peut aussi être utilisé comme lotion pour les massages, comme crème pour le corps, ou pour soulager une brûlure superficielle.

Comme pour la plupart des convertis, c’est un produit qui a fait son apparition dans ma vie lorsque j’ai eu un enfant et que mes copines branchées cosmétiques nature me l’ont recommandé comme le plus simple et le plus efficace pour le change des bébés.

Si vous n’avez pas d’enfant, n’hésitez pas à zapper ce paragraphe, mais pour les autres, voici les avantages du liniment pour les soins du bébé et du jeune enfant :

  • Il permet de nettoyer le siège du bébé (joli euphémisme) sans eau et sans rinçage : pratique donc en voyage, ou si la table de change n’est pas dans la salle de bain.
  • C’est une formule ultra simple (seulement trois ingrédients, parfaitement lisibles) et bien tolérée, sans produit pétrochimique, additif, parfum, ou conservateur — contrairement à la plupart des lingettes du commerce, même marketées comme « bio ».
  • En même temps qu’il facilite le nettoyage, il nourrit la peau de l’enfant et laisse une sorte de film protecteur qui prévient ou même résorbe les irritations (y compris le fameux érythème fessier).
  • Si le bébé a sur le cuir chevelu des croûtes de lait qui semblent le gêner ou qui persistent au-delà de quelques mois (dans le cas contraire, on le laisse tranquille !), on peut appliquer une couche de liniment, masser doucement et laisser reposer toute une nuit, avant de lui laver les cheveux le lendemain matin. On recommence au besoin quelques temps plus tard.
  • Quand le bébé est encore tellement petit qu’il n’a pas de cou, il est difficile de lui nettoyer les petits plis de peau sous le menton qui finissent par prendre une odeur un peu fermentée pas très agréable. Il suffit alors de se mettre un peu de liniment sur le doigt et de le lui passer délicatement dans le cou pour récupérer les petits mimis et peaux mortes qui s’y sont stockées.

Mais le liniment ne se limite pas aux joies de la table de change, il peut aussi être utilisé comme lotion pour les massages, pour enfant comme pour adulte, comme crème hydratante pour le corps si on a la peau sèche, ou pour soulager une brûlure superficielle, y compris un léger coup de soleil. Certaines personnes disent s’en servir avec succès comme démaquillant ou crème hydratante pour le visage, mais comme le pH du liniment est assez basique, j’aurais peur de mettre en péril l’équilibre fragile de la peau du visage. (Aucun problème en revanche pour les fesses d’un bébé : au contraire, ce pH alcalin permet de contrebalancer l’acidité du contenu de la couche.)

Le liniment se trouve en pharmacie en France — il est par contre parfaitement inconnu dans d’autres pays, et notamment aux Etats-Unis — mais il est vraiment très facile de le fabriquer soi-même si on en a l’envie et le temps. Le bénéfice est alors triple :

  • C’est plus économique (mais pas forcément de façon drastique selon les tarifs pratiqués par sa pharmacie, donc il ne faut pas que ce soit l’unique motivation),
  • On peut alors faire du liniment bio, ce qui n’est pas facile à trouver dans le commerce, et significativement plus cher quand on en trouve,
  • On limite la quantité d’emballages en réutilisant le même flacon (bien nettoyé !) à chaque fois.

Le premier ingrédient, et le plus facile à acquérir, c’est l’huile d’olive. On la choisit de préférence bio et vierge extra, en se contentant du premier prix (environ 8€ le litre). Ensuite, il faut se procurer la cire d’abeille bio qui servira d’émulsifiant, et qu’on peut acheter auprès de son apiculteur préféré, dans certains magasins bio, ou sur Internet. Quant à l’eau de chaux, qui a des propriétés nettoyantes et purifiantes, on en trouve dans certains magasins de produits naturels et pharmacies, ou bien on peut la commander par exemple chez Aroma Zone ou sur Greenweez, à partir de 7,50€ le litre. On peut aussi la fabriquer soi-même, mais j’avoue que j’en suis pas encore là.

