La mélasse de grenade, c’était le sujet de ma toute première chronique dans ELLE à table lorsqu’a démarré ma collaboration avec le magazine au printemps 2008.
Dans cet article, je disais tout le bien que je pensais de ce condiment étonnant et détonnant, sirop épais obtenu en faisant réduire du jus de grenade. Enfant chéri des cuisines libanaise et persane en particulier, ce condiment fruité et citrique à la robe rouge sombre fait le bonheur des amateurs de saveurs acidulées, dont je fais partie.
À vrai dire, c’est une de mes armes secrètes quand je veux apporter à ma cuisine un supplément d’âme aigre-doux, exotique et indéfinissable : une cuillerée dans la vinaigrette, dans une sauce au yaourt à servir avec du boulgour, et dans la muhammara bien sûr. J’en ai laqué des magrets de canard, des foies de veau, des filets de poisson… et j’en ai assaisonné des écrasées de légumes racine. C’est une merveille avec du céleri-rave ou des panais.
Côté dessert, la mélasse de grenade peut agrémenter les salades de fruits frais (fruits rouges, oranges sanguines) et napper des figues rôties au four, à accompagner d’un peu de fromage frais.
Dans la recette qui nous occupe aujourd’hui, la mélasse de grenade trouve sa place dans une marinade vive et voluptueuse pour un poulet découpé en morceaux. Le poulet ainsi enduit va alors faire un tour au four (ou sur les plaques, ou même au barbecue, selon vos envies et la météo) pour en sortir fondant et divinement caramélisé. C’est assez irrésistible.
C’est une recette « service vaisselle minimum », puisqu’on peut tout mélanger à même la cocotte, et je vous recommande vivement de l’ajouter à votre collection de plats tous simples qui en jettent, tant la richesse des ses saveurs donne à penser que vous y avez investi beaucoup plus d’efforts.
Le seul ingrédient un peu ésotérique est cette fameuse mélasse de grenade. J’achète la mienne chez Heratchian Frères, mon fournisseur officiel de produits proche-orientaux. On peut aussi la commander sur Internet ou la faire soi-même, à partir de jus de grenade en bouteille si on en trouve. Au pire du pire, je vous autorise à utiliser du vinaigre balsamique.
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Ingrédients
- Un poulet bio, de 1,7 kilos environ, ou 4 cuisses de poulet bio
- 3 c.s. de sauce de soja ou de tamari (certifié sans gluten si nécessaire)
- 2 c.s. de mélasse de grenade (voir billet pour les sources et substitution)
- 1 c.s. d'huile d'olive
- 1 c.s. de miel
- 1 c.s. d'herbes de Provence
- 2 c.c. de cumin moulu
- 1/2 c.c. de sel de mer fin
- 1 grosse échalote ou 1 oignon jaune moyen, coupé en petits dés
- 3 gousses d'ail
- Coriandre fraîche, hachée grossièrement
- Riz blanc à la vapeur
Instructions
- Préchauffez le four à 175°C.
- Coupez le poulet en 8 morceaux (2 blancs, 2 ailes, 2 cuisses, 2 pilons) en suivant par exemple cet excellent tutoriel vidéo de Melissa Clark (c'est en anglais mais je n'ai pas trouvé de vidéo en français qui explique aussi bien). Conservez le dos du poulet pour un bouillon maison.
- Vous pouvez aussi demander à votre boucher de découper le poulet pour vous, ou encore utiliser des cuisses que vous couperez en deux à la jointure.
- Mettez le poulet dans une cocotte qui va au four.
- Ajoutez le reste des ingrédients, et mélangez bien. (Vous pouvez préparer ce mélange quelques heures à l'avance -- sans préchauffer le four du coup ! -- et laisser le poulet mariner à couvert au frais.)
- Refermez le couvercle, mettez la cocotte au four, et faites cuire pendant 1 heure 30, en retournant les morceaux toutes les 30 minutes et en arrosant de jus. Si vous n'avez pas beaucoup de jus, ce qui dépend de votre poulet et de l'étanchéité du couvercle de la cocotte, ajoutez un fond d'eau.
- Retirez le couvercle et remettez au four pendant 30 minutes.
- Servez avec du riz et de la coriandre fraîche.
Notes
- Vous pouvez aussi cuire ce plat sur les plaques de cuisson. Le temps de cuisson sera le même.
- Et l'été, c'est parfait au barbecue en chaleur indirecte.