Dattes, noisettes, et autres cadeaux comestibles

C’est à une fête d’anniversaire de Chocolate & Zucchini il y a trois ans que j’ai rencontré David, un lecteur originaire de Los Angeles qui passait quelques mois en France. Nous sommes restés en contact en pointillé depuis, et lorsqu’il est repassé à Paris à la fin du printemps, il m’a généreusement apporté un cadeau.

Il m’a offert des dattes « honey dates » cultivées à Indio en Californie par Dates by Davall, et une livre de noisettes rôties à sec du verger Freddy Guys dans la vallée de Willamette* en Oregon. Dans le paquet il a glissé un petit mot expliquant qu’il achète les dattes au marché de producteurs de Santa Monica, et qu’il a découvert les noisettes lors d’un séjour à Portland.

Je déguste ces dattes et ces noisettes avec lenteur et parcimonie, pour que ma réserve dure le plus longtemps possible.

Pour moi, c’est le cadeau parfait.

Non seulement les dattes et les noisettes sont spectaculairement bonnes — les dattes moelleuses et caramélisées comme du toffee, les noisettes croquantes et légères comme du popcorn, et très goûteuses — mais le mariage des deux est divin. Ajoutez un ou deux carrés de chocolat noir, et des angelots se mettent à jouer de leurs trompettes minuscules.

Au-delà du bon goût — au sens propre comme au sens figuré — de ce cadeau, j’adore cette idée simple et élégante d’offrir d’excellents ingrédients qui reflètent le travail de producteurs que je n’aurais sans doute jamais découverts autrement. Et j’aime le fait qu’ils sont rattachés à une histoire un peu personnelle, qui me permet d’imaginer David au marché, goûtant les fruits, s’évanouissant de félicité, et décidant d’en acheter pour ses amis afin qu’ils puissent partager son enthousiasme.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je le partage, son enthousiasme. Je déguste ces dattes et ces noisettes avec lenteur et parcimonie, pour que ma réserve dure le plus longtemps possible. Evidemment, on trouve de bonnes dattes (iraniennes) et de bonnes noisettes (françaises ou italiennes) ici aussi, mais je ne remettrai pas la main sur ces dattes-là ni sur ces noisettes-là de si tôt, et ça leur confère une saveur toute particulière.

Je reçois de temps en temps des messages de lecteurs étrangers qui viennent en France et veulent apporter un petit cadeau pour les gens qui vont les recevoir. « Que pourrais-je leur offrir? » me demandent-ils.

Les possibilités sont infinies, mais plutôt que de chercher midi à quatorze heures, je recommande généralement de profiter de la relative tolérance des douanes européennes au sujet des denrées alimentaires, qui permettent d’apporter à peu près ce qu’on veut, à l’exception des produits d’origine animale**.

Il me semble qu’on ne peut pas se tromper en offrant un ou deux bons produits locaux qu’on affectionne et dont on est fier, et en joignant une petite carte qui explique ce que c’est, et pourquoi on les a choisis.

Partagez-vous mon point de vue ? Y a-t-il un cadeau comestible qui vous a particulièrement marqué, ou qui rencontre un succès particulier quand vous l’offrez ?

~~~

* Bien que je n’aie passé que quelques jours en Oregon, j’ai quand même eu le temps d’apprendre la bonne façon de prononcer Willamette : ça se dit Wi-LAM-it, et c’est facile de s’en souvenir dès lors qu’on vous a expliqué que ça rime avec « dammit! »

** C’est loin d’être le cas partout — je pense par exemple aux Etats-Unis et à l’Australie — donc il faut bien se renseigner avant d’apporter ce type de cadeau ailleurs dans le monde.

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