Parfois, lorsque j’ai une minute, je pense au monde de la cuisine, à son étendue, et aux myriades de rivières, collines et vallées qu’il me reste encore à explorer.
Cette constatation ne me décourage pas, bien au contraire : elle me rassure, me réconforte, me réjouit : tant que je peux lire des livres et me tenir debout dans une cuisine, ma vie ne manquera pas d’idées neuves, ni de découvertes, ni de projets.
Rien que cette semaine, j’ai reçu deux messages de lecteurs me proposant de partager leur savoir et leurs recettes s’il me prenait l’envie d’étudier la cuisine de leur pays natal (l’Argentine et la Turquie, rien de moins) et un exemplaire du livre de cuisine le plus rafraîchissant dans lequel il m’ait été donné de plonger ces derniers temps, Moro East, et dont pratiquement toutes les pages portent à présent un post-it sur le revers de leur pardessus.
Les meilleures muhammaras font appel à la mélasse de grenade : l’acidulé de cet épais sirop sert de détonateur au sucré des poivrons et à la discrète amertume des noix.
Autre exemple de l’infini foisonnement des idées comestibles : cette muhammara. Je ne me souviens plus au détour de quel chemin — sur quel site ? dans quel livre ? — je l’ai croisée, mais cette préparation orientale, sorte de caviar de poivrons grillés mixés avec des noix, m’a tout de suite séduite. Je n’avais jamais rien goûté de semblable, mais mes papilles mentales ne se sentaient plus de joie.
Mon enthousiasme s’explique en partie par le fait que les meilleures muhammaras font appel à la mélasse de grenade*, ingrédient chéri de la cuisine libanaise devenu très tendance sous nos latitudes. Ici, l’acidulé de cet épais sirop sert de détonateur au sucré des poivrons et à la discrète amertume des noix.
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