Amanda et Addie, photographiées par Sarah Shatz.
Les Parents qui cuisinent est une série d’entretiens dans lesquels mes invités me parlent de l’évolution de leur cuisine après l’arrivée de leur(s) enfant(s). S’il y a des gens que vous aimeriez voir dans ces colonnes — des pères en particulier — n’hésitez pas à me faire part de vos suggestions !
J’admire depuis longtemps les Américaines Amanda Hesser et Merrill Stubbs pour avoir créé et développé le site Food52 avec talent. A l’origine, il y a trois ans, le projet consistait à crowd-sourcer l’écriture d’un livre de cuisine, mais elles ont enrichi le site au fil du temps avec des fonctionnalités et des contenus vraiment bien trouvés, et ont su fidéliser une communauté très active de cuisiniers amateurs.
Le premier livre de cuisine Food52 est paru l’année dernière, et le deuxième volume vient de sortir.
Amanda et Merrill ont toutes les deux des enfants, et je suis ravie d’inaugurer avec elles ma série de billets sur Les Parents qui cuisinent. (Entretien mené en anglais et traduit par mes soins.)
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos enfants ? Noms, âges et tempéraments ?
M : Notre fille Clara a presque onze mois. Elle a sept dents et semble déterminée à marcher bientôt. On pense qu’elle a appris son premier mot (hi), mais c’est peut-être un son qu’elle fait au hasard. Clara est un bébé de bonne composition et très sociable, mais dans les rares moments où elle est mécontente ou fatiguée, elle nous le fait savoir !
A : Nous avons des jumeaux, Walker et Addie, qui ont six ans. Ils sont en train de perdre leurs dents de lait, ce qui les remplit d’excitation. Walker est méthodique, compétitif et câlin. Addie est sociable, rêveuse, et bon public.
Clara, photographiée par James Ransom.
Est-ce que l’arrivée de vos enfants a changé la façon dont vous cuisinez ?
M : Oui, ça m’a obligée à être plus organisée en cuisine. Avant la naissance de Clara, la préparation du dîner était beaucoup plus spontanée : ce n’était pas grave s’il n’y avait rien dans le frigo, on pouvait toujours se faire livrer quelque chose. Maintenant, je planifie la plupart de nos repas. Je fais les courses et je cuisine en avance le weekend, pour être sûre que Clara aura assez à manger pour la semaine. Et donc nous aussi, puisqu’elle mange à peu près la même chose que nous.
A : Comme Merrill, je fais en sorte qu’on ait toujours de bons ingrédients en stock, donc je cuisine plus et je fais les courses plus régulièrement — et plus raisonnablement ! Mon mari et moi cuisinons aussi principalement le weekend. On va au marché le samedi et on prépare plein de choses le dimanche, comme ça on a de bonnes réserves pour la semaine.
Au fil du temps, avez-vous mis au point des recettes ou des stratégies qui vous permettent de jongler entre la préparation des repas et les enfants ?
A : Notre stratégie est simple : on sert aux enfants la même chose que pour nous. On a fait ça dès le début de la diversification. Les enfants apprennent à connaître la nourriture en fonction de ce à quoi leurs parents les exposent, donc si on veut qu’ils mangent de tout, il faut leur proposer des aliments très variés et les leur servir avec confiance et insistance.
M : On a commencé la diversification quand Clara a eu six mois, et j’ai décidé de créer une rubrique sur Food52 pour parler de cette aventure. J’essaie de donner un conseil à retenir dans chaque article : par exemple, ne vous stressez pas trop avec ce que les gens vous disent de faire ou de ne pas faire, et n’ayez pas peur de sortir des sentiers battus et de proposer à votre bébé des aliments « bizarres », comme des céréales complètes.
La méthode utilisée dans cette recette de brocoli est super pour toutes sortes de légumes : une cuisson longue à basse température, avec plein d’huile d’olive et d’ail. On obtient à tous les coups des légumes riches et veloutés, ce qui plaît autant aux enfants qu’aux adultes.
Avez-vous trouvé le moyen d’impliquer vos enfants dans votre cuisine ? Pouvez-vous nous dire comment vous vous y êtes pris, ce qui marche et ce qui ne marche pas ?
M : Clara adore déjà me regarder cuisiner. Je l’assieds face à moi de l’autre côté du comptoir, et elle me regarde avec beaucoup d’attention pendant que je m’active aux fourneaux. Je crois qu’elle aime bien les sons et les odeurs. En plus, je lui donne généralement une cuiller en bois pour qu’elle joue avec, ce qui ne gâche rien.
A : Comme Merrill l’a dit, la meilleure façon de familiariser les enfants avec la cuisine est de leur permettre d’être avec vous pendant que vous cuisinez. Comme nos enfants sont plus grands que Clara, la deuxième phase pour eux a consisté à s’asseoir sur le comptoir ou se tenir près de moi sur un tabouret. Je les faisais rassembler les ingrédients, et ils m’aidaient à mesurer, mélanger, verser. Maintenant, ils font ça sans le tabouret ! Je commence tout juste à les laisser ajouter des ingrédients dans une poêle chaude, et remuer des préparations sur les plaques chauffantes, mais je ne vais pas vous mentir : c’est stressant, parce que je sais à quel point cuisiner peut être dangereux, et je ne veux pas qu’ils aient une expérience désagréable qui les détournerait de la cuisine.
En tant que passionnées de cuisine, pouvez-vous nous parler des joies et des difficultés que vous avez rencontrées en nourrissant vos enfants, et en essayant de leur apprendre à être des mangeurs heureux et audacieux ?
M : Ma mère nous encourageait toujours à lui tenir compagnie pendant qu’elle cuisinait, et je pense que ma passion pour la nourriture vient en grande part de là. La cuisine était toujours un endroit où on avait plaisir à passer du temps, apprendre et goûter. Je pense que si on implique ses enfants dans le processus, et qu’on les invite à essayer des choses nouvelles au quotidien, c’est presque garanti qu’il y prendront goût eux aussi.
A : Je pense que c’est aussi important que les enfants voient qu’on aime cuisiner et manger — ils prennent exemple sur nous ! On cuisine avec Walker et Addie, on s’assied pour dîner tous ensemble avec la table bien mise et des bougies allumées (surtout le weekend, mais autant que possible !), et on parle de ce qu’on mange, de ce que c’est et de pourquoi c’est intéressant.
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