Oignons rôtis

Il y a peu de tâches en cuisine qui m’empoisonnent plus que de peler les oignons. Cette peau parcheminée qui refuse de se retirer proprement, ces petits débris qui se coincent sous les ongles et collent à la planche à découper, sans parler des couches extérieures mi-peau mi-chair (j’en fais quoi de celles-là ?) — tout ça me contrarie hautement.

Pourtant j’adore les oignons, leur douceur autant que leur force, donc je prends mon mal en patience et j’essaie de voir chaque oignon pelé comme une opportunité d’améliorer ma technique, dans l’espoir qu’un jour j’arrive à apprécier cette tâche ingrate.

Et pour souffler un peu, quand j’ai envie d’oignons tendres et caramélisés sans me fatiguer, il y a les oignons rôtis tels que présentés dans What Katie Ate (paru en français sous le titre Quand Katie cuisine) de Katie Quinn Davies, photographe, styliste culinaire, et auteur du blog du même nom.

L’idée est toute simple et je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt, mais je remercie Katie de me l’avoir soufflée. Il suffit de couper des oignons en deux — avec la peau ! oui ! — les disposer sur une plaque de four, les arroser d’huile d’olive, les saupoudrer de sel, et les mettre au four. On obtient alors des oignons merveilleusement tendres, et brun doré aux entournures.

On peut les servir avec ou sans la peau, comme on veut. Quand j’ai essayé cette recette avec des oignons si petits que l’idée de les peler me fatiguait d’avance, je vous avoue que j’ai simplement apporté la plaque à table et qu’on s’est servis directement dedans, en cueillant les mini-bouchées de chair sucrée du bout de la fourchette.

Katie dispose des branches de thym sur les oignons avant de les mettre au four, mais je n’ai pas suivi son exemple parce qu’il me semblait que ça risquait de brûler. Si vous voulez en mettre, vous pouvez peut-être l’ajouter pour les dix dernières minutes de cuisson.

Oignons rôtis

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Le Meilleur de 2012

Bonne année ! Que 2013 vous apporte des repas inoubliables, des fous rires inextinguibles, des amitiés inédites, et des aventures inénarrables.

Avant de retirer le film de protection de cette année flambant neuve, j’aimerais prendre un moment pour repenser aux plus belles choses que 2012 a apportées. En ce qui me concerne, c’est assez facile, les deux événements les plus heureux et les plus marquants auront été (1) la naissance de mon petit garçon au printemps — Milan a maintenant sept mois et demi et c’est un rayon de soleil — et (2) le bouclage du manuscrit de mon livre de recettes autour des légumes, qui sortira aux Etats-Unis mi-2013 sous le titre The French Market Cookbook.

Sur Chocolate & Zucchini, après une petite pause post-bébé, j’ai été ravie de revenir avec deux nouvelles séries de billets-interviews : Dessine-moi un frigo (en collaboration avec mon amie Alexia Colson-Duparchy) se propose de décortiquer les habitudes réfrigérateuresques de nos invités, tandis que la série des Parents qui cuisinent examine comment la vie culinaire change une fois qu’on a eu des enfants. Sur la version anglaise du blog, j’ai aussi repris ma série d’idiomes comestibles avec une nouveauté : elles sont maintenant illustrés par les superbes aquarelles de Mélina Baumert.

À part ça, voici quelques autres morceaux choisis de mon année — et si vous avez envie de nous faire part des vôtres, ce serait un plaisir de les découvrir !

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Truffes mochi

Colins Kawai est directeur marketing des éditions University of Hawaii Press, mais aussi artisan chocolatier et fondateur de Choco Le’a (« plaisirs chocolatés »), une petite chocolaterie basée à Hawaii qu’il a créée pour lever des fonds au profit de diverses organisations caritatives à travers le monde.

J’ai rencontré Colins et sa femme Joan lors de leur passage à Paris en novembre : nous avions échangé quelques emails, et Colins m’avait parlé de son entreprise, qui propose essentiellement un service de chocolatier traiteur pour des mariages et autres réceptions, et des truffes qu’il fabrique pour ces événements, qui sont garnies d’ingrédients exotiques comme le lilikoi (fruit de la passion), le haupia (crème de coco), ou la liqueur de litchi.

Nous avons convenu de nous retrouver au Salon du Chocolat, devant le stand d’Henri Le Roux. Nous avons bavardé un petit moment, et Colins et Joan m’ont remis plusieurs boîtes de leurs truffes, qu’ils m’avaient apportées tout spécialement de Hawaii, ainsi que quelques autres petits cadeaux, dont un adorable bavoir à motif onigiri pour Milan.

