Muffins anglais au levain naturel

Du fait de mon enthousiasme débridé pour la boulange, je suis de très près le Bread Baker’s Apprentice challenge, dont les participants se mettent au défi de réaliser toutes les recettes du livre culte de Peter Reinhart, et documentent leurs essais avec force détails et photos.

C’est en les voyant faire que j’ai eu l’envie soudaine et irrépressible de réaliser les muffins anglais du livre, avec l’ambition de modifier ensuite la recette pour utiliser mon levain naturel.

Le muffin à l’anglaise, qu’il convient de distinguer du muffin à l’américaine, est maintenant vendu dans tous les supermarchés français, mais dans l’hypothèse où vous n’auriez jamais fait sa connaissance, permettez-moi de faire les présentations rapidement : le muffin anglais n’est ni plus ni moins qu’un petit pain cuit à la poêle, un peu comme des pancakes, ce qui explique sa forme aplatie et ses deux faces brun-doré.

le muffin anglais n’est ni plus ni moins qu’un petit pain cuit à la poêle, un peu comme des pancakes, ce qui explique sa forme aplatie et ses deux faces brun-doré.

La difficulté de cette méthode, c’est qu’il faut s’assurer que les muffins sont bien cuits à coeur (sinon c’est élastique au milieu) tout en évitant de faire trop colorer l’extérieur. Peter Reinhart propose donc la solution suivante : on commence par saisir les muffins à la poêle, et ensuite on les glisse au four, où ils continueront de cuire quelques minutes sans brunir plus avant.

Mon premier essai n’a pas été une réussite totale : aucun problème avec la pâte elle-même, mais j’ai fait chauffer ma poêle en fonte un peu trop vigoureusement et brûlé la moitié des muffins. On les a quand même mangés, en découpant stratégiquement les endroits carbonisés, et c’était fort bon, même si le goût de levure était un peu trop prononcé à mon avis.

La fois suivante, j’ai adapté la recette pour faire usage de mon levain naturel (vous vous souvenez peut-être de Philémon?) et ainsi obtenir une saveur plus complexe. Dans l’idéal, je préfèrerais n’utiliser que le levain naturel comme agent levant, mais ici je l’ai utilisé en combinaison avec un peu de levure (moins toutefois que dans la recette d’origine) : c’est un compromis généralement nécessaire quand on travaille des pâtes enrichies en beurre ou en oeuf, le levain seul n’étant pas assez costaud pour les faire lever dans un temps raisonnable.

Cette deuxième fournée était nettement plus réjouissante : le goût était mieux développé, grâce à la fermentation plus lente et à l’usage du levain, et je les ai fait cuire plus doucement cette fois, ce qui a permis la formation de ces faces délicieusement croustillantes, constellées de petits grains de

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Muffins anglais au levain naturel Recette

Préparation : 30 minutes

Cuisson : 15 minutes

Total : 7 hours

Pour 6 muffins anglais.

Muffins anglais au levain naturel Recette

Ingrédients

  • 250 g de farine bise (T80), ou un mélange 50/50 de farine blanche et de farine complète *
  • 70 g de levain naturel 100% mûr (nourri 6 à 8 h plus tôt ; l'idée est de l'utiliser quand il est presque au maximum de son expansion) **
  • 1/2 c.c. de sel
  • 1/2 c.c. (0.8 g) de levure boulangère déshydratée (en petits granules, vendue au supermarché à côté de la levure chimique/alsacienne pour les gâteaux)
  • 1/2 c.s. de miel ou de sucre
  • 15 g de beurre ramolli
  • 150 ml de lait + un peu plus si nécessaire (vous pouvez aussi utiliser du lait fermenté, ou du babeurre si on en vend sous vos latitudes)
  • de la semoule de maïs, pour saupoudrer (à ne pas confondre avec la fécule de maïs ni la farine de maïs ! il s'agit ici du maïs séché et moulu qu'on utilise pour faire la polenta, et qui est parfois vendu sous ce nom d'ailleurs)

