Parmi les nombreux blogs que je lis avec enthousiasme, il y en a un qui s’appelle Coco&Me : son auteur, Tamami, vend des gâteaux et des chocolats faits maison au Broadway Market, qui se tient dans l’est de Londres le samedi, et raconte sur son blog sa vie de marchande.
Très joliment illustré de photos de son étal et de ses réalisations, il regorge du genre de détails dont je me délecte quand quelqu’un parle de son quotidien : le nombre de truffes qu’elle a confectionnées pour le dernier jour de marché avant Noël, l’influence de la pluie sur les ventes de tartes au citron, ou l’art de proposer des échantillons de dégustation en se prémunissant des indélicats.
Tamami-san partage aussi ses astuces et ses recettes avec beaucoup de générosité, alors qu’on imagine bien la tentation de les garder pour soi quand on est un pro, et elle a même un jour révélé la recette secrète des fameux Luxury Brownies que ses clients adorent.
Le goût du chocolat est intense, grâce à l’utilisation de chocolat fondu et de cacao en poudre. Ce sont donc des brownies qui comblent les vrais amateurs de chocolat.
J’avais soigneusement noté la recette à l’époque, mais ce n’est que la semaine dernière, à l’occasion de l’anniversaire de Maxence, que je l’ai enfin mise à exécution — en la modifiant quelque peu, j’avoue. J’ai ainsi diminué la quantité de sucre et de matière grasse, remplacé une partie du beurre par du beurre d’amande complet, et ajouté un peu de sel. J’ai aussi changé l’ordre dans lequel les ingrédients sont mélangés, en suivant plutôt le mode opératoire de ce fondant au chocolat ; la recette d’origine demande d’ajouter les oeufs au mélange beurre tiède + sucre, mais j’ai toujours peur que ce genre de manoeuvre tourne à l’omelette.
Et en dépit des efforts que mon four a déployés pour saboter l’opération — je viens d’en commander un tout beau tout neuf donc il est blême de rage — je suis ravie du résultat.
Le goût du chocolat est intense, grâce à l’utilisation de chocolat fondu et de cacao en poudre, et ce sont donc des brownies qui comblent les vrais amateurs de chocolat, ce qui n’est pas selon moi une tautologie : je trouve souvent les brownies trop sucrés et pas assez chocolatés.
J’ai mis dans les miens un mélange de fruits à coque bio vendus sous le nom de mélange du professeur — par allusion aux bienfaits des oléagineux sur le cerveau, j’imagine — qui contient des noisettes, des amandes, des noix du Brésil et des noix, mais des pistaches ou des noix de pécan seraient tout aussi indiquées. Notez que les brownies, comme d’ailleurs tout gâteau au chocolat fondant, gagnent à se reposer un peu avant d’être mangés : au bout de quelques heures ou mieux, une nuit, leur texture et leur saveur n’en sont que meilleures.
Je terminerai sur l’épineuse question de la prononciation à adopter quand on parle de brownies en français dans le texte : prendre l’accent américain est exclu si on ne veut pas faire trop snob*, mais alors faut-il pencher vers le bronie, le brounie, ou pire, le braounie ?
* Lire à ce sujet le chapitre I.4 de la savoureuse Histoire du snobisme de Frédéric Rouvillois.