Ce billet fait partie d’une série de portraits-interviews sur le thème de la cuisine des vacances.
Flo Makanai est l’auteur du blog Makanai, qui fait particulièrement honneur à sa devise : « Bio, Bon, Simple ». J’adore son approche naturelle, exigeante mais réaliste de la cuisine, et mon histoire d’amour avec le levain naturel n’est pas la moindre des choses que je lui dois. Florence a récemment publié l’excellent livre Les intolérances alimentaires : Cuisiner gourmand autrement dont je vous ai déjà parlé.
Elle nous parle des galettes de sarrasin que l’on cuit dans le jardin, de la cuisine de sa grand-mère, et du mélange de farines qu’elle emporte dans sa valise.
Où pars-tu en vacances cet été, et auras-tu l’occasion de cuisiner ?
Je pars très peu cet été, pour plusieurs raisons dont deux jeunes Labradors qui dévorent tout ce qu’elles rencontrent (enfin, presque, aucun humain n’est -encore- à inscrire à leur palmarès, mais gare à tout le reste!), prennent beaucoup de place et rendent les locations d’été compliquées (ou hors de prix!).
Ceci dit, je vais tout de même aller passer quelques jours chez ma soeur aînée, en Bretagne, au sud de Quimper, c’est un must incontournable de chaque année, j’adore.
Côté cuisine, ma soeur est aussi gourmande que moi et nous sommes sur la même longueur d’ondes quand nous cuisinons ensemble ou l’une pour l’autre. Nous préparerons pour chaque repas, comme d’habitude, des légumes frais de son potager ou des maraîchers locaux, des desserts simples comme un clafoutis aux fruits de son jardin ou une salade de fruits fleurie, nous ferons, forcément, des galettes de sarrasin, que l’on fera cuire dans le jardin, sur la billig électrique. Et puis un grand plat de langoustines fraîchement pêchées. Des plats simples, comme nous les aimons.
Le tout accompagné de pain maison, car je lui ai donné un peu de levain il y a quelques années et elle est devenue une adepte de ma formule 1.2.3. J’espère qu’elle me fera ses baguettes fourrées, à moins que je ne nous prépare une brioche rapide ? On verra.
Emportes-tu des ustensiles ou des ingrédients particuliers quand tu pars en vacances ? Si oui, lesquels ? Si non, qu’est-ce que tu regrettes immanquablement de ne pas avoir emporté ?
Depuis que mes filles ont été diagnostiquées intolérantes à divers aliments, je voyage toujours avec une grande boîte de mon mélange de farines sans gluten, quelques litres de notre lait végétal préféré (bien plus économique que ce que l’on pourrait trouver en vacances), au moins une bouteille d’huile d’olive vierge assez douce et fine pour servir en pâtisserie et 2 ou 3 bocaux de purée de pommes sans sucre (c’est avec elle que je remplace les oeufs, le plus souvent, même pour un gâteau au chocolat !).
Pour un séjour longue durée, comme l’an dernier en Haute-Savoie, j’emporte carrément ma machine à lait végétal électrique et 12 empreintes pour faire (ou faire faire par mes filles les jours de pluie!) des muffins, c’est hyper simple et ça plait toujours.
Jusqu’ici, je n’ai jamais regretté de ne pas avoir emporté un ustensile ou un ingrédient, mais ce qui me manque le plus est mon cuit-vapeur en inox : je m’en sers énormément en semaine, et c’est vraiment casse-pieds de faire sans.
Quel est ton meilleur souvenir de cuisine des vacances ?
Mon meilleur souvenir ne m’implique pas en tant que cuisinière mais en tant que petite-fille, fascinée par la façon dont ma grand-mère maternelle cuisinait. Elle était une cuisinière exceptionnelle, vraiment. Non seulement elle savait choisir ses ingrédients à la perfection (les fromages frais cendrés et la faisselle de chèvre ici, le lapin dans telle ferme, l’agneau chez tel boucher, le pain là-bas, les fruits en grande partie dans son jardin etc., tandis que mon grand-père choisissait les desserts et la galette de pommes de terre), mais elle savait ensuite les associer pour qu’ils se marient parfaitement, et chacun de ses plats, même les plus simples, avait de l’élégance, de la finesse, sonnait juste.
Je n’aimais pas tout (les herbes fraîches à foison dans ses carottes râpées, pouah) mais tout m’intriguait et je sais que j’ai appris énormément rien qu’en l’observant et en l’écoutant. Elle ne me faisait pas participer, ou alors je n’en ai pas le souvenir, mais ces moments de cuisine pendant les nombreuses vacances que j’ai passées avec elle dans l’Indre, enfant, sont plus que précieux pour moi. Ils me reviennent bien souvent à l’esprit quand je cuisine avec mes enfants à mes côtés, ou même tout simplement quand je vais couper de l’estragon dans mon jardin, choisir des haricots verts chez le maraîcher, quand je nettoie un poisson etc.
Et le pire souvenir ?
Il est tout récent : il date de l’été dernier. Mon mari n’était pas vraiment de repos car lui avaient été confiés (avec son accord!) des travaux non négligeables dans le châlet que nous avions loué à l’une de mes tantes, en Haute-Savoie. Aussi, pendant 3 semaines, j’ai été en charge de tous les repas pour 5 à 7 personnes, selon la configuration familiale. Pendant ce laps de temps, j’étais supposée me reposer, n’est-ce pas, donc j’avais prévu de faire des repas simplissimes, sans planification spécifique. Sauf que le frigo est tombé en panne 3 jours après notre arrivée donc impossible de stocker un peu puis de piocher au fil des jours : il m’a fallu faire les courses de frais tous les 2 jours environ, une corvée pour moi qui déteste faire les courses trop souvent…
Quant à la cuisine, elle était très étroite si bien qu’à chaque fois que je faisais cuire quelque chose, la totalité de la cuisine devait ensuite être passée à l’éponge (j’exagère à peine)… Et puis la hotte ne fonctionnait pas, le four était minimaliste, les enfants ont été difficiles, le temps médiocre…
Pour couronner le tout, le lendemain de notre arrivée, nous avons reçu les résultats d’analyse sanguine de ma deuxième fille, pour laquelle nous soupçonnions des intolérances alimentaires et l’on a eu l’impression que le ciel nous tombait sur la tête tant la liste des aliments à exclure était longue… Ca a été très dur, la cuisine, cet été-là, j’ai failli rentrer chez moi avec les enfants sous le bras au beau milieu du séjour…
As-tu une astuce ou une recette fétiche qui te facilitent la cuisine en vacances ?
Ma recette de gâteau à la compote, déclinable en muffins, hyper rapide et simple, et celle de mon gratin de pâtes aux légumes de saison, 100% végétal, que mes enfants comme mon mari dévorent à pleines dents.
En vacances comme tout le reste de l’année, pas de prise de tête, du local, de saison, principalement végétal, avec des assaisonnement simplissimes de type excellente huile d’olive, fleur de sel et poivre fraîchement moulu. Il est essentiel de bien se nourrir, mais l’essentiel de la vie, et en particulier des vacances, est ailleurs que dans l’assiette, non?
Merci Clotilde pour ces questions et excellentes vacances (ou été, en tout cas) à tous tes lecteurs!
Photo: Flo Makanai.