Le conte de l’oignon

An Everlasting Meal

C’est rare qu’un livre me charme et me captive autant que celui de Tamar Adler, An Everlasting Meal (un repas sans fin). Dans cet essai sur « l’économie et la grâce » en cuisine, elle parle de comment faire un usage ingénieux des ingrédients que l’on achète et comment donner une nouvelle vie aux restes et aux petits riens — une approche qui me séduit hautement parce que c’est exactement celle à laquelle j’aspire.

L’élégance de sa prose, sa sagesse sans âge et ses mille conseils forment un livre qui se lit déjà comme un classique, et qu’on a envie de savourer lentement, en s’arrêtant régulièrement pour se graver en mémoire* telle ou telle idée qui brille comme une pépite.

J’ai demandé l’autorisation à l’éditeur de partager avec vous l’un des nombreux passages qui m’ont ravie. Celui-ci, traduit par mes soins, se trouve à la fin du chapitre treize, « Comment faire fortune », qui traite des légumes dont on fait peu de cas :

« J’ai entendu parler d’un homme chanceux pour qui les légumes dédaignés se sont transformés en or massif. Voici l’histoire telle qu’on me l’a racontée :

Un jour, un fermier qui cultivait des hectares d’oignons en eut assez d’essayer de les vendre dans son village. Il en empila des sacs remplis sur une charrette et s’en alla à la poursuite de son destin. Après un long voyage, il atteignit un pays où les oignons étaient inconnus, et lorsqu’il fit démonstration de leurs facultés prodigieuses à la cour royale, le roi le récompensa en emplissant d’or tous ses sacs d’oignons.

Le fermier rentra chez lui et raconta son histoire. Son voisin, un fermier qui cultivait de l’ail, fit le même voyage et atteignit la même contrée.

Une fois de plus, la cour fut ensorcelée, mais cette fois par l’ail. Et au lendemain d’un grand festin pendant lequel la soupe à l’ail accéléra le pouls des convives et le poulet à l’ail les mit en extase, le fermier fut récompensé ; ses sacs d’ail furent remplis de trésors. L’homme rentra directement dans son pays natal, impatient de contempler son pactole. Lorsqu’il arriva enfin, il ouvrit ses sacs et découvrit qu’ils étaient remplis de la richesse la plus précieuse du royaume : des oignons. »**

N’est-ce pas une histoire formidable, dont vous avez envie de vous souvenir pour toujours pour la raconter à vos enfants ? Et est-ce qu’elle vous fait penser à une autre parabole culinaire que vous pourriez nous raconter ici ?

* Je l’ai lu sur mon Kindle et c’était le festival du surlignage.

** Extrait traduit de An Everlasting Meal: Cooking with Economy and Grace Copyright © 2011 par Tamar Adler. Reproduit avec l’autorisation de Scribner, une division de Simon & Schuster, Inc.

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