Soupe Poireaux Pommes de Terre

Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas parlé soupe par ici. Aurais-je arrêté de manger de la soupe ? C’est un peu comme me demander si j’ai arrêté de respirer ; la réponse est non.

Simplement, ces derniers temps, j’ai surtout composé des variations sur des thèmes déjà abordés sur ce blog, ou alors des assemblages ultra-élémentaires de légumes qui n’en pouvaient plus d’attendre le prince charmant au fond du réfrigérateur.

La recette d’aujourd’hui est tout aussi élémentaire, je vous l’accorde, c’est néanmoins un classique indétrônable : une soupe bon marché, satisfaisante, et particulièrement indiquée le dimanche soir quand on n’est pas dans son assiette.

J’éprouve à son endroit une tendresse particulière, en partie je crois parce que je lui associe de manière indéfectible mon père en train de chanter pour nous faire rire l’hymne officiel — mais si, voyons, ça fait : « pom-pom-pom, pom-pom-pom, poireau pomme de terre, pom-pom-pom, pom-pom-pom, pomme de terre poireau ».

D’ailleurs, cette soupe est la toute première à laquelle je me suis attaquée, il y a de cela des années, dans ma cuisine en Californie. Ce fut un échec retentissant : j’avais mis beaucoup trop de pommes de terre, je m’étais brûlé la main, et j’étais naïvement partie du principe que mon mixeur était étanche, ce qui avait eu pour effet de repeindre les placards de la cuisine en vert clair. Il m’a fallu pour me remettre de cet épisode de nombreuses séances de thérapie, mais une seule recette.

Ladite recette vient de La Table végétale, un livre écrit par mon amie Sophie. Il contient une centaine de recettes qui font la part belle au règne végétal, et ces recettes sont organisées de la façon la plus ingénieuse et la plus poétique qui soit : en suivant le cycle de vie des plantes.

La Table végétaleOn progresse ainsi de ce qui s’épanouit sous terre (betterave, carotte, ail) à ce qui pointe son nez à la surface (asperge, poireau, champignon), pour ensuite gagner les feuilles (ortie, laitue, feuille de vigne), les fleurs (artichaut, bourrache, fleur de courgette), les fruits (potimarron, poivron, concombre), et enfin les graines (haricot rose, maïs, châtaigne), qui pour finir retourneront à la terre et boucleront la boucle.

C’est un livre enthousiasmant, dans lequel Sophie distille sa connaissance (encyclopédique, je peux en témoigner) des cuisines et des ingrédients du monde. Au fil des pages, le lecteur voit son horizon s’élargir, il découvre, s’émerveille et apprend un tas de choses, sans se retourner une seule fois pour regarder l’horloge sur le mur du fond.

Au beau milieu de ces recettes voyageuses qui vous emmènent faire un tour du côté de Budapest, Athènes, Singapour, Colombo, Lagos, Casablanca, Bogota, ou Shanghai, c’est celle-ci qui m’a fait de l’oeil : une soupe poireaux pommes de terre dans son plus simple appareil, que Sophie tient de sa famille Haute-Normande.

L’originalité de la recette tient dans l’usage qui y est fait de la partie la plus tendre des verts de poireaux : hachés en fines lanières et attendris dans la soupe bien chaude, ils viennent en agrémenter la texture. (Et si vous avez sous la main une mini-friteuse — Maxence fait du lobbying pour que nous nous en équipions, donc je m’y vois déjà — j’imagine que vous pourriez frire les lanières et orner les bols de ces délicates tempuras de poireau.)

Comme c’est une recette qui ne se cache derrière aucun artifice — des poireaux, des pommes de terre, de l’eau — on gagne évidemment à utiliser les meilleurs légumes possibles, cultivés avec soin et amour en leur jouant du banjo. J’ai ainsi obtenu d’excellents résultats avec les tout jeunes poireaux et les Monalisa bien fermes récoltés au marché bio des Batignolles.

Post-scriptum (j’y ai droit, vu qu’il n’y a pas une seule astérisque dans ce billet). Je viens d’apprendre que les Nations-Unies ont fait de 2008 l’année internationale de la pomme de terre, pour promouvoir ce tubercule miraculeux dans les pays où sévit la famine.

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Le Meilleur de 2007

Best of 2007

Alors que 2007 s’apprête à filer par la sortie des artistes, attrapons-la par la manche et installons-la au salon avec une tasse de thé pour ensemble nous remémorer ce que l’année a apporté. Elle pourra ensuite remballer ses affaires pendant que moi je retournerai à mes préparatifs de réveillon. (J’ai une petite quinzaine de personnes qui viennent dîner et encore rien de prévu. Souhaitez-moi bonne chance.)

