Bleu blanc rouge

Bleu Blanc Rouge

Il est souvent arrivé que des étrangers m’interrogent sur les traditions culinaires liées au 14 juillet, que les anglo-saxons appellent d’ailleurs Bastille Day.

A ma connaissance (et à leur grande déception), il n’y en a pas : les célébrations de la fête nationale française tournent essentiellement autour des feux d’artifices, retraites aux flambeaux et autres bals des pompiers, et des défilés militaires (j’ai d’ailleurs dû interrompre l’écriture de ce billet pour regarder les avions qui traversaient le ciel ce matin, en direction des Champs-Elysées). Il y a bien quelques vendeurs de merguez ici et là, mais c’est à peu près tout.

Ce n’est finalement pas si surprenant que ça, puisque le contexte du 14 juillet 1789 était celui d’une épouvantable famine, donc manger de la brioche deux cent dix-neuf ans plus tard ne nous met pas du côté des gentils dans cette histoire.

Mais au fond, rien n’empêche de marquer le coup en improvisant un déjeuner bleu blanc rouge, avec par exemple une salade de tomates (ici, de vraies coeur de boeuf), le produit laitier de son choix (ici, un yaourt Bordier) et une tarte aux myrtilles maison.

Joyeux 14 juillet ! Et vous, comment le fêtez-vous ?

Smoothie à la Figue Fraîche et à la Rose

Cela fait des décennies que le smoothie fait florès en Amérique du nord, mais ce n’est que récemment qu’il a débarqué en Europe avec armes et bagages*.

Evidemment, l’usage du terme anglais pose des petits problèmes de prononciation en français — mais que le ciel nous préserve d’une francisation pondue par nos amis de l’Académie Française — et la plupart des gens semblent se contenter d’un « smouzi », voire « smouti » ou même un franc « smoufi, » ce dernier étant de loin celui qui me réjouit le plus, phonétiquement parlant.

En tout état de cause, on trouve désormais lesdits smoothies dans la plupart des sandwicheries parisiennes, en bouteille ou fraîchement préparés, et quelques enseignes s’en sont fait une spécialité. Leur présence s’est aussi généralisée au rayon jus de fruit frais des supermarchés, et un nombre certain de livres ont été publiés sur le sujet, ce qui est toujours un bon baromètre de tendance.

Parmi ces titres figure le livre de recette d’Innocent, une entreprise britannique qui fabrique des smoothies 100% naturels et sans sucre ajouté, et les vend en jouant la carte du « nous sommes de vraies gens, » une stratégie marketing qui leur a souri jusqu’ici et a fait des émules de ce côté-ci de la Manche.

Marabout a récemment acheté les droits français de ce livre, et comme Matthew Gardan, le franco-australien qui s’occupe de la communication d’Innocent en France, se trouve être un lecteur de Chocolate & Zucchini, il m’a demandé si je voulais bien créer une recette à inclure dans l’édition française.

Voici la recette que j’ai proposée : un simple smoothie à la figue, épais comme un velours, dont les saveurs sont mises en relief par une lampée d’eau de rose.

Le livre est sorti en mai dernier, et mon humble recette apparaît en page 154, parmi une cinquantaine d’autres smoothies qui vont du plus classique (fraise-banane, carotte-pomme-gingembre) au plus original (poire-avocat, cassis-litchi), le tout illustré par de belles photos nature, et présenté sur le ton de joviale familiarité qui est un peu la signature d’Innocent.

Vous trouverez ma recette ci-dessous — et s’il vous prend l’envie de révéler votre recette de smoothie préférée, je suis toute ouïe !

* Lilo m’indique qu’elle a goûté d’excellents smoothies à Amsterdam il y a dix ans, donc il semble que certains pays européens aient été plus avant-gardistes que d’autres en la matière.

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Gelato à la pistache

En matière de glaces, je suis tellement prévisible que c’en est désespérant.

A partir du moment où un glacier ou une gelateria propose chocolat noir, pistache, et/ou yaourt, les autres parfums pourraient aussi bien ne pas exister : je ne les vois pas.

Je fais quand même semblant d’hésiter un peu (je me frotte la tempe et je me mordille la lèvre inférieure en émettant un léger mmmm), histoire de laisser à ceux qui m’accompagnent le temps de faire leur choix, et aussi parce que j’aime à penser que peut-être, un jour, moi aussi après tout, je commanderai une boule de glace rhum-raisins et une boule de sorbet pastèque, mais personne n’est dupe. Le chocolat noir, la pistache et le yaourt sont les trois pieds de mon tabouret glacier.

Le chocolat noir, la pistache et le yaourt sont les trois pieds de mon tabouret glacier.

Cela dit, pour ce qui est des glaces maison, mon altruisme légendaire et les règles élémentaires de l’harmonie conjugale m’incitent à prendre en compte les goûts des gens que j’aime, en plus des miens. C’est pourquoi, jusqu’ici, à part ce sorbet au chocolat noir d’anthologie, j’essaie de ne pas me laisser aller complètement dans le sens de mes obsessions, parce que sinon, on sait bien comment ça se finit : je me retrouve à tout manger toute seule, comme l’illustre brillamment le cas du sorbet chocolat supra.

