C’est un peu la fête des champignons chez nous en ce moment : Maxence et moi sommes partis en expédition cueillette dans la forêt de Rambouillet au début du mois, et nous en sommes revenus, pas peu fiers, avec six kilos et demi de champignons.
Bien sûr, nous ne nous sommes pas improvisés mycologues sans filet : nous étions accompagnés d’une amie expérimentée, qui sait faire la différence entre une Cantharellus cibarius et une Hygrophoropsis aurantiaca, qui a pu nous emmener dans les coins les plus fructueux et nous aider à trouver et à identifier les différents spécimens.
C’était le genre de journée d’automne magnifique qui donne envie de pique-niquer emmitouflé près d’un étang avec des canards, et par chance, c’est exactement ce que nous avons fait : une pause bien appréciée au milieu d’une journée intense passée à balayer du regard le sol de la forêt, en cherchant à détecter un chapeau de la bonne couleur ou des feuilles soulevées juste assez pour révéler le cèpe tapi en-dessous.
Maxence s’est avéré très fort à ce petit jeu-là (lisez : plus fort que moi) et nos paniers se sont vite alourdis de lépiotes, d’une manne exceptionnelle de meuniers, de quelques pieds de mouton, d’un ou deux pieds bleus, et de divers bolets parmi lesquels figurait une quantité inespérée de Boletus edulis, le fameux cèpe de Bordeaux dont la chair succulente ne craint personne au royaume des champignons.
Une fois rentrés, épuisés comme nous le sommes rarement, nous nous sommes attelés à la tâche de trier, nettoyer et préparer notre butin pour cuire les champignons pendant qu’ils étaient encore frétillants de fraîcheur, ce qui a bien pris deux heures. Notre récompense : un carpaccio de jeunes cèpes et des spaghettis aux cèpes pour le dîner, et une belle réserve de champignons et de bouillon de champignons au congélateur pour des repas futurs.
Et une semaine plus tard, un vendredi soir, j’ai utilisé le reste de nos cèpes pour faire des pizzas aux cèpes et aux noix dont le souvenir m’émeut encore en écrivant ces lignes.
J’ai préparé une pâte au levain avec mon fidèle Philémon et rendu le tout végétalien en utilisant du « fromage » de cajou que j’avais fait plus tôt cette semaine là, en lieu et place de la mozzarella. Un filet de l’huile d’olive divine qu’ils utilisent chez Delancey (merci M&B !), un peu de poivre et de basilic déchiré du bout des doigts, et nous nous sommes régalés de ces pizzas d’automne qui faisaient délicieusement honneur aux fruits, euh, aux spores de notre cueillette.