Instructions

    1. Préparez la pâte
  1. Mettez tous les ingrédients, de la farine au lait, dans un grand saladier ou dans le bol d'un robot-pétrin. Mélangez jusqu'à ce que la pâte s'amalgame. Si elle paraît un peu sèche et qu'il reste un peu de farine dans le fond, ajoutez un peu de lait, petit à petit, pour que vous puissiez incorporer toute la farine.
  2. Pétrissez à la main sur une surface légèrement farinée pendant 10 minutes, ou avec le crochet pétrisseur du robot pendant 8 minutes. Vous devez obtenir une pâte lisse et légèrement collante. (Si vous avez une thermo-sonde ou un autre moyen de mesurer la température de la pâte, elle doit atteindre les 25-27°C.)
  3. 2. Première levée (pointage)
  4. Mettez la pâte dans un saladier légèrement huilé, couvrez d'un torchon propre et laissez reposer à température ambiante jusqu'à ce que la pâte ait doublé de volume, ce qui prendra 4 heures environ. (A ce stade, vous pouvez couvrir le bol de film plastique et mettre la pâte au réfrigérateur pendant quelques heures, ou jusqu'au lendemain ; laissez-la revenir à température ambiante 1 heure avant de reprendre la recette comme suit.)
  5. 3. Découpez la pâte
  6. Renversez la pâte sur une surface légèrement farinée ou un tapis en silicone (non fariné). La pâte va s'affaisser un peu en atterrissant, mais tâchez de ne pas chasser l'air plus que nécessaire.
  7. A l'aide d'une corne ou d'un couteau (allez-y doucement si vous utilisez un tapis en silicone), divisez la pâte en six pâtons de taille égale, 85 g chacun environ.
  8. Façonnez-les en boule, comme dans cette video.
  9. 4. Deuxième levée (apprêt)
  10. Si vous avez utilisé un tapis en silicone jusqu'ici, c'est là-dessus que vous laisserez les pâtons lever pour la deuxième fois : répartissez-les en les espaçant un peu et en saupoudrant généreusement de farine de maïs en-dessous (n'hésitez pas à en mettre, ça vous simplifiera la vie ensuite, et vous pourrez toujours récupérer l'excédent pour une autre fois). Si vous n'avez pas de tapis en silicone, faites la même chose sur une feuille de papier sulfurisé posée sur une plaque de four ou sur votre plan de travail.
  11. Les muffins avant l'apprêt
  12. Saupoudrez le dessus des pâtons de semoule de maïs (la pâte devrait être assez collante pour que la semoule de maïs adhère, mais si ce n'est pas le cas, commencez par huiler les pâtons légèrement au pinceau) et recouvrez légèrement d'un torchon.
  13. Laissez reposer à température ambiante 2 heures, jusqu'à ce que les pâtons soient joliment gonflés. Evitez de les faire lever trop longtemps : il faut les saisir pendant qu'ils sont encore en expansion.
  14. Les muffins après l'apprêt (ha ha)
    5. Cuisez les muffins à la poêle
  15. Faites chauffer une poêle (en fonte, si vous avez) ou une plancha légèrement huilée sur feu moyen. Si vous avez un thermostat, visez 175°C ; sinon, il vaut mieux que ce soit pas assez chaud que trop. Sur mes plaques électriques, je fais chauffer ma poêle en fonte au niveau 3 sur 6.
  16. Dans le même temps, mettez le four à préchauffer à 175°C et ayez une plaque à pâtisserie à portée de main (après avoir saisi les muffins à la poêle, il faut les glisser au four pour qu'ils cuisent à coeur).
  17. A l'aide d'une spatule fine, soulevez les pâtons délicatement un par un, et placez-les dans la poêle chaude en évitant de les faire dégonfler. Ils ont besoin d'un peu d'espace pour respirer, donc vous devrez probablement travailler en plusieurs fournées (j'ai fait deux fournées de trois).
  18. English muffins dans la poêle
  19. Faites cuire 5 à 7 minutes, jusqu'à ce que le dessous soit brun-doré (vous pouvez en soulever un avec précaution pour voir où il en est), en faisant pivoter la poêle de temps en temps si elle chauffe plus d'un côté que de l'autre, ce qui est le cas sur mes vieilles plaques. Les muffins vont gonfler encore un peu en cuisant ; c'est très chouette à regarder.
  20. Retournez-les délicatement pour éviter de les dégonfler, et faites cuire de nouveau 5 à 7 minutes, jusqu'à ce que l'autre face soit brun-doré. Ne les laissez pas trop brunir : ils bruniront encore un peu quand vous les passerez au grille-pain avant de les manger.
  21. Les muffins dans la poêle, après avoir été retournés
    6. Finissez la cuisson au four
  22. Une fois qu'ils sont saisis des deux côtés, mettez les muffins sur la plaque et glissez-la au four 6 minutes. Mettez ensuite les muffins à refroidir complètement sur une grille.
  23. Si vous travaillez en plusieurs fournées, vous pouvez commencer à saisir la deuxième fournée dès que la première est au four, à condition d'être assez multitâche pour surveiller les deux en même temps.
  24. Les muffins se gardent au moins quatre jours, bien emballés (je n'ai pas essayé de les garder plus longtemps que ça), et doivent très bien se congeler.