Participez à la conversation !

Le liniment fait-il partie de votre arsenal cosmétique ? Comment vous en servez-vous et est-ce que vous le fabriquez vous-même ?

* Attention : l’eau de chaux pure est corrosive, il faut donc la manipuler avec précaution et la tenir absolument hors de portée des enfants. Une fois en émulsion stabilisée avec l’huile d’olive, elle devient en revanche inoffensive. Je ne recommande pas les formules qui consistent simplement à mélanger huile d’olive et eau de chaux sans stabilisant : comme les deux phases se séparent il faut secouer le flacon soigneusement avant chaque utilisation pour les ré-émulsionner, et le risque me paraît trop grand de le faire insuffisamment ou d’oublier carrément.

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Tartelettes citron-gingembre

Cela fera bientôt dix ans que je connais Claire, l’auteur du blog naturo-pionnier Clea Cuisine, et que nous entretenons une amitié simple et sincère à laquelle je tiens beaucoup.

Clea fait partie de ces personnes rares que j’admire pour la confiance et la sérénité qu’ils dégagent, comme si l’agitation extérieure et la frénésie des dernières tendances les laissait indifférents, tout occupés qu’ils sont à suivre leur propre chemin, guidés par leurs propres goûts. Ces qualités lui ont d’ailleurs valu un lectorat fidèle et impliqué dont elle a souvent changé sinon la vie du moins l’alimentation, en étant une des toutes premières à parler d’agar-agar, de farine de riz et de purée d’amande.

C’est donc sans hésitation que j’ai accepté sa proposition il y a quelques semaines de faire une sorte d’échange culinaire via nos blogs respectifs : l’idée était que chacune choisisse trois recettes sur le blog de l’autre, pour ensuite les secouer vigoureusement au shaker et en tirer une nouvelle recette.

Je partage le goût de Clea pour les tartes au citron bien acidulées, et cette formule donne pour moi l’équilibre parfait.

L’occasion de se replonger dans les archives l’une de l’autre n’était pas le moindre des bénéfices, et j’ai pour ma part choisi son Velouté de carotte au miso blanc et gingembre, ses Crèmes au chocolat et gingembre à l’agar-agar, et sa Tarte au citron ultime.

Mon idée était initialement de faire une tarte au citron parfumée au gingembre et au miso blanc — voici un article (en anglais) sur l’utilisation du miso blanc dans les desserts. Mais mes essais préliminaires avec le miso blanc ne m’ont pas convaincue — soit on ne le sentait pas assez, soit on le sentait trop — et j’ai donc opté pour des tartelettes citron-gingembre qui ont ravi tous ceux qui ont eu l’occasion d’y goûter, moi incluse.

Le mariage du citron et du gingembre n’a plus à faire ses preuves, et il m’a suffit d’ajouter du gingembre frais finement râpé à la recette de lemon curd dont Clea garnit sa tarte. Je partage son goût pour les tartes au citron bien acidulées — c’est-à-dire comparativement peu sucrées — et cette formule donne pour moi l’équilibre parfait. Ce lemon-ginger curd pourrait d’ailleurs être préparé juste comme ça, pour tartiner sur une jolie brioche, pimper un yaourt ou garnir des crêpes.

Quant à la pâte, j’ai choisi de suivre la recette de pâte sucrée qu’utilise le génial pâtissier Jacques Genin, telle qu’il la livre dans sa chouette monographie Le Meilleur de la tarte au citron. C’est une pâte qui est aussi facile à faire qu’à manipuler, et qui donne un fond de tarte savoureux et croustillant, parfait contrepoint à l’onctueuse crème au citron.

Et pour voir la recette que Clea a sorti de son propre shaker, c’est par ici : Pâtes à la gremolata amande-courgette et aux oignons rôtis. Merci Claire !

Participez à la conversation !

Connaissiez-vous déjà le blog de Clea ? Et les tartes au citron, vous les aimez comment ? Plutôt acides, plutôt sucrées, plutôt meringuées ?

Tartelettes citron-gingembre

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