Gremolata à la noisette

La gremolata, c’est un condiment italien que j’adore — un mélange tout simple de persil plat, de zeste de citron et d’ail, hâchés finement.

On l’associe traditionnellement à l’osso buco, et effectivement elle fait des miracles (si, si, des miracles !) sur n’importe quelle préparation de viande braisée, mijotée ou rôtie, en saupoudrage au moment de servir. Son goût frais et clair contrebalance la richesse de la viande et avive la saveur générale du plat.

Mais il serait dommage de restreindre la gremolata à cet usage classique. On peut aussi :
– la glisser sous la peau du poulet avant de le faire rôtir (je détaille cette technique dans mon billet sur le poulet en croûte de sel),
– en saupoudrer sur des légumes rôtis, particulièrement des aubergines, des champignons, des carottes, ou du chou-fleur,
– l’utiliser pour garnir une soupe, surtout une soupe de courge d’hiver,
– en ajouter à une salade (notamment une salade de lentilles) ou un sandwich,
– en assaisonner des pâtes, des haricots blancs, ou des pommes de terre grenaille,
– ajouter de la chapelure et un peu d’huile pour faire une pâte, à étaler sur des filets de poisson avant de les mettre au four,
– en saupoudrer sur des moules vapeur ou des sardines grillées,
– la mélanger à de la ricotta ou du chèvre frais pour garnir des canapés…

La liste ne s’arrête pas là, et vous seriez bien inspiré d’en préparer un petit ramequin quand vous avez les ingrédients sous la main : vous la garderez au frais un jour ou deux pour l’ajouter à ce que vous cuisinerez, histoire de voir les bonnes idées que ça vous donne.

Et si les utilisations sont multiples, les possibilités de variations le sont tout autant : vous pouvez ajouter d’autres herbes fraîches au persil (je préconise de garder quand même un peu de persil pour la signature gustative), vous pouvez interchanger les agrumes (l’orange est aussi un classique, mais ce serait divin avec du pamplemousse ou de la bergamote), et vous pouvez remplacer le sel par un filet d’anchois ou quelques olives noires.

Pour ma part, j’aime y ajouter des noisettes torréfiées pour la note rôtie, une idée qui me vient de l’épatante Sonia Ezgulian qui plaçait des petits bols de gremolata sur toutes les tables du Café Pleyel quand elle y était la chef invitée.

Je l’avoue, mon enthousiasme pour la gremolata s’explique aussi par le fait que c’est une occasion d’utiliser le chouette mini-hâchoir à main que j’ai reçu de Tupperware il y a quelques années*. Il fonctionne un peu comme une essoreuse à salade old-school, avec une poignée et une ficelle qui actionne trois petites lames rotatives (voir ci-dessous). J’aime bien son côté rétro, et je trouve que c’est l’outil idéal pour faire sans effort une gremolata hâchée finement, mais pas trop non plus. Et puis, en cas de coupure d’électricité généralisée, c’est précieux.

Prenez part à la conversation !

Vous arrive-t-il de faire de la gremolata ? A quoi ressemble votre version, et comment l’utilisez-vous ?

Hazelnut Gremolata on Chocolate & Zucchini

* Le service presse de Tupperware France m’a envoyé ce mini-hachoir il y a quelques années, sans obligation d’en parler, ni rémunération si je décidais de le faire. Les opinions exprimées sont les miennes.

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Recettes de pourpier : 45 Idées pour utiliser le pourpier

Recettes de pourpier

Avez-vous déjà cuisiné le pourpier, ou Portulaca oleracea de son doux nom botanique ? C’est une plante charnue comestible dont les feuilles sont croquantes et un peu mucilagineuses, avec un goût acidulé, citronné et poivré.

On la cueille du début du mois de juin jusqu’à la fin de l’été, et on peut soit la trouver dans la nature, soit l’acheter, plutôt au marché ou en AMAP qu’au supermarché. La variété sauvage, qui est d’ailleurs souvent considérée comme une indésirable par les jardiniers, pousse au ras du sol et ses tiges sont rosées (voir la photo ci-dessus), là où les variétés cultivées poussent plutôt verticalement, avec des tiges vertes.

Le pourpier est consommé depuis l’Antiquité, et comme il pousse facilement dans les climats chauds et pas trop secs, il est représenté dans de nombreuses cuisines à travers le monde, de la Grèce au Mexique, de la Turquie à l’Inde en faisant un petit crochet par l’Afrique du Sud. (Voici une liste de ses noms dans différentes langues.)

C’est aussi une plante surdouée sur le plan nutritionnel : elle contient des quantités remarquables de minéraux (en particulier du calcium, du fer, du magnesium et du potassium), des acides gras de type oméga 3, des vitamines (A, B, C) et des antioxydants. Le pourpier est d’ailleurs considéré comme l’un des secrets de la longévité des Crétois, et Michael Pollan considère que c’est l’une des deux plantes les plus nutritives du monde, et l’écrit dans son manifeste In Defense of Food (l’autre, c’est le chénopode blanc).

Bien que les tiges encore jeunes soient comestibles (on peut les préparer au vinaigre comme des cornichons), on ne garde généralement que les feuilles et les petites tiges fines et bien tendres, que l’on détache simplement des tiges centrales. Ça prend un peu de temps (ahem) mais c’est payant. Comme le pourpier pousse tout près de la terre, et surtout s’il est sauvage, il faut le rincer abondamment dans plusieurs bains d’eau fraîche (j’en fais trois) avec un peu de vinaigre.