Notes

  • La recette paraît un peu longue, mais c'est simplement que j'ai essayé de donner beaucoup de détails ; la méthode n'est vraiment pas compliquée pour autant. Si vous voulez faire les muffins sans levain, les proportions sont au bas de la recette.
  • La recette originale utilise de la bread flour, une farine assez riche en protéine et qui donne une bonne tenue à la pâte à pain, mais qui est difficile à trouver en France.
  • Si vous voulez faire cette recette sans levain naturel, utilisez 280 g de farine, 4 g de levure boulangère déshydratée et 170 ml de lait. Les temps de levée seront raccourcis de moitié environ.
  • Adapté du livre de Peter Reinhart, The Bread Baker's Apprentice.

https://cnz.to/vf/recettes/pains-et-brioches/muffins-anglais-au-levain-naturel-recette/
de maïs.

On peut bien sûr manger les muffins anglais frais et le jour-même, mais je les préfère toastés, et j’ai remarqué que leur texture et leur saveur s’améliorent avec le temps, de telle sorte qu’on peut les cuire la veille du jour où on veut les servir (pour le petit déjeuner ou le goûter), et continuer à en profiter sur les quelques jours qui suivent. Je suis sûre qu’ils se congèlent aussi très bien.

La dernière chose importante à savoir au sujet des muffins anglais faits maison, c’est qu’il faut absolument les rompre à la fourchette : plantez les dents d’une fourchette tout autour du muffin avant de séparer les deux moitiés délicatement. Les faces intérieures seront alors un peu accidentées, ce qui leur permettra d’atteindre la texture optimale une fois grillées et beurrées. (Il existe bien entendu un gadget qui promet les mêmes résultats.)

English muffins

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Epaule d’Agneau Frottée au Romarin, Anchois et Zeste de Citron

A mon avis, on n’a jamais trop de recettes d’épaule d’agneau. Plus économique que le gigot mais non moins savoureuse, l’épaule d’agneau se prête volontiers à toutes sortes de préparations: on peut la faire griller, mijoter, confire ou, ici, la faire rôtir.

Cette recette est née d’un moment de frustration comme on n’en éprouve que dans les marchés, et si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je m’en vais ci-après vider mon cabas.

Il y a quelques samedis de cela, je faisais la queue devant le stand du boucher bio qui est devenu mon fournisseur quasi-exclusif. Devant moi se tenait une petite femme costaude, à qui de longues années d’expérience avaient permis de passer maître dans l’art de maximiser l’agacement de la personne juste derrière elle — c’est-à-dire moi — par le maniement habile de sa charrette*.

Comme je ne suis pas du genre à me laisser intimider par les petites dames costaudes, j’ai déjoué son stratagème en faisant glisser sa charrette vers l’avant discrètement à l’aide de mon pied droit, à chaque fois qu’elle avait le dos tourné.

Sa technique était la suivante : lorsque la file d’attente avançait, elle suivait le mouvement, mais négligeait, aussi longtemps qu’elle pouvait tenir siège, de tirer sa charrette avec elle, ce qui avait pour conséquence de bloquer la progression des clients suivants et de les empêcher d’examiner confortablement l’étal du boucher — un handicap certain lorsqu’il y a grande affluence et que chacun dispose de onze secondes en moyenne pour passer commande.

Comme je ne suis pas du genre à me laisser intimider par les petites dames costaudes — celle-ci m’arrivait à peu près au nombril, quoiqu’elle eût pu se révéler redoutable au combat, j’en conviens — j’ai déjoué son stratagème en faisant glisser sa charrette vers l’avant discrètement à l’aide de mon pied droit, à chaque fois qu’elle avait le dos tourné.

Effort futile car, pour finir, la victoire fut sienne.

Lorsque son tour est venu, elle a commandé deux boudins noirs, une épaisse tranche de fromage de tête et six côtelettes de porc. Puis, après avoir hésité un instant, elle a montré du doigt la belle épaule d’agneau qui attendait, seule, dans le bac réservé aux épaules d’agneau. Mon coeur s’est serré : c’était évidemment ce que j’avais moi-même l’intention de prendre, et c’est avec l’énergie du désespoir que j’ai lancé — qui ne tente rien n’a rien — « C’est bête, c’est ça que je voulais aussi! »

Inutile de dire qu’elle ne s’est pas laissé émouvoir, et je crois même avoir aperçu l’ombre d’un sourire narquois lorsqu’elle a tourné les talons en empoignant sa charrette.

