Granola salé

Le Silencio, c’est un club semi-privé qui a ouvert il y a un peu plus d’un an sous le parrainage artistique de David Lynch. L’endroit est construit profondément en sous-sol et l’ambiance est assez étrange, avec un éclairage tamisé et un décor bien lynchesque tout en miroirs fumés et en or vieilli*.

L’accès est réservé aux membres jusqu’à minuit, moment où le lieu se transforme en bar-boîte plus classique, et pendant cette première partie de soirée, ils peuvent visionner des films dans la mini salle de cinéma, assister à des concerts, ou simplement boire des cocktails au bar. Et tous les samedis soirs, de 20h à 22h, un invité du monde de la gastronomie est convié pour une rencontre-dégustation.

Il y a deux semaines, l’invitée c’était moi (par contre, le lampadaire, non) et j’avais choisi pour thème les superfoods : l’idée était de proposer une dégustation en forme d’exercice de style où un maximum d’ingrédients seraient des aliments particulièrement bons pour la santé, offrant une large palette de nutriments et de super-pouvoirs pour lutter contre les maladies.

C’est le genre de projet dans lequel je me lance avec autant d’excitation que de trépidation, et j’ai préparé tout ce que j’ai pu en avance, en établissant tout un tas de petites listes pour me tranquilliser. Et le jour J, avec mon amie Mary** en renfort, j’ai passé l’après-midi dans les cuisines du Silencio.

Notre dégustation s’ouvrait sur des chips de kale, puisque cet insaisissable légume est depuis peu disponible à Paris et que Kristen, la fondatrice du Kale Project, avait gentiment accepté de m’en procurer quelques bottes des variétés « frisée » et « dinosaure ».

Ensuite, une écrasée de patate douce — des patates douces bio cultivées en France (oui, on en trouve maintenant !) rôties au four, écrasées avec la peau et relevées de gingembre frais et de jus de citron vert — saupoudrée de granola salé préparé avec des flocons de céréales, des graines de tournesol et des graines de chanvre (rapportées du Canada).

Pour suivre, des pizzette sur une pâte à pizza qu’on ne pétrit pas à base de farine de petit épeautre, garnies d’un peu de ricotta, de fines tranches de brocoli, et d’un peu de pesto de graines de courge. Et pour le dessert, des petites bouchées de gâteau chocolat et sarrasin.

L’événement s’est très bien passé, et j’ai passé un moment fort agréable à faire des allers-retours de la cuisine au bar pour discuter avec les uns et les autres de kale, de superfoods, et de ce qu’on en fait.

En souvenir de cette belle soirée, je vous livre la recette du granola salé qui accompagnait mes patates douces. C’est une adaptation de celle-ci, que j’ai modifiée comme suit : j’ai utilisé un mélange de flocons de céréales, ajouté des graines de chanvre, utilisé de la levure maltée à la place du parmesan, et ajouté du sirop d’orge pour que ça caramélise au four (sans toutefois donner un goût sucré). Et je l’ai assaisonné avec le mélange d’épices cajun un peu pimenté qui était inclus dans la box Gastronomiz que j’ai testée pour un article que je prépare sur les box culinaires.

Cette recette donne un granola bien croustillant qui fait des étincelles à l’apéro (difficile de s’arrêter), qui peut garnir divers plats de légumes en ajoutant un chouette contraste de textures, et qui est particulièrement bienvenu sur une salade de carottes et betteraves râpées.

Et vous, le granola salé, avez-vous déjà goûté ou pratiqué ?

{Pour plus d’idées autour du granola, je vous invite à consulter ma formule de base et mon billet sur le granola cru au sarrasin.}

* Vous en saurez plus sur la déco du Silencio en lisant cette interview avec le designer Raphaël Navot.

** Mary est styliste culinaire et c’est un plaisir de travailler avec elle. Pensez à elle pour vos projets !

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Dessine-moi un frigo : Clea

Frigo de Clea
Illustration d’Olivier Valentin. Cliquez pour agrandir.

Pour ce nouveau billet de notre série Dessine-moi un frigo (tous les détails ici), Alexia a parlé à Claire Chapoutot, auteur culinaire.

Claire Chapoutot est la fameuse Cléa de Clea Cuisine, un blog né en 2005 dans lequel elle nous régale de ses recettes essentiellement végétariennes (Claire se définit comme étant flexitarienne).

Elle vient de publier deux nouveaux livres aux éditions La Plage : Recevoir en bio et Solo et bio, et le magazine ELLE a cité son blog comme l’un de ses préférés dans le domaine de la cuisine (n°3482 du 21 septembre 2012).

Sa recette de pain d’épice suffit à elle seule à me réconcilier avec ce cruel début d’automne.

AC : Quels sont les incontournables de votre frigidaire ?

CC : Chaque étagère est dédiée à une catégorie de produits : tout en haut, je range les yaourts que je prépare dans ma yaourtière. Au lait de vache pour ma fille, au lait de soja vanille pour nous. A côté, on a des confitures — une production maison de ma maman !

Sur l’étagère du dessous, j’ai toutes sortes de condiments : moutardes, purée de prune Umeboshi, artichauts marinés, et autres. Ensuite on trouve les produits « frais ». En ce moment du jambon, du tofu, et des ravioles. J’ai aussi une grosse boîte de type Tupperware dans laquelle on range les fromages, et à côté, un bol avec des œufs dedans. Je trouve qu’ils se conservent plus longtemps au frigo.

