Sauce magique

De temps en temps, je développe une sorte d’idée fixe pour une sauce ou un condiment qui rend tout plus savoureux.

J’ai traversé une phase sauce tahini assez intense, dont je ne suis pas vraiment sortie d’ailleurs, et aussi une phase oignon nouveau et gingembre, qui ont chacune laissé des traces marquantes dans mon répertoire.

Mais ma sauce fétiche du moment, que j’appelle ma sauce magique, c’est un mélange ultra simple d’huile de sésame, de jus de citron vert et de sauce de poisson. C’est une sauce qu’on émulsionne et qu’on ajoute à un plat — n’importe quel plat ! — juste avant de servir et qui lui donne une profondeur de saveur des plus gratifiantes.

L’inspiration est venue d’un plat de chou-fleur rôti servi froid que j’ai goûté début mai au Mary Celeste, un super petit bar du Haut Marais qui sert des fruits de mer et des petites assiettes fabuleuses cuisinées par le chef sino-canadien Haan Palcu-Chang.

Chou-fleur au Mary Celeste

L’affaire était servie dans une assiette creuse avec des noisettes torréfiées et de la coriandre fraîche, le tout arrosé d’un assaisonnement qui me faisait penser à celui du bo bun, cette salade de vermicelles vietnamienne que j’adore. Et comme tout ce que j’ai goûté au Mary Celeste, où le menu change quotidiennement, c’était proprement ébouriffant.

C’est avec ce plat en tête que j’ai préparé la première incarnation de ma sauce magique quelques jours plus tard. L’assaisonnement du bo bun, ou nuoc cham, est une sauce délayée faite à base de sauce de poisson et de jus de citron vert, de sucre, d’ail et de piment, mais j’ai choisi de faire quelque chose qui ressemble plus à une vinaigrette, en gardant simplement la sauce de poisson et le jus de citron vert, et en ajoutant de l’huile de sésame.

Je l’ai d’abord servie sur du chou-fleur rôti, mais depuis je l’ai essayée avec succès sur toutes sortes de légumes, sur du poisson vapeur, et c’est incroyablement bon sur des légumes qu’on aura fait revenir à la poêle avec un peu de boeuf haché et de la citronnelle. C’est le genre de sauce qui booste les saveurs instantanément, et je suis ravie de l’avoir à présent dans mon arsenal.

Selon mon humeur et le temps dont je dispose, j’ajoute parfois du beurre de cacahuète pour rendre la sauce plus crémeuse (une version qui marche particulièrement bien avec des courgettes sautées), ainsi que de la sauce pimentée et/ou de l’ail, mais le trio de base — huile de sésame, jus de citron vert, sauce de poisson — se suffit à lui-même.

Et vous, quelle est votre sauce magique du moment, et qu’est-ce que vous en faites ?

Chou-fleur rôti

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U Salognu : Un coin de soleil en Corse

Pendant nos récentes vacances en Corse, nous avons découvert U Salognu (« l’endroit ensoleillé » en Corse) grâce à l’outil de navigation que nous utilisons avec le plus de bonheur : une pancarte dressée sur le bas-côté.

« Cuisine corse traditionnelle », disait la pancarte quelque part sur la route qui mène de Cargèse à Piana. Nous n’avions pas encore déjeuné alors qu’on s’approchait dangereusement du milieu de l’après-midi, et nous nous sommes arrêtés le coeur plein d’espoir.

C’était une vieille bergerie en pierre, comme on en croise à l’abandon partout dans l’île, mais celle-ci avait été retapée et transformée en petit restaurant : six tables à l’intérieur, et le double à l’extérieur sur une terrasse surplombant une profonde vallée de verdure sauvage, avec une chute d’eau au loin.

A la porte, une autre pancarte annonçait : « Notre carte est élaborée à partir des produits des bergers de la région et de notre exploitation agricole. » Nous nous sommes regardés avec des étoiles dans les yeux.

