« La découverte d’un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d’une étoile. »
Cet aphorisme est le neuvième des vingt que Jean Anthelme Brillat-Savarin propose en prologue* de sa Physiologie du goût.
S’il n’est pas tout à fait aussi connu que l’aphorisme numéro quatre (« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es »), il est tout aussi juste, et il m’est revenu en mémoire il y a quelques jours, lorsque Maxence et moi avons conjointement découvert notre nouvel en-cas préféré.
Un filet de très bonne huile d’olive de Provence + quelques tours enthousiastes d’un poivre noir subtil et fruité sur un morceau de baguette coupé en deux = des tartines à se damner.
On avait un petit creux et de la baguette fraîche, mais ni beurre ni fromage sous la main. Par contre, on avait un petit bidon de très bonne huile d’olive de Provence, et un moulin nouvellement rechargé avec un poivre noir subtil et fruité. Un filet de l’une + quelques tours enthousiastes de l’autre sur un morceau de baguette coupé en deux = des tartines à se damner.
C’est d’une simplicité biblique (les métaphores religieuses pleuvent aujourd’hui) et je me doute bien que d’autres y ont pensé avant nous. Mais au cours des (presque) trente-deux années que j’ai passées sur cette planète, je n’ai jamais mangé cette combinaison exacte d’ingrédients sous cette forme exacte, donc dans mon monde, ça s’apparente effectivement à (et même ça surpasse, nous dit Jean Anthelme) la découverte d’une nouvelle étoile.
Pour être précise, il s’agissait d’une baguette Piccola, notre préférée de chez Coquelicot. L’huile d’olive est celle d’Hortense Meynier, vendue par Ecomusée l’Olivier (anciennement Première Pression Provence), et le poivre noir est un Indien de Malabar.
Et vous, des découvertes révolutionnaires récentes à partager ?
* Brillat-Savarin utilise en réalité le terme de « prolégomènes », que je me réjouirais de voir utilisé plus souvent, pourquoi pas comme prénom pour une petite fille.