5 Conseils pour cuisiner avec un jeune enfant

Comme l’indique le titre de ce billet, aujourd’hui, nous allons parler enfants ! Si le sujet ne vous concerne ni ne vous intéresse, je comprends parfaitement, et je vous invite à jeter un oeil à ce pot-au-feu de printemps, ce gâteau au gingembre frais, ou ces expressions imagées autour de la cuisine, qui sont très chouettes aussi. On est bon ? Allons-y.

Mon fils aîné aura quatre ans le mois prochain, et cela fait un petit moment que j’ai envie de partager avec vous quelques réflexions sur le temps qu’on passe en cuisine ensemble. En un mot comme en cent : cuisiner avec un jeune enfant, ce n’est pas évident. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on y arrive quand même, et ça se passe d’autant mieux si on peut garder en tête ces quelques principes.

Crédit photo : No Milk Today.

Crédit photo : No Milk Today.


1. Attendez qu’ils soient prêts… et vous aussi

En dépit de ce qu’on peut lire ici ou là, je ne crois pas qu’il y ait un bon âge pour faire participer un enfant en cuisine. Certains en auront envie dès qu’ils se tiennent debout, d’autres prendront plus de temps, voire beaucoup plus de temps. Et ce qu’on ne vous dit absolument jamais, c’est que le parent lui aussi doit être prêt.

Du fait de la nature de mes activités professionnelles, il me paraissait évident que mon fils et moi cuisinerions ensemble très tôt. Et puis comme finalement ce n’était pas le cas, je me sentais vaguement coupable : peut-être fallait-il que je prenne un peu plus sur moi, que je fasse plus d’efforts ? Mais mes essais étaient généralement stressants et frustrants pour lui comme pour moi, et je ne savais pas comment m’y prendre autrement.

Par bonheur, comme beaucoup de problèmes de parentalité, celui-ci s’est résolu tout seul avec le temps. Un beau jour, je me suis aperçue que mon petit garçon avait atteint le niveau de patience et de coordination qui me permettait à moi de me détendre et de partager avec lui quelques tâches culinaires.

Donc si votre enfant a X ans et demi, que vous ne cuisinez pas vraiment avec lui et que vous vous mettez un peu la pression, sachez que (1) il n’y a pas que vous, et (2) il y a des chances pour que vous ayez simplement besoin de patienter un peu avant que la rencontre soit possible. Réessayez dans un petit moment et voyez comment lui et vous avez évolué.

Presser

2. Ayez des attentes réalistes

Quand ils sont encore petits, les enfants ne se soucient pas vraiment de la destination, c’est le voyage qui les intéresse. Donc pour eux, l’intérêt de la cuisine, ce n’est pas tant la préparation d’une recette du début à la fin, c’est plutôt de se sentir impliqué et de faire des expériences tactiles — plus ou moins salissantes selon leur tempérament.

Parfois, mon fils veut se tenir à côté de moi sur sa chaise cube retournée et tout faire lui-même (« C’est moi ! »). Quelques instants plus tard, il peut vouloir simplement regarder (« C’est toi ! »), ou alors jouer avec les cuillères à mesurer, et puis aussi voir jusqu’à quel point on peut tirer le tiroir à ustensiles avant qu’il ne tombe par terre. Ou alors il en a assez et s’en va faire tout autre chose. Dans tous les cas, ça me va. Moins j’insiste, plus le lui laisse la place de revenir en cuisine quand lui en a envie.

Mesurer

3. La mise en place, c’est pour vous !

Je ne veux pas utiliser les réserves de patience de mon fils à ce qu’il me regarde fouiller dans les placards, donc je prépare, je sors et je mesure un maximum de choses à l’avance (parfois la veille au soir, quand tout le monde dort à peu près). Et du coup, quand je l’invite à se joindre à moi, on passe tout de suite aux choses intéressantes : verser, mélanger, casser les oeufs…

Ce qui marche bien aussi, c’est de permettre à l’enfant de s’approprier une tâche particulière — presser les citrons, dénoyauter les olives, séparer les feuilles de persil des tiges — et bien installer sa « station de travail » de telle sorte qu’il puisse faire les choses correctement, se concentrer et faire de mieux en mieux au fur et à mesure, ce qui bien sûr le remplit de joie.

Couper

4. Ne vous mettez pas de barrières

À part quelques risques évidents de brûlures au troisième degré (cf. caramélisation des crèmes brûlées au chalumeau et bains de friture), il y a très peu de tâches qu’on ne puisse pas confier à un jeune enfant, à condition qu’on lui montre soigneusement comment s’y prendre et qu’on le supervise raisonnablement.

Vous êtes bien sûr le meilleur juge de ses aptitudes, mais apprendre à utiliser correctement un couteau (oui, un couteau qui coupe !) est une bonne compétence à acquérir, et beaucoup de parents sont surpris du sérieux avec lequel l’enfant s’en empare. Autres idées en vrac : mettre et débarrasser la table, mélanger la salade, assembler un sandwich simple, graisser un moule…

Si vous n’êtes pas sûr, essayez de lui montrer en décomposant la tâche au maximum, et voyez comment il/elle s’en sort. La plupart du temps, le plus gros risque qu’on court, c’est d’avoir un peu de bazar à nettoyer. Mais en échange, quelle belle opportunité de transmission, et quel message de confiance !

Couper

5. Utilisez le bon équipement

Les enfants ont de petites mains (attention, scoop !) et il n’est pas inutile de se demander si les outils qu’on leur propose sont suffisamment légers et maniables pour eux.

Si votre cuisine est une vraie boutique d’ustensiles, vous avez probablement chez vous ce qu’il faut. Mais si vous avez envie d’investir dans quelques outils de qualité, j’ai une recommandation pour vous ci-dessous. En plus, les enfants sont toujours contents d’avoir des objets à eux, et ils se sentent d’autant plus investis si ils ont leur propre fouet et leur propre rouleau à pâtisserie.

Fouetter

Ressources

  • No Milk Today, c’est une petite entreprise basée à Lyon qui vend des kits thématiques inspirés de la pédagogie Montessori. Si on choisit le kit En Cuisine et à Table, on reçoit une sélection d’ustensiles de très belle qualité et à l’ergonomie adaptée aux enfants (vous les avez vus en photo dans ce billet !), plus un livret vraiment bien fait qui explique en détail comment « aider son enfant à faire seul », selon la philosophie de Maria Montessori.

    Une fois qu’on a acheté le kit, on reçoit chaque mois un e-magazine avec des conseils, des bonnes idées, et des conseils d’experts pour accompagner son enfant en cuisine et à table. Si vous êtes intéressé par un de ces kits, j’ai établi un partenariat avec No Milk Today qui me permet de vous offrir 10% de réduction; utilisez le code promo CANDZ10 lorsque vous passerez commande pour en bénéficier.

  • Consultez ma série d’interviews des Parents qui cuisinent pour une grande variété d’astuces et de points de vue sur la cuisine par et pour les enfants.
  • Je vous rappelle l’existence du super livre Du Monde dans ta cuisine, écrit par mon amie Carole Saturno.
  • Si vous lisez l’anglais, je vous recommande tout aussi vivement le livre It’s Not About the Broccoli (littéralement : « Rien à voir avec le brocoli »), qui donne quelques principes limpides pour donner à ses enfants de bonnes habitudes alimentaires.
  • Toujours en anglais, mais avec plein de photos, le blog How We Montessori a toute une série de billets sur les activités culinaires à proposer à des âges divers.

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Crédit photo : No Milk Today.

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