Glace citron kéfir

Je vis un mois de juillet assez particulier. Maxence et moi faisons refaire notre salle de bain, et j’avoue que je n’avais pas bien réalisé à quel point mon quotidien s’en trouverait bouleversé. Entre la poussière, les allées et venues et — petit détail — l’impossibilité de se doucher, notre appartement n’est plus ce qu’il était, et ma pauvre cuisine s’est blottie sous les bâches, en attendant que l’orage passe.

Inutile de dire que je n’ai pas cuisiné grand chose ces derniers temps (vous reprendrez bien un peu de tarte aux gravats ?) mais par chance, juste avant que les ouvriers ne débarquent avec leurs massettes et leurs scies à carrelage, j’avais préparé l’antidote idéal : une glace au citron toute simple à base de lait fermenté.

L’onctuosité acidulée du lait fermenté répond avec beaucoup de grâce à l’acidité du citron pour donner une glace à la texture neigeuse, divinement rafraîchissante.

La fée qui se cache derrière cette recette, c’est mon amie Estérelle, qui écrit pour ELLE et qui est absolument incollable sur tout ce qui touche à la cuisine et aux cosmétiques bio. La version originale publiée sur son blog est faite avec du lait ribot, le lait fermenté breton. Je suis moi aussi membre du fan-club du lait ribot, mais j’ai un peu de mal à en trouver dans mon quartier, donc je l’ai remplacé par du kéfir, qui s’achète au supermarché, vendu en brique à côté du lait frais.

L’onctuosité acidulée du lait fermenté répond avec beaucoup de grâce à l’acidité du citron pour donner une glace à la texture neigeuse, divinement rafraîchissante, et tout à fait indiquée par cette chaleur et/ou pour quiconque a passé trop de temps dans les travaux.

La recette peut être modifiée pour utiliser d’autres types de lait fermenté et même d’autres agrumes. C’est le citron vert qui me vient à l’esprit en premier (avec un trait de rhum ou de cachaça à la place du limoncello), mais vous pouvez aussi opter pour l’orange, le pamplemousse, ou, pour épater vos amis, le yuzu ou le cumbava.

Mais je dois bien avouer que, comme Estérelle avant moi, j’aime tellement la version citron que je n’irai peut-être pas chercher plus loin.

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Le Fouet danois

{Mise à jour : On trouve maintenant des fouets danois sur Amazon. Elle est pas belle, la vie ?}

J’ai récemment expliqué à quelqu’un que j’étais sortie de ma phase « j’achète des ustensiles sans arrêt. » Le plus sérieusement du monde, j’ai affirmé que mon équipement actuel me satisfaisait pleinement, et que j’avais tout ce dont je pouvais avoir besoin.

Il semble que ceci ne soit vrai que dans un monde parallèle qui n’existe que dans ma tête.

Je peux bien me raconter des histoires, mais les faits sont là : le nombre d’ustensiles que j’ai achetés sur les trois derniers mois est supérieur à zéro. Oh, pour chacun de ces nouveaux jouets, je peux fournir des raisons parfaitement valides de les avoir achetés, mais tout de même : un tamis à farine, une spatule coudée pour les glaçages, un moule à madeleine (qui tient dans mon four, contrairement à l’ancien), une poire à sauce, une poche à douille avec trois embouts métalliques, un moulin à sésame, et maintenant ce truc-là.

Ce truc-là, pour ceux d’entre vous qui ne seraient pas tout à fait à jour sur le contenu de la mallette du parfait petit pâtissier, ce truc-là est un fouet danois, conçu pour triompher là où le fouet classique et la cuiller en bois échouent.

Ce truc-là, pour ceux d’entre vous qui ne seraient pas tout à fait à jour sur le contenu de la mallette du parfait petit pâtissier, ce truc-là est un fouet danois, conçu pour triompher là où le fouet classique et la cuiller en bois échouent.

Je n’avais pas la moindre idée qu’un tel ustensile existait avant de me rendre à Portland au printemps dernier pour la sortie de mon dernier livre : je devais passer brièvement à la télévision pour faire des chouquettes. Je n’ai rien fait du tout, bien sûr, puisque pour ce genre d’émission, cuisiner consiste le plus souvent à montrer du doigt divers bols et saladiers en bavardant avec le présentateur.

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Bleu blanc rouge

Bleu Blanc Rouge

Il est souvent arrivé que des étrangers m’interrogent sur les traditions culinaires liées au 14 juillet, que les anglo-saxons appellent d’ailleurs Bastille Day.

A ma connaissance (et à leur grande déception), il n’y en a pas : les célébrations de la fête nationale française tournent essentiellement autour des feux d’artifices, retraites aux flambeaux et autres bals des pompiers, et des défilés militaires (j’ai d’ailleurs dû interrompre l’écriture de ce billet pour regarder les avions qui traversaient le ciel ce matin, en direction des Champs-Elysées). Il y a bien quelques vendeurs de merguez ici et là, mais c’est à peu près tout.

Ce n’est finalement pas si surprenant que ça, puisque le contexte du 14 juillet 1789 était celui d’une épouvantable famine, donc manger de la brioche deux cent dix-neuf ans plus tard ne nous met pas du côté des gentils dans cette histoire.

Mais au fond, rien n’empêche de marquer le coup en improvisant un déjeuner bleu blanc rouge, avec par exemple une salade de tomates (ici, de vraies coeur de boeuf), le produit laitier de son choix (ici, un yaourt Bordier) et une tarte aux myrtilles maison.

Joyeux 14 juillet ! Et vous, comment le fêtez-vous ?

Smoothie à la Figue Fraîche et à la Rose

Cela fait des décennies que le smoothie fait florès en Amérique du nord, mais ce n’est que récemment qu’il a débarqué en Europe avec armes et bagages*.