Je me suis finalement rabattue sur du collier d’agneau qui, braisé avec des carottes et des patates douces, m’a donné entière satisfaction. Mais quelques jours plus tard, alors que j’élaborais le menu d’un dîner à venir, cette affaire d’épaule d’agneau m’est revenue en mémoire. Décrochant mon téléphone, j’ai composé le numéro imprimé sur l’emballage du boucher, et laissé un message en demandant s’il voulait bien me mettre une épaule d’agneau de côté le samedi suivant.

Et c’est donc en savourant le goût piquant de la revanche — rira bien qui mangera la dernière épaule d’agneau — que j’ai enduit ma prise d’une pâte aromatique composée de romarin frais venant du jardin de Muriel, d’anchois, d’ail rose, de graines de moutarde, et de zeste de citron. Quelques tomates et gousses d’ail en chemise ont rejoint l’épaule dans le plat, qui est allé passer quelques heures à four doux, jusqu’à ce que la viande soit bien brunie, légèrement croûtée, et pénétrée à coeur des saveurs acidulées des aromates.

J’ai servi en accompagnement un simple plat de farro italien**, une céréale ancienne pas tellement plus connue sous le nom d’amidonnier ou de triticum dicoccum, qui servait notamment à nourrir les légionnaires en campagne (pas fous ces romains).

Le farro nécessite un trempage de quelques heures, puis une cuisson d’une quarantaine de minutes (de préférence dans un bouillon maison), mais il prend en cuisant une mâche délicieuse, tendre et élastique à la fois, il regorge de choses bonnes pour la santé, et puis, bon, ça change du riz, quoi.

* Dans ma famille, on appelle ça une charrette, mais j’en connais qui appellent ça un caddie, une poussette de marché, un cabas à roulette…

** Le farro s’achète en épicerie italienne, et en particulier à la Cooperativa Latte Cisternino au 46 rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris (01 47 70 30 36).

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Glace aux Deux Figues

Profitons de la pleine saison de la figue, qui bat son plein en ce moment même.

Bien sûr, les figues, ça coûte un oeil, quel que soit le mois de l’année, mais j’ai déniché au supermarché — qui l’eut cru? — des figues de Solliès dodues et mûres à éclater, à un prix raisonnable toutes proportions gardées.

N’étant pas certaine des qualités gustatives de ces figues de grande distrib’ — j’en ai bien goûté une, à laquelle j’ai mis 6/10, mais les statisticiens conviendront qu’un échantillon d’une figue ne permet de tirer aucune conclusion concernant l’ensemble de la population — j’ai décidé d’ajouter quelques figues séchées en renfort.

Je suis partie de la recette de fresh fig ice cream du gourou de la glaced’aucuns en disaient du bien — et je l’ai modifiée pour inclure les figues séchées, remplacer la crème par du yaourt grec, et le jus de citron par du Limoncello*.

Le résultat est onctueux et flamboyant, aussi bien en terme de goût que de couleur. Ces derniers ne se discutent certes pas, mais je dois avouer que lorsque j’ai vu la photo de cette glace dans le livre de David, ma moue s’est faite dubitative : une glace à la figue peut-elle être aussi violette que ça, je veux dire sans cochonnerie ajoutée? Et ma foi, maintenant que j’en ai moi-même fait l’expérience, je me trouve en position de vous assurer la chose suivante : oui, une glace à la figue peut être aussi violette que ça. Ou plus exactement, mauve tirant sur le fuchsia, le genre qu’on porterait bien sur soi tellement c’est flatteur pour le teint.

* L’alcool, qui ne gèle pas au congélateur, permet aux glaces de garder de leur souplesse. Le goût de l’alcool est à peine perceptible dans le produit fini, mais bien sûr, si c’est pour le goûter d’anniversaire du petit neveu, on évite.

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Croustilles au fromage et paprika fumé

Des crackers au fromage faciles à faire, et délicieusement croustillants !

D’une façon générale, à l’apéro, je m’en tiens à des préparations relativement légères, souvent des dips végétaux d’ailleurs, que je sers avec des bâtonnets de courgette crue ou sur des rondelles de concombre. L’idée, quand les amis arrivent pour le dîner, vraisemblablement affamés, c’est d’apaiser leur faim temporairement avant de se mettre à table, et non pas de les caler jusqu’au lendemain soir.

En revanche, s’il s’agit d’un apéro dînatoire, éventuellement ponctué par un petit tournoi de SingStar, là, on peut faire plus consistant. C’est même plutôt conseillé, si on ne veut pas que lesdits amis se jetent sur le premier kebab venu en retournant vers le métro en fin de soirée.