Et une fois qu’on a son bol de petites feuilles toutes propres et éclatantes de verdure, qu’est-ce qu’on en fait ? Le pourpier est mangé cru le plus souvent, mais on peut aussi le cuire pour changer un peu. J’ai rassemblé 45 suggestions pour vous donner des idées — et j’espère que vous partagerez les vôtres dans les commentaires !

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Favoris d’août

Photo de Camille Oger.

Quelques unes de mes trouvailles et lectures préférées du mois dernier :

~ La junk food maison, est-ce encore de la junk food ?

~ Au restaurant, la guerre des photos fait rage.

~ 31 façons d’utiliser la peau des citrons, auxquelles j’ajoute un numéro 32 : la poudre de zeste de citron torréfié.

~ Paris avec des enfants : où les emmener, comment les nourrir.

~ Chanter pour soutenir les petits producteurs de lait.

~ Renaître dans une deuxième langue : comment écrit-on dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle ?

~ Fascinant : comment sont fabriqués les bento au Japon.

~ J’ai très envie de cette lampe en forme de noix de coco.

~ Frederick Kaufman explique comment la nourriture est devenue une marchandise comme les autres.

~ Est-ce l’avenir des coffee shops ? Des sièges réservés pour les clients sans ordinateur.

~ Un magnifique pain cuit il y a environ 2000 ans.

~ A quoi ça ressemble, 200 calories ?

~ Pourquoi nous devrions tous maintenir un fichier « étincelle ».

~ Forme active ou passive dans les recettes : vous avez une préférence ?

Noisettes grillées : Comment torréfier et monder les noisettes

La noisette est probablement le fruit à coque qui illustre de la façon la plus éclatante l’intérêt de la torréfaction.

Les noisettes non grillées qu’on achète sont généralement, il faut bien le dire, un peu molles et un peu fades, comme une ébauche d’elles-mêmes. Mais après un petit séjour au four, tout est oublié : la saveur des noisettes grillées est exaltée, l’excès d’humidité s’évapore, et on obtient des pépites croustillantes et diablement goûteuses.

Le bonus de la torréfaction, c’est qu’elle permet de monder les noisettes pendant qu’on y est, en les frottant dans un torchon pour que la peau, un peu amère, se détache en mille petits flocons qu’il vaut mieux éviter de renverser sur le carrelage de la cuisine, croyez-moi.

Que faire avec ces noisettes grillées ?

La grande majorité des noisettes que je torréfie et monde de cette façon finissent accompagnées de fruits séchés (pruneaux, figues, poires ou dates, comme expliqué dans ce billet sur les cadeaux qui se mangent) en guise de snack dans l’après-midi. Mais j’aime tout autant les mettre dans un Chou-fleur rôti à la Mary Celeste, les utiliser dans ce Gratin de nectarine à la noisette, ou les moudre pour faire du dukkah, un super condiment égyptien.

Participez à la conversation !

Avez-vous l’habitude de torréfier et monder les fruits à coque avec lesquels vous cuisinez ? Et quelle est votre façon préférée d’utiliser les noisettes ?

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Les Parents qui cuisinent : Matthew Amster-Burton

Matthew et Iris
Matthew et Iris devant Kawajiro, un restaurant de brochettes d’anguilles à Tokyo.

Permettez-moi de vous présenter Matthew Amster-Burton, mon nouvel invité pour la série des Parents qui cuisinent.

Matthew est une plume de talent dont j’adore l’humour, et qui écrit aussi bien sur les finances personnelles que sur la cuisine (ses articles ont été inclus dans pas moins de cinq éditions de l’anthologie annuelle Best Food Writing).

Il co-anime le podcast Spilled Milk avec Molly Wizenberg, et il est l’auteur du livre Hungry Monkey: A Food-Loving Father’s Quest to Raise an Adventurous Eater, et du récent Pretty Good Number One: An American Family Eats Tokyo.

Pretty Good Number OneMatthew a une fille de neuf ans, et comme vous pourrez le constater, son approche est ludique, détendue et pleine d’astuce. J’espère que ses réponses vous plairont autant qu’à moi.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta fille ? Son nom, son âge et son tempérament ?

Iris a neuf ans, et c’est une enfant très facile. Elle aime aller à l’école et on s’entend bien. J’en profite pendant que ça dure.

Est-ce que l’arrivée de ta fille a changé la façon dont tu cuisines ?

Oui, en mieux et en moins bien. Je suis devenu beaucoup plus fiable, et on peut maintenant compter sur moi pour préparer à dîner et que ce soit prêt à une heure raisonnable. Je suis aussi moins enclin à cuisiner un plat compliqué qui prend la journée : pendant des années j’étais trop fatigué, et une fois mon énergie retrouvée, je me suis aperçu que ça ne me manquait pas, donc j’ai continué à cuisiner surtout des choses simples. Cela semble être le cas pour de nombreux parents.

Le côté négatif, c’est que je compose probablement un peu trop avec les goût d’Iris. Il y a des plats que j’aimerais bien servir, mais je sais qu’Iris les détesterait. Ils sont quand même de moins en moins nombreux à mesure qu’elle grandit. Par exemple, récemment, elle a décidé qu’elle aimait à nouveau les choses épicées après les avoir abandonnées à l’âge de deux ans. Donc le curry thaï a de nouveau droit de cité, enfin !

Est-ce que tu te souviens ce que c’était que de cuisiner avec un nouveau-né ? As-tu des astuces ou des conseils pour les jeunes parents qui traversent cette phase ?

Presque tout ce qui touche au fait d’avoir un nouveau-né est terrible. Mon conseil : si quelqu’un vous propose de vous apporter à manger, dites oui ! Personne ne devrait culpabiliser pour ce qu’on fait pour survivre aux trois premiers mois d’un bébé.

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