Maxence et moi avons beaucoup apprécié les chocolats — ils n’ont pas fait long feu — et j’ai été particulièrement enthousiasmée par les truffes mochi, disponibles en quatre parfums : nature, fraise, melon vert (mon préféré) et orange.

Je suis une grande amatrice de mochi sous toutes ses formes — voir mes billets sur le daifuku mochi à la fraise et le warabi mochi — mais c’était la première fois que j’étais témoin de la rencontre du mochi et du chocolat. J’ai fait quelques recherches depuis, et si l’on trouve beaucoup de références à des truffes au chocolat recouvertes de mochi, ce qui doit être tout aussi délicieux, je n’ai guère trouvé d’autres truffes garnies de mochi.

Curieuse d’en savoir plus sur ce nouvel astre de ma galaxie chocolat, j’ai posé quelques questions à Colins. (Entretien mené en anglais et traduit par mes soins.)

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Les Parents qui cuisinent : Amanda Hesser et Merrill Stubbs

Amanda and Addie
Amanda et Addie, photographiées par Sarah Shatz.

Les Parents qui cuisinent est une série d’entretiens dans lesquels mes invités me parlent de l’évolution de leur cuisine après l’arrivée de leur(s) enfant(s). S’il y a des gens que vous aimeriez voir dans ces colonnes — des pères en particulier — n’hésitez pas à me faire part de vos suggestions !

J’admire depuis longtemps les Américaines Amanda Hesser et Merrill Stubbs pour avoir créé et développé le site Food52 avec talent. A l’origine, il y a trois ans, le projet consistait à crowd-sourcer l’écriture d’un livre de cuisine, mais elles ont enrichi le site au fil du temps avec des fonctionnalités et des contenus vraiment bien trouvés, et ont su fidéliser une communauté très active de cuisiniers amateurs.

Le premier livre de cuisine Food52 est paru l’année dernière, et le deuxième volume vient de sortir.

Amanda et Merrill ont toutes les deux des enfants, et je suis ravie d’inaugurer avec elles ma série de billets sur Les Parents qui cuisinent. (Entretien mené en anglais et traduit par mes soins.)

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos enfants ? Noms, âges et tempéraments ?

M : Notre fille Clara a presque onze mois. Elle a sept dents et semble déterminée à marcher bientôt. On pense qu’elle a appris son premier mot (hi), mais c’est peut-être un son qu’elle fait au hasard. Clara est un bébé de bonne composition et très sociable, mais dans les rares moments où elle est mécontente ou fatiguée, elle nous le fait savoir !

A : Nous avons des jumeaux, Walker et Addie, qui ont six ans. Ils sont en train de perdre leurs dents de lait, ce qui les remplit d’excitation. Walker est méthodique, compétitif et câlin. Addie est sociable, rêveuse, et bon public.

Clara
Clara, photographiée par James Ransom.

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Banana bread vegan à la noix de coco

Surprise surprise, il s’avère qu’avoir un bébé interfère légèrement avec les ambitions culinaires qu’on peut avoir.

Le soir en semaine, le temps que je consacrais dans ma vie d’avant à la préparation du dîner tourne maintenant autour de mon fils — les jeux, le repas, le pyjama, les câlins, les chansons, le sérum phy — et les quelques moments que j’arrive à passer en cuisine, je les investis dans des recettes rapides qui demandent le strict minimum de préparation.

Alors j’avoue que nous mangeons beaucoup de légumes racine rôtis avec une sauce au tahini : dix minutes de travail actif pendant que le petit mordille le presse-citron à plat ventre sur le parquet, quarante-cinq minutes au four pendant que je déroule le scénario sus-décrit.

C’est une merveille d’un moelleux rare, à faire avec des ingrédients que vous avez sans doute sous la main, y compris les bananes trop mûres que vous accumulez peut-être vous aussi dans votre congélateur.

Je travaille d’ailleurs sur une série de billets qui s’appelle Les Parents qui cuisinent pour lesquels je demande à divers invités de me dire comment ils ont adapté leur cuisine après la naissance de leurs enfants. L’idée m’est venue parce que j’ai mille questions sur le sujet, et j’espère que ça vous intéressera aussi.

Quand mon petit garçon sera moins petit et aura plus de patience pour s’occuper tout seul le soir — mieux encore, quand il pourra m’aider ! — j’imagine que ce sera plus facile, mais en attendant je prends encore mes marques, et je recherche constamment des idées de repas qui se cuisinent pratiquement tout seuls.

Un banana bread à la noix de coco, ça ne compte pas vraiment comme un repas, mais cette recette de Jeffrey Alford et Naomi Duguid, que j’ai découverte sur le blog de mon amie Luisa après la naissance de son propre fils, se prépare presque toute seule.

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