Sticky chocolate cake
La dernière fois que je suis allée à Londres, mon objectif principal était certes de regarder mon neveu pousser à vue d’oeil, mais j’avais quand même une liste d’adresses gourmandes où faire un tour, histoire de voir ce qu’on y faisait de beau et de bon. Parmi elles, Ottolenghi, une sorte de traiteur-cantine qui propose une sélection quotidienne de plats colorés — très axés sur les légumes frais — et de pâtisseries affriolantes.
J’avais reçu quelques mois plus tôt un exemplaire presse de leur très beau livre de cuisine, dont j’avais rapidement arrêté de marquer les recettes qui me tentaient, m’étant aperçue que je collais un sticker à chaque page. C’était exactement mon genre de cuisine, et j’avais bien envie de la goûter en vrai, à la source.
Je me suis rendue à la boutique de Kensington (aujourd’hui fermée), qui se trouve être à quelques pas du Whole Foods qui figurait aussi sur ma liste. J’ai admiré les beaux gâteaux, avant d’opter pour un assortiment de salades à manger dans l’Eurostar le soir-même.
A la sortie du four, on badigeonne le gâteau de sirop pour qu’il soit encore plus « sticky » et on obtient ainsi un dessert à la texture voluptueuse, moelleux et très parfumé.
Elles étaient délicieuses, même si je me suis rendu compte au bout d’un moment que la raison pour laquelle elles paraissaient si bonnes, c’est qu’elles étaient toutes assez sucrées — avec des fruits secs, des noix de pécan caramélisées, ou un assaisonnement plutôt sucré. Est-ce toujours comme ça, ou était-ce juste ce jour-là ? Une seconde visite s’impose pour en avoir le coeur net, mais je me suis dit en attendant qu’il faudrait que je me souvienne de ce penchant lorsque je testerais des recettes salées du livre.
Et puis c’est finalement une recette de gâteau que j’ai essayée en premier — en diminuant quand même la dose de sucre. La recette en question, qui s’intitule sticky chocolate loaf (page 219), m’a séduite pour deux raisons : le qualificatif « sticky » d’une part, qui veut dire collant ou poisseux en anglais, mais qui est de très bon augure en matière de gâteau (cf. le sticky toffee pudding), et d’autre part l’inclusion de pruneaux, pour lesquels j’ai une tendresse particulière, et qui vont à merveille avec le chocolat.
J’ai fait quelques modifications supplémentaires à la recette : j’ai utilisé un petit moule à gâteau plutôt que deux mini-moules à cake (que je n’ai pas dans mon arsenal), j’ai remplacé l’huile par du yaourt (la recette d’origine demande 60 ml yaourt et 60 ml d’huile ; j’ai mis 120 ml de yaourt), et le treacle (une mélasse raffinée type Golden Syrup) par du sirop d’érable.
J’espère que vous ne vous laisserez pas décourager par l’apparente longueur de la recette ci-dessous : elle ne présente absolument aucune difficulté. On mixe la moitié des pruneaux pour les mélanger à la pâte, tandis que les autres, légèrement macérés dans l’Armagnac, garnissent le gâteau. A la sortie du four, on le badigeonne de sirop pour qu’il soit encore plus « sticky » et on obtient ainsi un gâteau à la texture voluptueuse, moelleux et très parfumé (sans qu’on identifie toutefois le goût de l’alcool en tant que tel), et que je vais refaire très bientôt, peut-être sous forme de cupcake.
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Si vous voulez en savoir plus sur Ottolenghi, vous pouvez lire leur blog et suivre la chronique hebdomadaire que Yotam Ottolenghi dans le Guardian : The New Vegetarian.
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Ingrédients
- 220 g de pruneaux moelleux (environ 16), dénoyautés
- 80 ml d'Armagnac, de Cognac, ou de l'eau-de-vie de votre choix (voir note)
- 120 ml de yaourt nature, lait ribot ou kefir (la recette d'origine utilise moitié yaourt, moitié huile de tournesol)
- 1 oeuf, légèrement battu
- 75 g de sucre brut de canne roux clair
- 3 c.s. de sirop d'érable
- 120 g de farine
- 1/2 c.c. de levure chimique
- 1/2 c.c. de bicarbonate de sodium (en pharmacie)
- 1/4 c.c. de sel
- 3 c.s. de cacao non sucré
- 150 g de chocolat noir, grossièrement hâché
- 50 g de sucre brut de canne roux clair
Instructions
- Préchauffez le four à 180° C. Graissez les parois d'un petit moule à gâteau (1 litre de contenance) et tapissez le fond de papier sulfurisé. (La recette d'origine utilise deux petits moules à cake de 500 ml de contenance chacun ; on pourrait aussi prendre des moules à muffin.)
- Mettez la moitié des pruneaux et l'Armagnac dans une petite casserole et faites chauffer doucement jusqu'à ce que l'Armagnac soit tiède. Réservez.
- Mettez le reste des pruneaux et le yaourt dans un blender ou un mixeur, et réduisez en purée. Versez dans un saladier et ajoutez l'oeuf, le sucre et le sirop d'érable, en fouettant bien après chaque ajout.
- Dans un autre saladier, mélangez la farine, la levure, le bicarbonate de sodium, le sel et le cacao. Mélangez au fouet pour casser les éventuels grumeaux.
- Retirez les pruneaux de l'alcool (mais réservez le liquide) et coupez-les en deux avec des ciseaux de cuisine. Réservez.
- Ajoutez les ingrédients secs aux ingrédients humides (yaourt etc.) et mélangez sans excès. Ajoutez délicatement le chocolat hâché. Versez dans le moule, égalisez la surface, et répartissez-y les pruneaux macérés en les enfonçant à moitié dans la pâte.
- Faites cuire 30 minutes (40 minutes pour des moules à cake, 15 à 20 minutes pour des muffins), jusqu'à ce que la surface soit prise et qu'un couteau enfoncé au centre ressorte propre (il est possible que le couteau tombe sur un morceau de chocolat fondu, il faudra alors le replanter ailleurs).
- Pendant que le gâteau cuit, préparez le sirop : ajoutez les 50 g de sucre et 80 ml d'eau à l'alcool dans la casserole. Amenez à frémissement sur feu moyen et retirez du feu immédiatement.
- Lorsque le gâteau sort du four, percez-le à quelques endroits avec une brochette et badigeonnez-le au pinceau de sirop tiédi, jusqu'à ce qu'il en soit saturé. Laissez refroidir complètement avant de démouler.
Notes
- Recette adaptée du livre Ottolenghi : Le Cookbook.
- Si vous ne voulez, ou ne pouvez pas mettre d'alcool dans le gâteau, remplacez-le par du thé noir.