Le 22 décembre 2016, vingt ans jour pour jour après notre premier rendez-vous, Maxence et moi nous sommes mariés.
C’était un mariage intime — simplement nos parents, nos frères et sœurs, nos fils, nos plus proches amis — pour lequel nous nous sommes décidés deux mois avant la date, parce qu’on est comme ça.
Et cette journée a été, comme dans les livres, la plus magique et la plus romantique de ma vie. J’ai tellement aimé que je resignerais bien tous les ans (avec le même homme, je précise).
L’un des avantages de se marier quand on a trente-sept ans et qu’on est ensemble depuis vingt, c’est qu’on se connaît sacrément bien — soi-même, et l’un l’autre. Du coup, on peut prendre des décisions fluides et évidentes qui nous ressemblent à 100%, et la phase d’organisation se déroule avec bonheur et excitation.
Dans cet esprit, je veux partager avec vous quelques-uns des choix qui, en s’additionnant, ont dessiné notre journée idéale.
Si les mariages vous laissent de glace, je ne vous en veux pas une seule seconde. J’étais de votre avis jusqu’à il y a trois mois, donc n’hésitez pas à cliquer ailleurs tant qu’il en est encore temps.
Mais pour ceux d’entre vous que ça amuse, que ça intéresse, voire que ça concerne, voici. (Et je vous ai aussi préparé un mini-guide de 10 Idées romantiques à Paris à télécharger gratuitement !)
J’ai trouvé ma robe chez My Philosophy, une boutique de mode éthique de mon quartier où j’avais déjà acheté plusieurs jolies robes par le passé. Kroeusna Khaou, la créatrice, rachète des tissus de collections de haute couture, crée ses modèles, et les fait fabriquer dans un atelier qu’elle a monté au Cambodge. Elle y emploie des jeunes femmes en difficulté et leur offre un toit, une formation, et des conditions de travail respectueuses.
En plus de créer cette robe divinement confortable, toute de chic et de simplicité (évidence au premier essayage : c’était ma robe), Kroeusna s’est également montrée chaleureuse et disponible, m’aidant à imaginer comment je pourrais porter mes cheveux, me donnant des conseils sur les accessoires qui complèteraient la tenue, et me témoignant son enthousiasme avec une touchante sincérité.
C’est elle qui m’a suggéré de porter une perle en pendentif, et par chance, ma mère en avait une que mon père lui avait rapportée de Majorque en 1964, alors qu’ils étaient ensemble depuis un mois (c’était mon « something borrowed »*). J’ai aussi mis la montre mécanique de ma grand-mère, et son alliance (« Eugène uni à Marcelle 25-2-33 ») que je porte constamment depuis une douzaine d’années.
Comme c’était un mariage d’hiver (à un jour près !), il me fallait un manteau et une écharpe pour éviter d’être la jeune mariée à la pneumonie. J’ai essayé d’en emprunter auprès de mon entourage, mais il s’avère que les gens normaux n’ont pas réellement de manteau blanc ou d’écharpe blanche dans leur garde-robe. J’ai donc commandé cette veste en fausse fourrure, chaude et confortable, avec une capuche et une fermeture éclair pour le côté moderne. J’ai trouvé une étole un peu crème un peu ficelle chez Sac & Sac, une boutique de la rue des Abbesses où j’ai acheté des tas de sacs et d’écharpes et de chaussures depuis que j’habite le quartier.
Je voulais un bijou de cheveux. J’ai cherché sur Le Bon Coin et rapidement trouvé cette tiare Cécile Boccara, vendue à un bon prix par une jeune femme adorable, pleine de gentillesse et de bons conseils.
Mes chaussures ? Le Bon Coin aussi ! J’ai acheté ces escarpins nacrés à une jeune mariée qui avait acheté plusieurs paires pour essayer avec sa robe, et n’avait finalement pas porté celles-ci. La pointure était parfaite, et elle habitait pile en face de la mairie où nous devions nous marier ; j’ai bien aimé la coïncidence.
Juste après la robe, c’est sans doute mon bouquet qui a été le choix le plus personnel et le plus porteur de sens. J’ai demandé à mon amie Apollonia, de la boulangerie Poilâne, si elle voulait bien m’en créer un. L’idée m’est apparue comme une révélation au cours d’une nuit d’insomnie (« Je veux un bouquet en pain ! ») et le lendemain je lui ai écrit pour lui demander si c’était fou, ou génial, ou un peu des deux.
Je lui ai donné carte blanche et elle s’est mise au travail avec Félix, l’artiste-boulanger qui confectionne les splendides pains décorés de la maison — dont ceux que j’ai reçus pour la naissance de chacun de mes fils. Ensemble ils ont créé un bouquet d’une incroyable délicatesse, avec des roses en trois couleurs de pâte à pain, des feuilles ravissantes et des épis de blé. C’était vraiment un personnage à part entière ce jour-là. Il a reçu des compliments de tout le monde, et a également servi à divertir nos fils pendant la cérémonie. (Les petits garçons qui boulottaient des feuilles sous le nez de l’adjointe au Maire, c’était eux.)