C’est donc pour une soirée de ce type que j’ai concocté ces croustilles* au fromage, adaptées d’un livre de cuisine du sud des Etats-Unis, The Lee Bros. Southern Cookbook. A l’origine, il s’agit des cheese straws (pailles au fromage) repérées sur le blog de Deb, Smitten Kitchen, mais les pailles, ça me paraissait un peu fastidieux, alors j’ai opté pour la méthode dite slice-and-bake, technique au nom malheureusement intraduisible qui consiste simplement à faire un boudin de pâte qu’on tranche avant de cuire au four les rondelles ainsi produites.

Dans mon cas, j’ai obtenu des sortes de demi-lunes — ou plutôt des premiers quartiers de lune — parce que j’ai formé un gros boudin de pâte que j’ai ensuite coupé en deux.

Ce fut un succès indubitable : la texture est délicatement croquante au premier abord, mais devient friable sur la langue, libérant une saveur délicieusement beurrée/fromagée suivie d’un soupçon de paprika fumé. Et comme les tranches de pâte sont toutes d’épaisseurs un peu différentes — sauf si vous êtes une sorte d’androïde équipé d’un couteau — chaque croustille présente sa propre teinte de brun-doré et son propre degré de cuisson, si bien qu’il est assez difficile de s’arrêter (« allez, un petit bien cuit pour terminer, non allez, plutôt un jaune d’or en fait, mais c’est mon dernier »).

Je n’ai pas encore essayé, mais je suis à peu près sûre que la pâte doit très bien se congeler, de sorte qu’on peut en garder une réserve sous la main, à trancher et cuire en cas d’invitation impromptue.

* J’aime bien le terme « croustille » utilisé comme un nom. C’est désuet et charmant, ça fait campagne, on s’imagine grignoter ça avec un petit verre de vin de paille à la main, dans le fond du jardin, en regardant le ciel rosir.

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Muffins aux myrtilles et son d’avoine

J’ai grandi dans une famille où le goûter est un rituel fondamental, et je ne conçois pas de laisser passer une journée sans m’y adonner. D’ailleurs, je prévois la taille de mes déjeuners de telle sorte que j’aie un peu faim au creux de l’après-midi, afin de mieux apprécier la petite collation — par exemple, un muffin aux myrtilles — qui me permettra de tenir jusqu’au dîner.

C’est aussi l’alibi idéal pour lever le nez de mon travail, me faire une tasse de thé (ou, ces jours-ci, un verre de café frappé), et m’installer devant la fenêtre ouverte pour me rafraîchir les idées.

Le plus souvent, je mange un fruit, et plus particulièrement une pomme, bien froide du frigo et coupée en lamelles. Mais j’achète mes pommes à un producteur bio du Val de Loire, ce qui me laisse fort dépourvue entre le mois de juin, une fois qu’il a écoulé ses dernières pommes de garde, un peu frippées mais bien sucrées, et le mois de septembre, lorsqu’il revient avec la nouvelle récolte, qui croque et qui brille.

(J’ai découvert cet été une délicieuse exception à cette règle : la pomme de moisson, qui pousse sur des pommiers donnant des fruits sur une courte période en août — ceci correspond à la période traditionnelle de récolte du blé en France, d’où le nom. Ma mère m’en a acheté des petites vert clair au marché de Gérardmer au début du mois, et une semaine plus tard, j’en trouvais des plus grosses et bien rouges à celui des Batignolles. Vous connaissiez ça, vous ?)

Et donc de temps en temps, et plus particulièrement pendant les mois sans pomme, je mange aussi des gâteaux pour le goûter : quelque chose de simple et fait maison de préférence, plutôt fruité, pas trop sucré, et pas trop scandaleux sur le plan nutritionnel.

C’est là que les muffins aux myrtilles et au son d’avoine font leur entrée : ils répondent au cahier des charges en tous points, et malgré leur teneur respectable en son d’avoine, ne font pas l’effet d’une punition. (Mais il faut dire que j’aime le son d’avoine.)

Je précise que la malédiction qui frappe tout muffin n’épargne pas ceux-ci : c’est quand même le jour-même qu’on les apprécie le plus, lorsque le dessus est encore légèrement croustillant. Mais leur saveur est toujours aussi plaisante les jours suivants, et si on veut retrouver la texture d’origine, on peut raviver les muffins à la myrtille en les réchauffant la tête en bas au-dessus du grille-pain (j’ai une petite grille exprès qui les empêche de brûler).

Blueberry Bran Muffin Wrapper

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