U Salognu

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Les Parents qui cuisinent : Camille Labro

Camille, Cléo, Noé
Camille Labro avec Cléo, 6 ans, et Noé, 8 ans.

Camille Labro est journaliste culinaire (pour M le magazine du Monde) et cuisinière. Sur son blog, Le Ventre libre, elle raconte ses jubilations et tribulations gustatives, et explore toutes sortes de manières de manger mieux, en ville, aujourd’hui.

Camille est la mère de deux enfants, et je suis ravie de l’accueillir pour ma série d’interviews de Parents qui cuisinent. Lisez plutôt, ça fourmille de bonnes idées !

Peux-tu nous dire quelques mots sur tes enfants ? Leurs noms, leurs âges et leurs tempéraments ?

Noé, 8 ans, adore lire, manger, faire du vélo et du roller. Cléo, 6 ans, adore lire, manger, danser et dessiner. Ils sont tous deux très sociables, aventuriers en goût comme en expériences, toujours pleins de questions existentielles, et très jaloux des repas gastronomiques que je fais sans eux, dont ils dévorent les photos en me traitant de tous les noms.

Est-ce que l’arrivée de tes enfants a changé la façon dont tu cuisines ?

Pas vraiment, mais cela m’a structurée, et obligée à cuisiner plus régulièrement et réfléchir aux qualités nutritionnelles des repas. Je me suis fait une loi, depuis qu’ils mangent de tout, de faire des dîners équilibrés, qui comptent toujours une petite entrée (généralement un légume cru), un plat (protéine + glucide + légume), et un dessert très simple (laitage ou fruit).

Est-ce que tu te souviens ce que c’était que de cuisiner avec un nouveau-né, ou en tout cas un bébé très petit ? As-tu des astuces ou des conseils pour les jeunes parents qui traversent cette phase ?

Quand mes enfants étaient petits et que j’allaitais (je les ai allaités chacun pendant 9 mois), je ne travaillais pas ou très peu, j’avais donc pas mal de temps pour cuisiner. Je mettais le bébé dans son transat à côté de moi et je lui racontais ce que j’étais en train de préparer. En général, il m’écoutait avec beaucoup d’attention, et il aimait bien les mouvements, les bruits, les odeurs (c’était mieux qu’un mobile !). Et s’il s’impatientait, je lui donnais un bâton de carotte à sucer ou un croûton de pain à rogner…

Sinon pour les parents qui travaillent, l’astuce principale, je pense, c’est de préparer beaucoup de choses à l’avance. Prendre une journée par semaine, le dimanche par exemple, pour faire le marché puis cuisiner plein de plats qu’on congèle : plats en sauce, soupes, gratins…

Et puis, il y a des choses très simples à faire, comme mettre des petits steaks ou des filets de poisson au congélo, emballés individuellement (il n’y a plus qu’à sortir le nombre qu’on veut le matin, pour qu’ils soient décongelés le soir), préparer du pesto dans des bacs à glaçons (on compte un « glaçon » de pesto par personne pour une pasta), bien laver et sécher tous ses légumes, fruits, salades et les emballer au frigo pour qu’ils soient rapides à utiliser. Il faut un peu de logistique pour se décharger durant la semaine.

Quant aux dîners « sociaux », difficile de faire ça quand on est jeunes parents… Mais on peut toujours inviter ses amis… à venir faire le dîner ! J’ai pas mal fait ça quand j’étais débordée : tu aimes faire la cuisine? Viens manger chez moi, je m’occupe des courses et du couvert, tu cuisines pendant que je m’occupe du bébé. Ça peut être aussi à plusieurs, avec d’autres jeunes parents, et on se relaie aux fonctions. C’est en général très sympa, convivial et solidaire!

Camille Labro
Camille Labro, photographiée par son fils dans sa cuisine.