La veille du mariage, je suis allée me faire faire une French manucure dans un bar à ongles près de chez moi. Et le matin du grand jour, je me suis rendue chez Profession Coiffeur pour que Michel, qui dirige le salon, puisse me faire le chignon sur lequel nous étions tombés d’accord lors d’un essai la semaine précédente.
Je me suis maquillée toute seule — avec les pros c’est souvent too much, et après j’ai envie de pleurer et de tout enlever — mais j’ai bénéficié des enseignements du cours de maquillage personnalisé que mes amies m’ont offert à La Maison du Dr. Hauschka pour mon enterrement de vie de « jeune fille ». (Juste avant un thé chez Amami, le spectacle des Coquettes à tomber par terre de rire, et un dîner au Café Trama. Ces copines-là, je les garde.)
Pendant la cérémonie à la Mairie, nous avons échangé les alliances en or rouge martelé que nous avons choisies chez Paulette à Bicyclette, une créatrice de bijoux éthiques à Paris qui travaille avec de l’or certifié fairmined, et que nous avons fait graver.
À la mairie, on peut apporter la musique qui sera jouée pendant qu’on signe les registres d’État Civil, et nous avons choisi celle-ci, celle-ci, et celle-là. On a aussi utilisé les titres des trois chansons pour nommer nos trois tables pour le dîner : Love, Stars, Remember. En trois mots tout était dit ! Comme je m’essaie au lettrage ces derniers temps, j’ai fait à la main les cartons pour marquer chaque table et la place de chaque invité.
Après la mairie, nous avons emprunté les chemins de traverse montmartrois pour arriver à l’Hôtel Particulier, cette merveille d’hôtel niché dans la verdure, où nous avions réservé une chambre pour la nuit et où nous avons pu boire une coupette et souffler un peu avant la soirée.
Le cocktail et le dîner de mariage se sont tenus chez yam’Tcha, notre restaurant fétiche à Paris, où nous fêtons l’anniversaire de Maxence tous les ans depuis l’ouverture**. Adeline Grattard et son équipe nous ont reçus comme des amis (des amis qui seraient aussi des rois), et se sont surpassés avec un repas éblouissant dont nous parlons tous encore.
J’ai fait appel à Apollonia Poilâne à nouveau pour les wedding favors, ces petits cadeaux qu’on remet à ses invités. Au lieu des dragées traditionnelles, les nôtres sont repartis avec des sachets de Punitions — les meilleurs sablés de l’univers — en forme de coeur, avec nos initiales. On les a distribués avec des petits questionnaires à trous que j’avais rédigés, glanant l’idée sur Pinterest, et qu’on a pu lire avec rires et émotion le lendemain.
Et pour documenter tout ça : Fabien Courmont, le meilleur photographe de mariage dont on puisse rêver. Tellement sympathique, fin, bienveillant et chaleureux qu’on l’aurait facilement pris pour un de nos amis invités ; apparemment, on lui dit ça souvent. Casting absolument parfait pour nous donc. (Et si vous avez envie de le rencontrer, il sera au LOVE/ETC, le salon du mariage pas gnangnan, à Paris les 3 et 4 février prochains. Dites-lui bonjour de ma part !)
Pour finir, deux conseils que j’ai reçus et que je veux faire passer :
1- Mon amie Bérangère m’a recommandé de prévoir et organiser le maximum de choses à l’avance, pour que le jour J je n’aie rien à faire qu’à profiter de la journée. Ça peut paraître évident, mais je me suis prise en flagrant délit de « Non, mais on appellera les taxis quand on sera prêts à partir » ou « Je n’aurai qu’à préparer les draps pour la baby-sitter le matin-même » ou tout autre petit détail qui n’a l’air de rien mais pollue l’esprit. Et à chaque fois, grâce à la sagesse de Bérangère, je commandais les taxis à l’avance, et je mettais de côté le linge de maison pour la baby-sitter quelques jours avant. Bénéfice le jour du mariage : j’étais tran-quille.
2- Quelques jours avant le mariage, j’ai écouté l’interview de Sarah Von Bargen sur le podcast Create Lounge. Elle a raconté que quand elle part en vacances, elle profite du voyage de retour pour noter 100 souvenirs, petits ou grands, peu importe l’ordre, façon George Perec. J’ai trouvé l’idée poétique et je l’ai adoptée : au lendemain du mariage, j’ai listé mes « Je me souviens » (137 au total) et j’en ai rempli huit pages, que j’ai tout de suite glissées dans une enveloppe. Je ne sais pas quand je les relirai, mais je sais qu’ils me feront sourire. Et peut-être pleurer un peu aussi. Je ne promets rien.
* En anglais, on dit qu’une mariée doit porter « Something old, something new, something borrowed, something blue. » Quelque chose d’ancien, quelque chose de neuf, quelque chose qu’elle a emprunté, quelque chose de bleu.
** Sauf l’année où c’était en travaux, mais on est quand même passés acheter des baos à la boutique.
Note : Aucun de ces liens n’est sponsorisé. Le bouquet m’a été offert par Apollonia.
PS: Et n’oubliez pas de demander votre mini-guide gratuit avec 10 Idées romantiques à Paris !