2007 ne m’a pas laissé le temps de m’ennuyer : mon livre de recettes est sorti au printemps dernier, je suis allée aux Etats-Unis pour une petite tournée de promotion, je l’ai traduit en français, j’ai ensuite participé à quelques signatures supplémentaires à Londres et à Paris, j’ai écrit un deuxième livre sur le Paris gourmand, j’ai commencé cette version française de Chocolate & Zucchini, démarré pour rire un petit blog parallèle, et fait quelques piges à droite à gauche.

Une bonne année, donc, et 2008 ne devrait pas avoir à rougir de la comparaison : l’édition française de mon livre de recettes sera publiée en février chez Marabout, mon deuxième livre sortira aux Etats-Unis en avril, il est prévu que j’aille faire un tour en Australie, et j’ai planté un certain nombre de graines et d’envies — on verra bien ce qui fleurira le printemps venu.

Voici, sans plus attendre, mon palmarès personnel pour 2007.

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Rochers coco

La recette du jour est une de mes douceurs préférées, en seulement trois ingrédients !

Rochers coco

Vous connaissez sans doute ce grand classique des boulangeries françaises, mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que la forme du rocher coco a plus d’importance qu’il n’y paraît.

La dernière fois que j’en ai fait une fournée, je les ai modelés en forme de pyramide — à mi-chemin entre la Pyramide du Louvre et la Tour Eiffel — plutôt qu’en forme de boule toute bête, et tous ceux qui les ont goûtés sont tombés d’accord pour dire que vraiment, ça change tout : la forme pyramidale crée un contraste délicieux entre les arêtes dorées et croustillantes, les faces plus pâles et plus tendres, et le coeur moelleux.

Pour ne rien gâcher, cette recette pourra sauver la mise à ceux qui ne se seraient pas encore attaqués aux cadeaux gourmands féériques qu’ils s’étaient promis de distribuer cette année. Une recette facile, rapide et bigrement efficace : qui n’apprécie pas un bon rocher coco, à part peut-être le Schtroumpf grognon, et encore, il adore les Bounty et c’est presque pareil ?

Car si vous avez quelques minutes supplémentaires pour tremper la base de vos pyramides dans du chocolat fondu, bien noir de préférence, ce sera du plus bel effet.

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Figue + Chocolat

Figue + Chocolat

Peut-être vous souvenez-vous de la glace à la figue évoquée dans ces pages au début de l’automne. En quête de figues séchées pour épauler la saveur de mes figues fraîches — les toutes dernières de la saison — je me suis vu répondre que mon magasin bio était en rupture de stock, en attendant la nouvelle récolte. C’était somme toute logique — il faut bien laisser aux figues le temps de sécher — mais je dois avouer que je n’avais jamais réfléchi plus que ça à la saisonnalité des fruits secs.

Deux semaines plus tard à peine, alors que je faisais la queue au petit stand du marché des Batignolles où j’achète mes noix et toute cette sorte de chose, une affichette proclamait, « Figues séchées, nouvelle récolte! » Au-dessous, un carton de figues séchées dites baglama*, originaire de Turquie, liées les unes aux autres à la vie à la mort par une ficelle nouée autour de leurs cous.

Séchées, oui, sans doute, mais encore belles, souples et rebondies, à faire blêmir de honte les vieilles choses ratatinées qu’on nous refourgue habituellement. C’étaient les spécimens les plus éclatants de santé que j’aie jamais vus, et je n’avais nul besoin de l’échantillon de dégustation aimablement proposé pour savoir que je ne repartirais pas sans ma guirlande de figues.

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Menu for Hope, 4ème Edition

Menu for Hope

Pour la quatrième année consécutive, les blogueurs culinaires des quatre coins du monde répondent à l’appel de Pim et participent à la campagne Menu for Hope. Son objet est de recueillir des fonds pour le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, et plus précisément pour leur opération au Lesotho, qui permet à plus de 137 000 enfants de prendre deux repas par jour à l’école.

Cette collecte de fonds fonctionne comme une tombola (vive les souvenirs de kermesse !) : chaque donation de 10$ vous donne droit à un ticket de tombola qui vous permettra peut-être de gagner l’un des lots proposés par les blogueurs participants. Les résultats du tirage seront publiés le 9 janvier ; les blogueurs enverront leurs lots aux heureux gagnants et les fonds récoltés seront versés au PAM.

Clotilde's Edible Adventures in Paris Le lot que je mets en jeu est un exemplaire de Clotilde’s Edible Adventures in Paris, mon guide du Paris gourmand à paraître au printemps (plus d’infos ici), dédicacé à la personne de votre choix. Le petit nom de mon lot est EU07 et cette référence est à indiquer au moment de votre donation si c’est celui que vous aimeriez gagner. (Note : le livre sortant le 22 avril prochain, je l’enverrai au gagnant à ce moment-là.)

Consultez les FAQ du Menu for Hope ainsi que la liste des lots sur le blog de Pim, rendez visite à Fanny, notre coordinatrice européenne, et si notre cause vous paraît juste et nos lots tentants, rendez-vous sur le site de donation ! Je vous remercie par avance pour votre participation et votre générosité.

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