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Déodorant naturel fait maison (spécial voyage)

Déodorant naturel fait maison

C’est amusant de penser que l’une des recettes les plus populaires sur Chocolate & Zucchini n’est pas une recette de gâteau ni de salade, mais une recette de produit de beauté : il s’agit d’une formule simplissime pour un déodorant naturel DIY avec de l’huile de coco, du bicarbonate de sodium, et de la fécule.

J’utilise ce déodorant naturel fait maison depuis deux ans maintenant, et j’en suis tellement contente que j’en chante les louanges à la moindre occasion : j’ai récemment converti la vendeuse d’une boutique où je m’étais offert cette jolie robe.

J’ai un peu joué avec la formule depuis ce billet initial, et j’ai pensé qu’il était temps de vous en livrer la dernière version.

Mon déodorant naturel fait maison encore amélioré !

La première modification que j’ai faite a été d’ajouter quelques gouttes d’huile essentielle de palmarosa. Son parfum de rose est très agréable, et comme elle a des propriétés anti-bactériennes (entre autres*), elle renforce l’action du déodorant et permet de s’assurer que le produit lui-même ne devient pas un nid à bactéries. En France, on la trouve facilement en pharmacie ou en magasin bio, ou alors en ligne.

J’en suis tellement contente que j’en chante les louanges à qui veut bien m’écouter. J’ai récemment converti la vendeuse d’une boutique où je m’étais offert une robe.

La deuxième amélioration, je la dois à Didier, un lecteur plein de ressource qui a expliqué dans les commentaires qu’il avait adapté la formule en lui ajoutant un peu de cire d’abeille*, pour permettre au déodorant d’être plus stable face aux variations de températures. En effet, la recette de base est principalement composée d’huile de coco, qui est solide quand il fait frais, mais prend la texture du beurre puis de huile quand la température grimpe.

Un déodorant naturel fait maison à emporter en voyage

Ça n’a pas beaucoup d’importance quand on est chez soi : on peut soit garder le déodorant au réfrigérateur, soit se l’appliquer comme une crème. Mais quand on voyage, c’est plus embêtant. L’été dernier, nous étions au Pays Basque pendant la vague de chaleur, et mon déodorant s’est déphasé : je me suis retrouvée avec une couche d’huile de coco liquide sur le dessus, et une bouillie de fécule en-dessous. J’ai survécu, mais je me suis dit qu’il fallait que je trouve une formule plus travel-friendly.

Et je crois bien l’avoir trouvée : comme la cire d’abeille ne fond pas avant 63°C, elle permet au déodorant de rester pris même quand il fait très chaud (même si vous passez vos vacances à Furnace Creek Ranch dans la Vallée de la Mort), et l’empêche de se déphaser ou de fuire du récipient, ce qui vous permettra de l’utiliser où vous voulez quand vous voulez pendant tout l’été.

Et vous, vous faites vos propres cosmétiques ? Quelle est votre formule préférée ?

* J’utilise souvent les huiles essentielles pour me soigner, et je me réfère pour cela au livre de Danièle Festy, Ma Bible des huiles essentielles.

** Je me suis procuré la cire d’abeille en la commandant à l’apiculteur qui vend son miel au marché d’Anvers le vendredi après-midi.

Cire d'abeilles

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Favoris de mai

Grandmothers and their signature dishes
Photography by Gabriele Galimberti.

Quelques unes de mes trouvailles et lectures préférées du mois dernier :

~ Un site à la Tastespotting qui répertorie les recettes végéta(r/l)iennes.

~ Je suis intriguée par ces brownies au miso et aux amandes.

~ Une magnifique tourte aux épinards en forme de soleil.

~ Une série de photos de Gabriele Galimberti qui rend hommage aux grand-mères et à leurs spécialités.

~ Des roti prata façonnés et cuits chez Namnam à Copenhague.

~ Une nappe à pois à faire soi-même.

~ Comment on fabrique le thon en boîte bon marché.

~ My Life in Sourdough, une mini-série sur l’amour et la cuisine à NYC, réalisée par mon amie Marie.

~ La cuisine des gens, une série photographiée et éditée par Erik Klein Wolterink.

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