Le Cuisinier qui ne voyait pas

David E. Price et son chien-guide Plymouth à Gigondas

Il y a quelque mois, j’ai reçu un email inhabituel d’un lecteur américain de Chocolate & Zucchini, un certain David E. Price, ancien géologue devenu programmeur, et passionné de cuisine.

Dans son email, David m’expliquait qu’il avait acheté deux de mes livres mais que, comme il était non-voyant, il se demandait s’il en existait une version lisible par ordinateur : il s’apprêtait autrement à scanner les pages une par une et à les faire retranscrire par un logiciel de reconnaissance de caractères, mais il craignait que le mélange de termes français et anglais, ainsi que les différentes mesures d’ingrédients, ne donnent des recettes peu fiables.

Nous avons trouvé un arrangement avec mon éditeur, et lorsque ce fut fait, David et moi avons poursuivi notre conversation électronique. En particulier, je l’ai consulté sur l’accessibilité de C&Z, pour savoir si je pouvais rendre le site plus facile à utiliser par les aveugles ; il a émis quelques suggestions que j’ai pu mettre en place.

Et puis, même si j’hésitais un peu à l’interroger sur ce sujet, je lui ai avoué ma curiosité : comment fait-on pour cuisiner quand on n’a pas l’usage de ses yeux ? Je ne m’étais jamais vraiment posé la question, et j’étais très impressionnée : il doit en falloir, de l’adresse, de la persévérance et de l’amour du goût, pour faire la cuisine sans la voir.

Comme je ne dois pas être la seule que ça fait réfléchir, j’ai demandé à David l’autorisation de retranscrire notre échange ici. Merci, David, de nous inviter quelques instants dans votre cuisine.

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Filet mignon de porc à l’orange et au romarin

Comment se fait-il qu’on ne m’ait rien dit, pour le filet mignon ?

Est-ce que, depuis tout ce temps, vous cuisinez tous vos filets mignons en vous léchant les babines et en riant sous cape, pendant que moi, je me débats avec les autres morceaux pour leur éviter de finir tous secs et tous gris ?

Non que je sois mécontente de mes expérimentations porcines, loin de là. En fouillant dans les archives de C&Z, j’ai trouvé cinq recettes mettant en valeur notre cousin rose — un petit salé aux lentilles, une compotée d’échine au cidre, un rôti au chou épicé, un pounti et une terrine à la ricotta — qui, si mes souvenirs sont bons, ont tous été mangés avec un plaisir sans équivoque.

Comme la viande de porc apprécie les saveurs sucrées et une touche d’acidité, j’ai opté pour une simple marinade à base de jus d’orange, de miel et de romarin.

C’est juste que maintenant que j’ai goûté aux joies du filet mignon*, je me demande ce qui a bien pu me prendre si longtemps : c’est de loin le morceau le plus succulent — au sens premier du terme** — et le plus savoureux que j’aie jamais cuisiné.

Pour ceux que l’artisanat boucher passionne, sachez que le filet mignon*** est un muscle long qui se trouve de part et d’autre du bas de la colonne vertébrale du porc — il y en a donc deux par animal — en-dessous du filet et de la pointe de filet. (J’en profite pour noter que ma vie a changé depuis que je me suis offert le Larousse gastronomique et ses diagrammes de boucherie limpides.)

Le filet mignon est un morceau maigre et remarquablement tendre, ce qui en fait un morceau de choix vendu plutôt plus cher que les autres : mon boucher bio en demande 19.50€ le kilo, mais c’est du poids net dans l’assiette, puisqu’il n’y a ni gras, ni os, ni cartilage à retirer.

Comme la viande de porc apprécie les saveurs sucrées et une touche d’acidité, j’ai opté pour une simple marinade à base de jus d’orange, de miel et de romarin qui, une fois réduite et crémée, a donné une sauce délicate et parfumée, idéale pour mouiller les tranches de viande fondantes.

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* Mon clavier n’a de cesse de me faire écrire « gilet mignon, » ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
** Le sens premier de succulent est simplement « qui contient beaucoup de suc. »
*** On peut aussi parler de filet mignon pour du boeuf, du veau et du chevreuil ; il s’agit alors du même muscle, pour autant qu’on puisse trouver des similitudes anatomiques dans ces quatre animaux.

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Une Fête pour les cinq ans de C&Z

Chocolate & Zucchini a eu cinq ans hier, et pour fêter ça, j’aimerais vous convier à une rencontre à Paris.

Elle se tiendra le mercredi 8 octobre, de 19h à 21h, chez Bocata, un joli bar à tapas de mon quartier, qui se situe au 31 rue Milton, Paris 9ème.

Il y aura du vin et des petites choses maison à grignoter, le tout pour 21€ par personne*.

