Les supermarchés parisiens ne donnent plus de sacs en plastique gratuits depuis l’année dernière : soit vous apportez votre propre sac, soit vous achetez un grand cabas réutilisable, soit vous achetez un petit sac en plastique si vraiment c’est vraiment ça que vous voulez vraiment.
Contrairement à ce qui est écrit sur leur site et qui n’engage que leur service marketing, les cabas qui sont vendus aux caisses de mon supermarché sont laids. Je reconnais néanmoins qu’ils sont solides et qu’ils ont une grande contenance, ce qui les rend bien pratiques quand on a beaucoup de choses à acheter ou, d’une façon générale, beaucoup de choses à transporter, comme par exemple quand il faut descendre des vieux trucs à la cave.
Mais pour le reste de mes courses, lorsque je vais chez les commerçants de mon quartier, ou pour les achats impromptus que je fais ici ou là, je garde dans mon sac à main un petit cabas escamotable.
En réalité, j’en ai deux. Le premier est un sac chocolat de chez Monoprix, vendu avec un petit pochon à scratch dans lequel on le range, soigneusement plié ou en bouchon, c’est selon. Le second est un sac flip & tumble bleu azur créé par deux jeunes femmes fraîchement diplomées d’une formation en design à l’université de Stanford en Californie, oui madame. Celui-là est un peu plus futé, puisqu’il se roule en boule et s’emballe dans la poche intérieure prévue à cet effet, ce qui n’est pas sans me rappeler mes années k-way.
Tous deux remplissent parfaitement leur fonction : ils sont légers, contiennent plus qu’ils n’en ont l’air, et sont confortables à porter sur l’épaule. Et je dois bien avouer que je ressens toujours une grande satisfaction lorsque je peux annoncer d’une voix claire à la caisse d’un magasin, « Je n’ai pas besoin de sac, je vous remercie ! » en faisant apparaître mon cabas d’un geste de prestidigitateur.
Et comme un peu d’éco-prosélytisme ne peut pas faire de mal, j’ajoute parfois avec un sourire, « J’essaie de sauver la planète. » Je me plais à penser que les autres clients, rongés de culpabilité et les doigts saucissonnés par cinq sacs en plastique, se promettent alors tout bas que eux aussi se muniront d’un cabas réutilisable la prochaine fois.
(Il est vraisemblable que personne ne fait réellement attention, mais j’aime projeter des pensées dans la tête des gens, et je vous saurai gré de ne pas me gâcher le plaisir.)
J’ai un tout autre équipement pour aller au marché, puisque mes achats y sont trop volumineux pour tenir dans ces deux petits cabas, et que j’ai besoin de paniers qui puissent tenir debout à mes pieds sans déverser leur contenu sur le trottoir pendant que je choisis ma salade ou que je tente de faire l’appoint.
Je me rends donc au marché accompagnée de deux paniers. Le premier, qui vient de Trader Joe’s, une sorte de discounter mythique aux Etats-Unis, est tout en hauteur, ce qui lui permet de se tenir au garde-à-vous dans le panier de mon vélo. Le second est une grande chose fleurie que j’accroche à la poignée gauche de mon guidon, ce qui me force à pédaler du bout du bout du pied gauche, afin d’éviter que mon genou n’écrase ma barquette de fraises bio à chaque tour de pédale. J’envisage d’acheter une petite remorque pour mon vélo, voire même un sidecar.
Un autre de mes écolo-gestes me vient d’une écolo-vieille dame que j’ai observée un matin au marché : je garde les sachets en papier dans lesquels on vous vend les fruits et légumes, et je les rapporte pour les réutiliser semaine après semaine, jusqu’à ce qu’à la fin ils cèdent et doivent être remplacés. (L’idée de les réparer avec du scotch m’a traversé l’esprit, mais je crois qu’à ce stade il vaut mieux simplement les recycler.)
Je fais de même avec les boîtes à oeufs, et il m’arrive de marquer des points auprès de la femme de mon boucher — c’est à elle que j’achète mes oeufs au marché — en rapportant plus de boîtes que ce dont j’ai besoin, et qu’elle peut ensuite donner à des clients moins bons élèves. (Une lectrice vient de noter sur le blog en anglais qu’en Allemagne, il est interdit de réutiliser les boîtes à oeufs non lavable, à cause du contact avec les coquilles et des risques de prolifération bactérienne qui en découlent. Ce n’est donc peut-être pas une si bonne idée que ça.)
Finalement, les seuls endroits où j’ai encore besoin d’un sac en plastique, c’est chez le boucher et chez le poissonnier, dont les emballages risquent de fuir en répandant leurs sucs dans mon sac ou mon frigo et ça, évidemment, je n’y tiens pas. Et j’avoue que, lorsque j’achète des chocolats ou des pâtisseries dans des boutiques un peu luxueuses, il m’arrive de céder à la tentation et d’accepter le joli sac offert pour la moindre tablette.
Et vous ? Quoi de neuf sur le front du sac en plastique là où vous êtes, et quelles sont vos stratégies vertes en matière de courses ?