J’ai eu il y a quelques semaines l’opportunité de visiter le site où sont fabriquées les cuisinières La Cornue, « la » marque française de pianos de luxe fabriqués à la main et sur mesure, qui fête cette année les 110 ans de son fameux four-voûte, inventé en 1908.
J’ai toujours adoré les visites d’atelier, et celle-ci était à la hauteur de mes attentes. Les pianos La Cornue me font rêver depuis longtemps, et j’étais heureuse de constater que la perception que j’en avais — celle d’une marque d’artisanat de luxe — se traduisait effectivement dans l’exigence des choix qui sont faits à chaque étape de fabrication.
Je vous propose donc de me suivre aujourd’hui pour passer vous aussi en coulisses à travers ces quelques images. Elles ont toutes été prises à Saint-Ouen l’Aumône, dans le Val d’Oise, qui est le site unique de fabrication depuis les années 70. Seul l’émaillage, qui nécessite des fours particuliers, est réalisé chez un partenaire à Strasbourg.
Chaque piano est fait à la commande, pour un client particulier, et le bon de commande suit le piano au fur et à mesure de sa fabrication, de telle sorte que chaque compagnon sait pour qui il travaille, et où dans le monde partira le piano une fois fini. C’est d’ailleurs le même artisan qui s’occupe du montage de chaque cuisinière du début à la fin : ça donne tout son sens au métier, et permet aussi une plus grande qualité dans la réalisation.
Tout part des plaques de métal épais dont est fait le piano, en fonction du choix du client : inox ou cuivre, c’est le matériau dont sera fait la structure de la cuisinière, mais aussi chaque vis, chaque soudure.
Cette machine est une poinçonneuse, qui permet de découper les différentes pièces constituant la cuisinière.
Les pièces découpées.
On voit ici « en négatif » les pièces qui ont été découpées.
Cette machine est une plieuse. L’usage des machines a pour but de réduire la pénibilité du travail des artisans, mais pas de remplacer leur savoir-faire.
Ici, l’artisan insère les pièces à plier et règle la pression selon le résultat qu’il veut obtenir.
L’armature du piano commence à se dessiner.
Le logo La Cornue est « poinçonné » dans le métal.
L’entreprise est dans une démarche de féminisation de son équipe de production. On voit ici Sarah, qui est d’ailleurs la meilleure soudeuse de l’équipe.
Chaque soudeur a son propre poste de travail délimité par des rideaux, pour pouvoir travailler sans se gêner mutuellement. La qualité de la soudure est primordiale pour que l’émaillage soit impeccable.
Les cuisinières sont en inox ou en cuivre émaillé, et chaque client peut choisir la couleur de l’émail. Les Français vont généralement vers des teintes neutres ; les étrangers osent plus souvent la couleur !
Les finitions pourront être en nickel, en chrome, en cuivre… et cet échantillon permet d’imaginer le rendu.
Ces plaquettes « nuancier » sont expédiées dans toutes les boutiques et chez tous les revendeurs La Cornue dans le monde.
Lorsque les pièces reviennent de l’émaillage, elles sont inspectées pour contrôler la couleur par rapport à l’échantillon, et la conformité de toutes les pièces entre elles pour que la cuisinière ait une couleur parfaitement uniforme.
On voit ici les finitions en métal qui seront fixées sur le piano une fois les pièces assemblées.
Le piano est monté « nu » avec tous les éléments techniques : brûleur à gaz ou plaque induction, feu mijoteur, et bien sûr le four-voûte (gaz ou électricité) qui est l’exclusivité brevetée de La Cornue et qui assure une très bonne circulation de la chaleur.
Le piano « nu » est alors testé (alimentation électricité et gaz) pour s’assurer que tout fonctionne parfaitement.
Il est ensuite monté avec les pièces émaillées et les finitions en métal.
L’insigne La Cornue sera personnalisé avec une mention gravée en fonction du souhait du client.
C’est beau en gris aussi !
La Cornue réalise aussi des projets de cuisine entières qui incluent le plan de travail, les éléments de rangement, etc. Dans ce cas, ils sont d’abord montés en totalité à l’atelier, puis démontés, emballés, envoyés, remontés et installés chez le client.
Le four-voûte dans ses toutes premières incarnations, il y a plus d’un siècle !
Et vous ?
Ça vous fait rêver un piano La Cornue ?