Mais il se trouve que j’ai acheté il y a peu un sac de pistaches décortiquées qui avaient particulièrement bonne mine, et vraiment, l’occasion était trop belle : je n’allais pas résister longtemps à la tentation de la glace à l’italienne. Je me suis tournée vers mon éternel mentor, et bien que son livre ne contienne pas de recette de gelato à la pistache, il en donnait une sur son blog.

C’est une recette de glace sans oeufs, dans laquelle la fécule de maïs sert d’épaississant (un peu comme dans la recette de crème anglaise inratable de ma mère). Elle est si facile à réaliser (voir la démonstration vidéo sur le site du New York Times) que je ne manquerai pas de réutiliser la méthode de base à l’avenir, pour les glaces qui peuvent se passer de cette impression de richesse en bouche que donnent les jaunes d’oeuf.

En revanche, la recette de David utilise de la crème de pistache de Sicile, et ça, bien sûr, je n’en avais pas sous le coude. Mais pour autant que je puisse en juger vu d’ici, cette crème n’est ni plus ni moins qu’un mélange de pistaches et de sucre, donc j’ai modifié la recette pour utiliser de simples pistaches et du sirop d’agave, en improvisant un peu sur les quantités, à l’instinct.

J’ai aussi ajouté un peu de limoncello, cette liqueur de citron italienne, afin de réhausser la saveur de la pistache, et pour rendre la glace plus souple et plus facile à servir.

Je suis absolument enchantée par cette glace vert pâle, dans laquelle j’ai laissé les petits morceaux de pistache qui lui donnent une texture un peu granuleuse et font, à mon sens, tout son charme. Et à ma grande satisfaction, je ne suis pas la seule à la plébisciter : mes parents, qui étaient venus dîner, s’en sont régalés, et Maxence a déclaré devant témoins que c’était la meilleure glace à la pistache qu’il ait jamais mangée, ce qui me va droit au coeur — même de la part de quelqu’un qui prend invariablement mangue et noix de coco.

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Cabas réutilisables : mode d’emploi

Sacs réutilisables

Les supermarchés parisiens ne donnent plus de sacs en plastique gratuits depuis l’année dernière : soit vous apportez votre propre sac, soit vous achetez un grand cabas réutilisable, soit vous achetez un petit sac en plastique si vraiment c’est vraiment ça que vous voulez vraiment.

Contrairement à ce qui est écrit sur leur site et qui n’engage que leur service marketing, les cabas qui sont vendus aux caisses de mon supermarché sont laids. Je reconnais néanmoins qu’ils sont solides et qu’ils ont une grande contenance, ce qui les rend bien pratiques quand on a beaucoup de choses à acheter ou, d’une façon générale, beaucoup de choses à transporter, comme par exemple quand il faut descendre des vieux trucs à la cave.

Mais pour le reste de mes courses, lorsque je vais chez les commerçants de mon quartier, ou pour les achats impromptus que je fais ici ou là, je garde dans mon sac à main un petit cabas escamotable.

En réalité, j’en ai deux. Le premier est un sac chocolat de chez Monoprix, vendu avec un petit pochon à scratch dans lequel on le range, soigneusement plié ou en bouchon, c’est selon. Le second est un sac flip & tumble bleu azur créé par deux jeunes femmes fraîchement diplomées d’une formation en design à l’université de Stanford en Californie, oui madame. Celui-là est un peu plus futé, puisqu’il se roule en boule et s’emballe dans la poche intérieure prévue à cet effet, ce qui n’est pas sans me rappeler mes années k-way.

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Soupe glacée aux cosses de petits pois

Soupe de cosses de petits pois

Acte II de mon ode aux petits pois : une soupe glacée faite avec les cosses desdits pois, histoire de maximiser le retour sur investissement de la demi-heure qu’on a passée à l’écossage, alors qu’on aurait pu tout aussi bien l’employer à faire du hula hoop sur la Wii Fit.

Comme toutes les recettes qui donnent une seconde vie à ces petits riens mésestimés qui, en d’autres mains, finiraient dans la poubelle verte, celle-ci me ravit. Tout est bon dans le cochon ; pareil pour les petits pois.

Il suffit d’écosser les petits pois en leur retirant la tige (je recommande donc cette méthode, qui permet d’ouvrir, équeuter et effiler les cosses d’un seul geste, hop). On jette sans autre forme de procès les cosses qui sont brunies ou racornies, pour ne garder que celles qui sont en pleine forme. On les nettoie soigneusement, on les égoutte, et on les met de côté pendant qu’on se consacre aux petits pois, parce que c’est quand même pour ça qu’on est venu.

Les cosses s’étiolent assez vite, donc si vous n’êtes pas absolument certain de pouvoir faire cette soupe le jour-même ou le lendemain, le plus sage est de les congeler; ça vous évitera de vous réveiller en sueur quelques nuits plus tard en vous souvenant d’un coup que vous les avez laissées chancir dans le bac à légumes.

La recette elle-même est d’une grande simplicité — un oignon, de l’ail, du vin blanc, un peu de muscade — mais j’ai peine à imaginer une entrée en matière plus rafraîchissante que cette soupe vert militaire à la texture légère, dont la douceur élusive est appuyée par un trait de tabasco bien envoyé. Idéal pour un dîner de presqu’été.

Cosses de petits pois

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