Il y a deux ans, j’ai reçu un email fort sympathique d’une Canadienne prénommée Delphine. Elle m’expliquait qu’elle et son ami français ont une ferme dans l’Aube, où ils produisent, entre autres choses, des baies de Saskatoon*. Delphine voulait savoir si je connaissais ce petit fruit nord-américain, et si j’avais envie d’y goûter.
Goûter un fruit nouveau, inconnu à mon bataillon ? Et comment !
Comme la récolte de la baie de Saskatoon s’étale sur une courte période à la fin du mois de juin (c’est pour ça qu’on les appelle aussi juneberries en anglais), la fenêtre d’opportunité pour m’en faire parvenir était étroite, et nous n’avons pas réussi cette fois-là, ni l’année suivante. Mais Delphine ne s’est pas découragée, et cette année fut la bonne : sa petite soeur, qui habite à Paris, a pu passer m’apporter quelques barquettes de ces jolies baies violet foncé.
Sur le plan gustatif, je placerais la baie de Saskatoon à mi-chemin entre la myrtille et la mûre : un peu moins sucrée et un peu plus farineuse, mais très parfumée, avec une note subtile d’amande.
Contrairement à ce que sa forme et ses noms d’usage laissent penser, le fruit de l’amelanchier alnifolia n’est pas une baie : botaniquement parlant, c’est un fruit à pépins, ce qui le rapproche d’avantage de la pomme ou de la poire. Il pousse en grappes sur des petits arbres, sauvages ou cultivés. Plante native de l’Alaska, de l’Ouest du Canada (comme Delphine, qui vient de Calgary), et des états du Nord-Ouest et du Centre-Nord des Etats-Unis, elle est pratiquement inconnue en dehors de ces régions.
Sur le plan gustatif, je placerais la baie de Saskatoon à mi-chemin entre la myrtille et la mûre : un peu moins sucrée et un peu plus farineuse, mais bien parfumée, avec une note subtile d’amande. Il semble aussi qu’elle soit riche en antioxydants, en vitamines et en minéraux, alors retenez son nom : après l’açai brésilien et le goji tibétain, la saskatoon canadienne pourrait bien être le prochain superfood que l’on s’arrache.
Nous en avons mangé quelques unes crues, juste comme ça ou avec un yaourt, et puis je me suis dit qu’on devait pouvoir les utiliser comme des myrtilles, et j’ai donc entrepris d’en faire une tarte, cousine de la tarte aux myrtilles de ma mère, pour nos amis qui venaient à la maison ce soir-là faire une partie de SingStar.