Evidemment, l’usage du terme anglais pose des petits problèmes de prononciation en français — mais que le ciel nous préserve d’une francisation pondue par nos amis de l’Académie Française — et la plupart des gens semblent se contenter d’un « smouzi », voire « smouti » ou même un franc « smoufi, » ce dernier étant de loin celui qui me réjouit le plus, phonétiquement parlant.

En tout état de cause, on trouve désormais lesdits smoothies dans la plupart des sandwicheries parisiennes, en bouteille ou fraîchement préparés, et quelques enseignes s’en sont fait une spécialité. Leur présence s’est aussi généralisée au rayon jus de fruit frais des supermarchés, et un nombre certain de livres ont été publiés sur le sujet, ce qui est toujours un bon baromètre de tendance.

Parmi ces titres figure le livre de recette d’Innocent, une entreprise britannique qui fabrique des smoothies 100% naturels et sans sucre ajouté, et les vend en jouant la carte du « nous sommes de vraies gens, » une stratégie marketing qui leur a souri jusqu’ici et a fait des émules de ce côté-ci de la Manche.

Marabout a récemment acheté les droits français de ce livre, et comme Matthew Gardan, le franco-australien qui s’occupe de la communication d’Innocent en France, se trouve être un lecteur de Chocolate & Zucchini, il m’a demandé si je voulais bien créer une recette à inclure dans l’édition française.

Voici la recette que j’ai proposée : un simple smoothie à la figue, épais comme un velours, dont les saveurs sont mises en relief par une lampée d’eau de rose.

Le livre est sorti en mai dernier, et mon humble recette apparaît en page 154, parmi une cinquantaine d’autres smoothies qui vont du plus classique (fraise-banane, carotte-pomme-gingembre) au plus original (poire-avocat, cassis-litchi), le tout illustré par de belles photos nature, et présenté sur le ton de joviale familiarité qui est un peu la signature d’Innocent.

Vous trouverez ma recette ci-dessous — et s’il vous prend l’envie de révéler votre recette de smoothie préférée, je suis toute ouïe !

* Lilo m’indique qu’elle a goûté d’excellents smoothies à Amsterdam il y a dix ans, donc il semble que certains pays européens aient été plus avant-gardistes que d’autres en la matière.

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Gelato à la pistache

En matière de glaces, je suis tellement prévisible que c’en est désespérant.

A partir du moment où un glacier ou une gelateria propose chocolat noir, pistache, et/ou yaourt, les autres parfums pourraient aussi bien ne pas exister : je ne les vois pas.

Je fais quand même semblant d’hésiter un peu (je me frotte la tempe et je me mordille la lèvre inférieure en émettant un léger mmmm), histoire de laisser à ceux qui m’accompagnent le temps de faire leur choix, et aussi parce que j’aime à penser que peut-être, un jour, moi aussi après tout, je commanderai une boule de glace rhum-raisins et une boule de sorbet pastèque, mais personne n’est dupe. Le chocolat noir, la pistache et le yaourt sont les trois pieds de mon tabouret glacier.

Le chocolat noir, la pistache et le yaourt sont les trois pieds de mon tabouret glacier.

Cela dit, pour ce qui est des glaces maison, mon altruisme légendaire et les règles élémentaires de l’harmonie conjugale m’incitent à prendre en compte les goûts des gens que j’aime, en plus des miens. C’est pourquoi, jusqu’ici, à part ce sorbet au chocolat noir d’anthologie, j’essaie de ne pas me laisser aller complètement dans le sens de mes obsessions, parce que sinon, on sait bien comment ça se finit : je me retrouve à tout manger toute seule, comme l’illustre brillamment le cas du sorbet chocolat supra.

Mais il se trouve que j’ai acheté il y a peu un sac de pistaches décortiquées qui avaient particulièrement bonne mine, et vraiment, l’occasion était trop belle : je n’allais pas résister longtemps à la tentation de la glace à l’italienne. Je me suis tournée vers mon éternel mentor, et bien que son livre ne contienne pas de recette de gelato à la pistache, il en donnait une sur son blog.

C’est une recette de glace sans oeufs, dans laquelle la fécule de maïs sert d’épaississant (un peu comme dans la recette de crème anglaise inratable de ma mère). Elle est si facile à réaliser (voir la démonstration vidéo sur le site du New York Times) que je ne manquerai pas de réutiliser la méthode de base à l’avenir, pour les glaces qui peuvent se passer de cette impression de richesse en bouche que donnent les jaunes d’oeuf.

En revanche, la recette de David utilise de la crème de pistache de Sicile, et ça, bien sûr, je n’en avais pas sous le coude. Mais pour autant que je puisse en juger vu d’ici, cette crème n’est ni plus ni moins qu’un mélange de pistaches et de sucre, donc j’ai modifié la recette pour utiliser de simples pistaches et du sirop d’agave, en improvisant un peu sur les quantités, à l’instinct.

J’ai aussi ajouté un peu de limoncello, cette liqueur de citron italienne, afin de réhausser la saveur de la pistache, et pour rendre la glace plus souple et plus facile à servir.

Je suis absolument enchantée par cette glace vert pâle, dans laquelle j’ai laissé les petits morceaux de pistache qui lui donnent une texture un peu granuleuse et font, à mon sens, tout son charme. Et à ma grande satisfaction, je ne suis pas la seule à la plébisciter : mes parents, qui étaient venus dîner, s’en sont régalés, et Maxence a déclaré devant témoins que c’était la meilleure glace à la pistache qu’il ait jamais mangée, ce qui me va droit au coeur — même de la part de quelqu’un qui prend invariablement mangue et noix de coco.

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