Lorsque nous étions adolescentes, ma soeur et moi avons eu une période semoule assez intense. A notre demande, ma mère achetait des petits sachets prêts à cuire qu’il suffisait de faire bouillir une minute et demi avant de les ouvrir (en se brûlant les doigts), verser la semoule dans un bol, ajouter un peu de sel et de beurre, et en faire son déjeuner. On adorait ça.
Je me souviens avoir un jour suggéré ce menu à Maxence, au tout début de notre relation ; il m’avait regardée avec un air d’incrédulité totale. (Je pense parfois à cette histoire, et à ma vieille passion pour les ravioli en boîte, lorsque les gens me demandent si j’ai toujours été passionnée de cuisine.)
Je ne fais plus de repas entiers à la semoule nature, mais j’ai gardé un goût prononcé pour la texture exquise de la graine de couscous, la façon dont chaque bouchée se fait d’abord tendre et moelleuse avant de s’effondrer en milliers de billes minuscules qui vous roulent sur la langue.
Aujourd’hui, j’achète plutôt du couscous au blé complet, pour la valeur nutritionnelle et parce que j’aime le goût, et je le sers en accompagnement de divers plats mijotés, d’inspiration nord-africaine ou non. Et en été, j’en fais des salades rapides et rafraîchissantes, comme celle-ci.
C’est une sorte d’interprétation du taboulé du Maghreb, cousin du taboulé du Liban. Généralement préparé sur une base de couscous là où la version libanaise se fait au boulgour, le taboulé nord-africain inverse aussi la proportion entre le blanc (le blé) et le vert (les herbes).
A moins que vous ne décidiez de fabriquer votre propre graine de couscous, roulée à la main, cuite à la vapeur et séchée au soleil comme fabuleusement décrit ici, cela vous prendra environ dix minutes et zéro effort de préparer la semoule : celle que l’on trouve dans le commerce est pré-cuite, et il suffit de la faire tremper dans de l’eau chaude pour la réhydrater. Il n’y a même pas besoin de cuisiner à proprement parler, une simple bouilloire électrique suffit.
A part ça, il faudra ciseler quelques herbes — je trouve le trio persil-ciboulette-menthe parfaitement équilibré ici, mais vous pouvez simplifier ou élaborer selon ce que vous avez sous la main — et couper des tomates cerise en deux, mais c’est à peu près tout. Enfantin donc, et parfait pour un déjeuner sur le balcon, un barbecue ou un pique-nique.
Les tomates sont généralement des tomates de taille normale coupées en dés, dont le jus est ensuite utilisé pour faire gonfler la graine de couscous, mais je trouve que les tomates cerise offrent un parfum plus sucré et plus intense, accentué ici par une petite pincée de cannelle, par ailleurs très discrète.
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Ingrédients
- 240 ml de graines de couscous non cuites, au blé complet si vous trouvez (du boulgour ou du quinoa, ça marche aussi)
- Huile d'olive
- Une douzaine de tiges de ciboulette
- Une petite poignée de feuilles de persil plat
- Une petite poignée de feuilles de menthe fraîche
- 1 c.s. de jus de citron
- De la harissa, selon votre goût
- Un bout de pointe de couteau de cannelle
- Une pincée de zeste de citron bio finement râpé
- 180 g de tomates cerise mûres, soit une vingtaine, coupées en deux
- Sel, poivre du moulin
Instructions
- Mettez le couscous non cuit dans un bol qui résiste à la chaleur. Ajoutez un filet d'huile d'olive et frottez les graines de semoule pour les en enduire.
- Amenez 240 ml d'eau à ébullition et versez sur le couscous. Couvrez et laissez reposer 10 à 12 minutes (ou selon ce que dit le paquet) jusqu'à ce que toute l'eau soit absorbée.
- Egrenez à la fourchette ou du bout des doigts pour qu'il n'y ait plus de paquets. Laissez refroidir complètement.
- Avec des ciseaux de cuisine, cisaillez la ciboulette en tous petits tronçons. Roulez ensemble les feuilles de persil et de menthe et cisaillez-les en fine chiffonnade.
- Dans un saladier, mélangez le jus de citron, une cuillerée de harissa, et un filet d'huile d'olive. Ajoutez les herbes, la cannelle, le zeste de citron, et le couscous refroidi. Saupoudrez de sel et de poivre et mélangez bien. Ajoutez les tomates, goûtez, et rectifiez l'assaisonnement.
- Couvrez et mettez au frais 1h si possible, pour permettre aux saveurs de se développer, et jusqu'à 3 ou 4h, mais pas tellement plus, sinon les herbes perdront de leur fraîcheur.
Notes
En principe, on met du jus de citron dans le taboulé, mais je trouve que son acidité aigüe a tendance à dominer les autres saveurs, et je préfère utiliser du verjus, le jus extrait de raisins pas encore mûrs, que l'on trouve en épicerie fine.
Ce billet a été publié pour la première fois en juillet 2009 et mis à jour en juillet 2016.