J’achète ma viande presque exclusivement chez Mathieu, boucher bio au marché des Batignolles. Pendant longtemps, j’y passais tous les samedis matins et je prenais de quoi faire deux ou trois repas, mais la file d’attente est devenue tellement longue — je ne suis manifestement pas la seule à avoir repéré le bon plan — que j’ai dû revoir ma stratégie. J’y vais maintenant moins souvent, j’achète un peu plus, et je congèle une partie de mes achats.
J’ai une prédilection pour les filets de canard, que je frotte d’un mélange d’épices et que je fais rôtir, le filet mignon de porc, le boudin blanc et les andouillettes, qui supportent tous bien la congélation. Mais quand parfois me vient l’envie de manger de la viande rouge, je prends de la bavette ou du merlan, que je cuisine au retour du marché.
Comme c’est de la bonne viande, je la prépare généralement très simplement, en la faisant juste griller. Mais l’autre jour, une soudaine inspiration m’a conduite à enduire les steaks d’une marinade japonisante à base de miso. C’était au moins aussi délicieux qu’enfantin, et je sens que cette recette va refaire de fréquentes apparitions à notre table du samedi midi.
Si vous parcourez la liste des ingrédients ci-dessous, vous remarquerez que j’ai utilisé du curcuma frais dans la marinade. J’en ai trouvé au rayon légumes de mon magasin bio, et même si je leur trouvais la peau un peu ridée, c’était la première fois que j’en voyais donc j’ai sauté sur l’occasion. Comme me l’a fait remarquer le jeune homme à la caisse, les rhizomes ressemblent un peu à des doigts coupés (même moi je n’aurais pas osé) et se pèlent et se râpent comme du gingembre.
Et comme pour le gingembre, la saveur du curcuma frais est bien plus éclatante que celle de son équivalent séché et moulu, auquel j’ai toujours trouvé un petit goût un peu poussiéreux. Méfiez-vous cependant : le curcuma frais est une teinture puissante qui, si vous n’y prenez pas garde, laissera des tâches jaune stabilo plus ou moins indélébiles sur votre plan de travail, le dos de votre main, votre manche, votre mixeur, votre joue gauche, et votre serviette de table préférée. Vous voilà prévenu.
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Ingrédients
- 1 c.s. de miso (pâte de soja, orge et/ou riz fermentés ; choisissez-le sans gluten si nécessaire)
- 1 c.s. de mirin (vin de riz léger)
- 1 c.c. de sauce de soja (j'utilise du tamari à teneur réduite en sel ; choisissez-le sans gluten si nécessaire)
- 1 c.c. d'huile de sésame
- Du shichimi tôgarashi (ou autre piment en poudre, avec ou sans épices), selon votre goût
- Un petit morceau de curcuma ou de gingembre frais, pelé et finement râpé
- 2 steaks de bavette, environ 260g au total
Instructions
- Dans un saladier, mélangez le miso, le mirin, la sauce de soja, l'huile, le tôgarashi et le curcuma pour former une pâte homogène. Ajoutez les steaks et mélangez bien pour les enduire sur toutes les faces. Couvrez et laissez mariner à température ambiante 20 à 30 minutes, en remuant une ou deux fois pendant ce temps. (Ceci peut être préparé quelques heures à l'avance, mais il faudra alors mettre le tout au frais, et sortir le saladier une vingtaine de minutes avant de cuire la viande.)
- Graissez légèrement une poêle ou une poêle grill et mettez-la à chauffer sur feu vif. Lorsqu'elle est très chaude, déposez les steaks et laissez cuire 1 min 30 à 2 min sans y toucher. Retournez les steaks, enduisez-les de ce qu'il reste de marinade, et laissez cuire 1 min 30 à 2 min de l'autre côté. (Selon l'épaisseur des steaks et la puissance de votre feu, vous obtiendrez une cuisson entre saignante et à point ; ajustez le temps de cuisson selon votre préférence.)
- Transférez les steaks sur une assiette ou une planche à découper, couvrez de papier aluminium (sans serrer) pour les garder au chaud, et laissez reposer 2 à 3 minutes avant de servir. Servez avec une salade de mâche, ou coupez en lanières si vous préférez les manger avec des baguettes sur un bol de riz japonais.
Ce billet a été publié pour la première fois le 25 mars 2009.