Dans le bac à légumes, je mets les légumes qui ne supportent pas de rester à l’air libre trop longtemps. J’y range aussi le gingembre frais et les paquets de pruneaux une fois ouverts pour qu’ils restent bien moelleux.

Ensuite… la porte. Là aussi, tout y est très bien rangé ! J’y conserve les condiments exotiques, du genre pâtes pour tandoori, pour curry, wasabi, purée de gingembre au confit de citron de la marque Le Voyage de Mamabé, du concentré de tomate, des petites bouteilles de jus de citron vert et de citron jaune (que j’utilise quand une recette ne demande qu’un peu de citron), des bouteilles de lait de vache et de laits végétaux et, quand on en a, du jus de fruit.

J’y range aussi les vinaigres un peu fragiles, comme celui à la grenade, et les bouillons-cube que je trouve moins friables quand ils sont au frais. Ah, j’oubliais : j’y ai aussi mon thé matcha, de l’agar-agar et des farines bios « vivantes » du genre farine de châtaigne.

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Le conte de l’oignon

An Everlasting Meal

C’est rare qu’un livre me charme et me captive autant que celui de Tamar Adler, An Everlasting Meal (un repas sans fin). Dans cet essai sur « l’économie et la grâce » en cuisine, elle parle de comment faire un usage ingénieux des ingrédients que l’on achète et comment donner une nouvelle vie aux restes et aux petits riens — une approche qui me séduit hautement parce que c’est exactement celle à laquelle j’aspire.

L’élégance de sa prose, sa sagesse sans âge et ses mille conseils forment un livre qui se lit déjà comme un classique, et qu’on a envie de savourer lentement, en s’arrêtant régulièrement pour se graver en mémoire* telle ou telle idée qui brille comme une pépite.

J’ai demandé l’autorisation à l’éditeur de partager avec vous l’un des nombreux passages qui m’ont ravie. Celui-ci, traduit par mes soins, se trouve à la fin du chapitre treize, « Comment faire fortune », qui traite des légumes dont on fait peu de cas :

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Que manger sur une île déserte ? (Les résultats du concours.)

Seychelles house

Mille mercis à ceux d’entre vous qui ont participé au concours Que manger sur une île déserte ?, je me suis délectée de vos réponses !

Ça a été très difficile de n’en choisir que trois, mais comme il a bien fallu, j’ai retenu les suggestions suivantes, qui m’ont ravie par leur poésie, et leur capacité à me mettre en appétit tout en me faisant voyager. Leurs auteurs recevront chacun un livre Desert Island Dishes et un coffret d’assaisonnement Maldon.

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Carrés au citron vegan

Le tofu soyeux a toujours été une énigme pour moi.

Le tofu ferme, je sais à peu près quoi en faire — en général, je le coupe en dés, je le fais sauter jusqu’à ce qu’il soit doré et croustillant, et je le sers sur des légumes rôtis ou en purée.

Mais le tofu soyeux, avec sa texture caillée étrange et son petit lait qui se forme au fond du pot (est-ce que ça fait partie du tofu ? faut-il s’en servir ? ne pas s’en servir ?), m’a toujours paru mystérieux. Je ne compte plus les fois où j’en ai acheté un paquet et finalement jeté la moitié, la mort dans l’âme, faute de savoir quoi en faire.

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que, dans le numéro de septembre du magazine Whole Living, j’ai découpé non pas une, mais deux recettes bigrement tentantes faisant appel au tofu soyeux : des betteraves et du kale avec une sauce crémeuse au tofu, et des carrés au citron, noix de coco et tofu.

C’est un délicieux dessert à manger en trois bouchées : la pâte juste croustillante comme il faut, la couche citronnée bien fondante, le tout à la fois doux et acidulé.

Je garde la première sous le coude pour quand j’aurai mis la main sur un bouquet de kale parisien*, que j’ai l’intention de commander chez Bob’s Juice Bar très bientôt. Mais la deuxième, je l’ai testée immédiatement et servie à des amis — dont la marraine de mon fils — qui étaient venus déjeuner par un beau dimanche ensoleillé.

C’était très facile à faire : un fond de pâte à l’huile de coco qu’on presse dans le fond du moule et qu’on fait cuire à blanc, et une garniture au citron qu’on prépare en mixant du tofu soyeux avec du sucre, du jus de citron** et un tout petit peu de farine.

Une fois refroidi et coupé en carrés — j’en ai fait seize là où la recette en donnait douze — c’est un délicieux dessert à manger en trois bouchées : la pâte juste croustillante comme il faut, la couche citronnée bien fondante, le tout à la fois doux et acidulé.

Je suis doublement contente de cette recette, parce que la pâte est particulièrement bonne et pourra me resservir pour toutes sortes de tartes et de carrés aux fruits. Avec le reste du paquet de tofu, j’ai fait un gâteau au yaourt sans produits laitiers (bel oxymore) en remplaçant le yaourt par le tofu, et sans que personne ne s’aperçoive de quoi que ce soit.

Et vous, le tofu soyeux, vous en faites quoi ? Des idées ou des recettes à partager ?

* Pendant longtemps, le kale a été un légume des plus insaisissables, mais grâce aux efforts de quelques activistes, il est en passe de devenir plus facile à trouver.

** En fait, j’ai utilisé du jus de yuzu parce que mon amie Chika-san m’en a rapporté une petite bouteille du Japon.

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