Le radis noir, c’est un peu le cauchemar du locavore parisien : pendant l’hiver, l’aphanus sativus var. niger s’invite régulièrement dans les paniers des AMAP, et on ne sait pas toujours très bien quoi en faire.
Ce méga-radis, d’une variété qui date de l’Antiquité, a la peau noire et rugueuse, et une chair blanche, presque translucide, au goût très piquant. C’est cette saveur caractéristique qui lui a valu le surnom de « raifort des Parisiens » et qui le rend en général trop corsé pour être mangé seul.
Pourtant, c’est un légume d’hiver qui récompense le mangeur avec toutes sortes de petits bonus santé — c’est une bonne source de vitamine C, de soufre, de fibres, de vitamines B, et on dit qu’il facilite la digestion, détoxifie le foie, stimule le système immunitaire et lutte contre le vieillissement — à tel point qu’on le vend sous forme d’ampoules de jus à boire à jeun le matin (miam).
Le goût piquant du radis noir lui a valu le surnom de « raifort des Parisiens » et ça le rend en général trop corsé pour être mangé seul.
Je vous rassure, il est possible de dompter le piquant du radis noir et profiter de ses bienfaits à des heures de repas normales. Par exemple, je le coupe en rondelles pas trop fines et je m’en sers pour faire des petits canapés sans pain à l’apéritif (c’est délicieux avec du fromage de cajou ou du poicamole), ou bien je râpe sa chair et je l’ajoute crue à toutes sortes de salades.
La salade d’aujourd’hui est une destination finale particulièrement savoureuse pour les radis noirs qui transitent par mon bac à légumes : la douceur des pommes de terre assagit la force du radis noir, et lui permet d’illuminer la salade comme un condiment de caractère. Une touche de paprika fumé pour la profondeur, quelques herbes fraîches pour la clarté, une poignée de noix pour le croustillant, et voilà une belle salade vivifiante comme une journée d’hiver ensoleillée.
J’ai aussi envie d’essayer les radis noir en saumure, à la manière des tsukemono japonais : je pense suivre les instructions proposées par Elizabeth Andoh dans son très beau livre de cuisine japonaise végétarienne Kansha. Je vous dirai ce que ça donne.
Et si vous voulez me donner vos idées à vous pour faire bon usage du radis noir, ça m’intéresse bigrement !