Le nombre de places étant limité, ce sera sur réservation uniquement : si vous voulez vous joindre à nous (chic chic chic !), envoyez-moi un mot au plus tard le lundi 6 octobre, en me donnant votre nom, votre numéro de téléphone, et le nombre de personnes qui vous accompagneront. Je confirmerai alors votre réservation, et je vous donnerai les instructions pour le paiement Paypal.

J’espère que vous pourrez venir !

Bocata / où ça ?
31 rue Milton, Paris 9ème
01 40 16 82 85
M° Anvers ou Notre-Dame-de-Lorette.

* 20&euros; vont au restaurant; l’euro restant paie la commission Paypal.

Chocolate & Zucchini a cinq ans !

Trois macarons

C’est aujourd’hui le cinquième anniversaire de Chocolate & Zucchini, et le premier anniversaire de sa version française. Je m’apprêtais à faire remarquer à quel point le temps passe vite, etc., etc., mais en réalité, j’ai un mal fou à me souvenir de ma vie d’avant, c’en est presque gênant.

Lorsque j’ai décidé de créer ce blog il y a cinq ans, c’était sans aucun doute l’une des décisions les plus importantes de ma vie — au moins aussi importante que lorsque j’ai arrêté de sucer mon pouce à huit ans, ou quand je suis passée aux lentilles de contact à quatorze. Chocolate & Zucchini m’a apporté tellement en cinq ans, c’est devenu un élément si familier et si indispensable de mon quotidien, que c’est comme si c’était un membre de ma famille.

Comme je le fais chaque année depuis cinq ans, je profite de cette occasion pour vous exprimer ma gratitude, à vous qui me lisez. Sans vos visites, vos commentaires, vos encouragements, et tout ce que vous voulez bien partager avec moi, je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui, je n’en aurais pas appris autant, et j’aurais beaucoup moins ri. Alors en un mot et un point d’exclamation, merci !

Et comme chaque année aussi, Maxence et moi allons vous convier à une rencontre à Paris vers la mi-octobre. Je suis encore en train de régler les détails, mais je vous tiens au courant dès que.

Et sinon, vous voulez peut-être savoir ce qu’il s’est passé au cours de l’année écoulée ? Voyons voir. Mon livre de recettes, Chocolate & Zucchini, a été publié en France par Marabout sous le titre de Chocolat & Zucchini ; mon deuxième livre, un guide du Paris gourmand intitulé Clotilde’s Edible Adventures in Paris, est paru aux Etats-Unis ; on m’a proposé de tenir une rubrique dans ELLE à table (j’ai dit oui) ; et j’ai commencé à travailler sur un projet d’émission de télé pour les Etats-Unis.

Et sur un plan plus personnel, je suis maintenant la tante de quelqu’un, et je n’en suis pas peu fière. Mon neveu a six mois et demi, et il vient de commencer à manger de la purée de courgette, pour laquelle il manifeste d’ailleurs un enthousiasme ravi ; ça doit être de famille.

Avant de partir, n’oubliez pas d’emporter ce petit cadeau : j’ai créé des cartes interactives pour situer les restos et commerces de bouches qui figurent dans mon livre sur Paris — j’espère qu’elles vous seront utiles.

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Les macarons qui illustrent ce billet (pistache, framboise, chocolat noir) viennent de chez l’excellent Grégory Renard, dont la boutique se situe au 120 rue Saint-Dominique, Paris 7ème (01 47 05 19 17).

Croatie : Morceaux choisis

Vrnik

Mon enveloppe corporelle a beau être rentrée de Croatie depuis quelques jours, mon esprit est encore là-bas, sur une plage de cailloux blancs, en train de bouquiner dans la lumière de fin d’après-midi tout en me demandant si oui ou non je vais retourner me baigner.

Mon esprit refuse d’admettre que, demain matin, nous ne partagerons pas notre petit déjeuner avec les chatons sauvages qui traînent un peu partout ; que la décision la plus difficile que nous aurons à prendre aujourd’hui n’aura rien à voir avec le coucher de soleil et où s’installer pour l’observer ; et que, même si c’est complètement inique, les figues ne poussent pas sur les arbres par ici.

C’est pour essayer de m’en convaincre, pour tenter de digérer le fait que ces vacances idylliques sont bel et bien finies, que j’ai assemblé ces quelques souvenirs. J’en profite pour remercier chaleureusement les lecteurs qui ont bien voulu me faire part de leurs conseils et recommandations — j’en ai fait une petite liste qui, glissée dans notre guide, s’est avérée d’une aide précieuse.

Voici donc mes morceaux choisis de Croatie, illustrés par ces photos de notre voyage:

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