Les arts de la table, ce n’est pas vraiment mon truc.
J’apprécie une table bien mise, et j’admire les gens qui investissent du temps et de l’énergie pour imaginer des thèmes selon la saison et fabriquer des petites choses raffinées pour embellir chaque couvert (surtout quand c’est fait de façon ingénieuse, avec trois bouts de ficelle et zéro budget), mais mon style est indéniablement plus minimaliste.
Des assiettes rondes et blanches increvables (qui viennent de chez Crate & Barrel et datent de nos années californiennes), des verres à vin à la ligne sobre (nous sommes fidèles depuis des années à la marque C&S), des fourchettes en métal bosselé rapportées du Japon, et des couteaux à manche en bois de rose achetés à Laguiole : tout ça est disposé sur des sets de table sombres, placés sur notre table en bois noir et verre dépoli, et en moins de cinq minutes, c’est plié.
A moins que ce soit une fête et qu’on soit nombreux, les serviettes en papier (ou pire, des feuilles d’essuie-tout détachées du rouleau), pour moi, ce n’est pas du tout possible.
Enfin pas tout à fait : il reste la question des serviettes de table. A moins que ce soit une fête et qu’on soit nombreux, les serviettes en papier (ou pire, des feuilles d’essuie-tout détachées du rouleau), pour moi, ce n’est pas du tout possible : ça manque de chaleur, c’est trop léger pour rester bien en place sur les genoux, et la moitié des invités finit par les rouler en boule entre leurs mains, si bien qu’on a l’impression qu’il y a des vieux mouchoirs sur la table.
Donc non. Quand je suis invitée, ça m’est absolument égal (je suis déjà bien contente qu’on me fasse à dîner), mais quand c’est chez moi, c’est serviettes en tissu.
Pendant des années, nous avons utilisé de jolies serviettes en lin gris, mais l’été dernier j’ai décidé de nous en fabriquer de nouvelles : je suis une couturière enthousiaste — j’ai d’ailleurs commencé à coudre une bonne douzaine d’années avant de commencer à cuisiner* — et j’ai la chance d’avoir une machine à coudre, jolie et compacte, qui a appartenu à ma grand-mère.
Un tuto facile pour de jolies serviettes de table
Ce renouvellement de notre stock de serviettes de table m’a été inspiré par un tutoriel (en anglais) sur lequel j’étais tombée par hasard, et qui suggérait de créer des serviettes bi-goût, en assemblant deux par deux des tissus désassortis-mais-harmonieux.
C’est un projet très facile qui peut être bouclé en un après-midi** — il suffit de savoir couper des carrés dans du tissu et coudre en ligne droite — et sept mois plus tard ma pile de serviettes colorées continue de me remplir de joie.
J’ai la chance d’avoir une machine à coudre, jolie et compacte, qui a appartenu à ma grand-mère.
Maxence et moi les utilisons tous les jours, et comme j’en ai fait six, ce qui se trouve être mon chiffre maximum pour un dîner assis, nous les utilisons aussi quand nous avons des amis à la maison, et on m’en fait compliment à chaque fois.
Pour le choix du tissu, vous pouvez en choisir simplement deux qui vous plaisent et faire ainsi six serviettes bi-face mais identiques***. L’effet est aussi très réussi quand on arrive à trouver douze tissus différents mais dans le même esprit, pour faire six « pièces uniques ». (Mais il faut alors s’attendre à ce que les gens se disputent pour avoir celle qu’ils préfèrent.)
Aux Etats-Unis (et donc sur etsy.com), on peut acheter du tissu en rectangles appelés « fat quarters »**** qui sont parfaits pour ce projet ; en France, certains magasins de tissu***** vendent des coupons carrés (généralement en 45x45cm) pour le patchwork, et ce format fonctionnerait bien ici.
Fournitures et équipement
- 12 carrés de tissus assortis, environ 45 x 45 cm pour une serviette normale, et 35 x 35 cm pour une serviette d’enfant, lavés et repassés
- Du fil assorti
- Une machine à coudre
- Des épingles
- Des ciseaux
- Une baguette chinoise ou japonaise, ou équivalent
- Un fer à repasser
Instructions pour coudre des serviettes en tissu
1. Assemblez les carrés de tissus deux par deux endroit contre endroit, et épinglez tout autour.
2. Marquez une ouverture de 8 cm environ avec deux épingles.
3. En commençant à une extrémité de l’ouverture, cousez les carrés ensemble en laissant environ 1 cm de marge, et en faisant pivoter l’aiguille quand vous arrivez à chaque coin. Arrêtez-vous quand vous atteignez l’autre extrémité de l’ouverture, afin qu’elle reste ouverte.
4. Découpez les coins en biais, en faisant attention de ne pas couper la couture.
5. Retournez le tissu en le faisant passer par l’ouverture, de façon à ce que les côtés imprimés soient vers l’extérieur. A l’aide de la baguette, repoussez les coins par l’intérieur.
6. Passez un coup de fer sur la serviette pour que les bords soient bien nets, en repliant bien les bords de l’ouverture afin qu’elle soit invisible.
7. Surpiquez tout autour de la serviette, à environ 3 mm du bord, en faisant pivoter l’aiguille quand vous arrivez à chaque coin : ceci permet à la fois de renforcer la tenue de la serviette, et de refermer l’ouverture.
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* Comme on dit en anglais, « la pomme ne tombe jamais loin du pommier » : tout ce que je sais en couture, je le dois à ma mère, qui tient d’ailleurs depuis quelques années un blog de couture, et une hotline exclusive réservée aux questions de sa fille cadette.
** Ce tutoriel fait partie d’une sélection de dix Projets pour un dimanche après-midi, et a été proposé par Maggie, dont le blog m’avait aussi fait découvrir le fameux déodorant naturel fait maison.
*** Ma mère me suggère d’ajouter ici qu’il faut faire attention aux tissus qui sont susceptibles de déteindre ou rétrécir de façons différentes. D’ailleurs, avant d’attaquer quelque projet de couture que ce soit, il est prudent de pré-laver le tissu pour éviter les mauvaises surprises.
**** Le tissu fabriqué pour le marché américain fait généralement 42 à 44 pouces de largeur, soit environ 106 à 112 cm (ce doit être différent pour les tissus d’ameublement), et on l’achète au yard (~91 cm). Un fat quarter, c’est un yard de tissu que l’on coupe en quatre rectangles identiques, d’environ 54 x 45 cm chacun. Par contre, l’histoire ne dit pas ce que le quarter a de « fat. »
***** A Paris, le quartier des tissus se trouve au sud-est du Sacré-Coeur : le Marché Saint-Pierre, Reine, et Moline (tissus et mercerie) ont une offre très large, avec des trucs affreux et d’autres très jolis. Il y a d’autres magasins plus petits dans les rue environnantes, mais là il faut généralement fouiller pour trouver quelque chose de mettable.